Chelsea au paradis
Didier Drogba a donc un successeur. L'Ivoirien avait permis aux Blues de rêver du titre en C1 l'année dernière en égalisant à l'ultime minute sur corner contre le Bayern. Branislav Ivanovic a donc fait mieux en inscrivant dans le temps additionnel le but qui offre à Chelsea cette Europa League. C'est la deuxième pour Rafael Benitez après celle gagné avec Valence en 2004 qui rejoint donc Giovanni Trappatoni dans le clan très restreint des entraîneurs deux fois vainqueurs de la C3. Dans une partie dominée par Benfica, les Anglais ont pourtant ouvert le score en deuxième mi-temps par l'intermédiaire de Fernando Torres (58e minute) avant qu'Oscar Cardozo n'égalise sur pénalty (68e). Déjà battus dans les ultimes secondes en championnat portugais par Porto le week-end dernier - une défaite qui pourrait leur coûter le titre national -, les hommes de Jesus Jorge ont donc revécu leur cauchemar. Benfica perd donc sa 7e finale européenne consécutive. Chelsea lui remporte sa deuxième en deux ans. Rafael Benitez, décrié depuis sa prise de fonction en novembre dernier par les fans, s'offre une sortie rêvée avant son départ programmé.
On attendait une maîtrise du tempo anglaise. Mais les premières minutes sont rythmées par la vivacité portugaise. Rodrigo, Gaitan donnent le tournis au milieu Blues, Cardozo lui pèse de tout son poids sur la défense centrale anglaise orpheline, comme on pouvait s'y attendre de son capitaine emblématique John Terry. Cahill et Ivanovic souffrent face à la présence physique de l'attaquant paraguayen. Mais la baraque londonienne ne craque pas. Les jambes anglaises ou la maladresse lisboète empêche la domination portugaise de se traduire au tableau d'affichage. Les hommes de Jorge Jesus n'ont aucun mal à se créer des situations chaudes mais au moment de conclure, la recherche du "beau" se fait au détriment de l'efficacité. Devant la vitesse des Portugais, leur ancien partenaire David Luiz tente de mettre de l'impact. Il est bien le seul. Les artistes de Chelsea, Juan Mata et Oscar, sont réduits à leur plus simple expression. Finalement et contre le cours du jeu, c'est Franck Lampard qui se procure la plus belle occasion. Sa frappe à l'entrée de la surface (37e minute) est à deux doigts de tromper Artur. A une main plutôt, celle ferme du portier du Benfica qui dévie la balle en corner. Battus dans l'envie et dans l'engagement, les hommes de Benitez ont manqué là une belle occasion, la seule de leur mi-temps.
Ivanovic et le fantôme de Drogba
La seconde mi-temps repart sur les mêmes bases : des Anglais empruntés incapables de porter le danger sur les buts d'Artur, encore moins d'endiguer les vagues portugaises. L'une d'elles se termine par une tête de Salvio, seul au six mètres, qui finit dans les bras de Petr Cech. Sur la relance, le portier tchèque envoie un "touchdown" vers Juan Mata. L'Espagnol rate le ballon, mais un autre en profite. Fernando Torres échappe à Garay et file au but. Il résiste à Luisao avant de dribbler Artur et de pousser le ballon dans le but vide, 1-0 (59e minute). Le coup parfait pour Chelsea. Un avantage de courte durée puisque neuf minutes plus tard, Oscar Cardozo égalise sur penalty suite à une main d'Azpilicueta. Le Paraguayen est tout près de tromper une deuxième fois Cech quelques minutes plus tard sur une volée lointaine mais le Tchèque est à la parade. La réponse de Chelsea ne s'est pas fait attendre et après les gants en première mi-temps, c'est cette fois la barre qui sauve Artur sur une nouvelle frappe de Lampard (88e). Et alors qu'on se dirige vers les prolongations, Ivanovic s'élève plus haut que tout le monde. Comme Drogba il y a un an à Munich. Ce but, sur corner encore, a coulé Benfica, comme il avait assommé les Munichois. Si le "Fergie Time" est entré dans l'histoire, le "Chelsea Time" frappe fort à la porte.
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