Zlatan, Verratti : deux come-back pour tout changer
"Quand arrivaient l’été et la fin de la saison de football, Marco pleurait car il ne pouvait plus jouer avec son équipe". Dans une interview accordée au Parisien, Lydia Verratti, la génitrice du "Petit Hibou" - sobriquet qu'on lui attribue en raison de son visage sphérique et de ses grands yeux bleus - révèle l'amour intemporel et inconditionnel de son fils pour le jeu. Facile alors, d'imaginer sa frustration mercredi dernier, depuis la tribune du Parc. Il lui fallait à la fois lutter contre les fourmis dévorantes qui lui montaient dans les jambes, puis contre ce sentiment d'impuissance, qui l'obligeait, à assister, stoïque, à la soumission de ses coéquipiers. De son côté, Zlatan Ibrahimovic n'a sans doute pas mieux vécu une punition qui le privait d'une énième confrontation face à son ancien club. Le Suèdois et le club catalan ont noué, en 2009/2010, une histoire singulière, qui a accouché d'un départ précipité de l'attaquant charismatique. Incompatibilité avec le jeu blaugrana, relation tumultueuse avec l'omnipotent Lionel Messi, l'aventure barcelonaise ne pouvait se commuer en conte de fée. Un échec cuisant, nuisible à son ego, mais qui lui confère une motivation particulière lorsqu'il affronte le Barça. Côté Parisien, tous espèrent qu'il en sera de même ce mardi soir, dans l'antre gigantesque du Camp Nou.
Ce qu'ils vont changer
Au match aller, la vista et la finesse technique de "Marcolino" avaient terriblement manqué. Yohan Cabaye et Adrien Rabiot, respectivement postés en sentinelle et milieu relayeur, ne se sont pas montrés à la hauteur de Thiago Motta et du natif de Pescara. Timides, les deux titulaires d'un soir n'ont pas suffisamment fait le liant entre l'arrière-garde parisienne et les offensifs, ouvrant même des brèches fatales, dont s'est régalé le monstre tricéphale "MSN" (Messi-Suarez-Neymar). A l'issue de la rencontre, Laurent Blanc avait clairement insisté sur le naufrage du collectif parisien, incapable de conserver la gonfle et remporter la bataille de la possession. Les chiffres sont accablants : les Parisiens ont réalisé 390 passes sur l'ensemble de la rencontre contre....777 côté Barcelonais. Du simple au double. Le rôle de Marco Verratti, passeur délicieux, sera prépondérant.
Le come-back de Zlatan Ibrahimovic n'est pas moins attendu. Certes, les statistiques d'Ibrahimovic baissent à mesure que l'on grimpe dans les phases à élimination directe de Ligue des Champions. Certes, le Suédois traverse une saison plus compliquée que les précédentes, trahi par un talon qui vieillit et un caractère qui l'expose aux sanctions. Pour autant, ce n'est pas la même chose pour Paris de jouer avec ou sans "Zlatan". Le match aller, comme d'autres avant lui, a montré que Cavani lui aussi souffrait dans ces matches à très haute altitude. Sans doute même plus que le Suédois. "Tout le monde connaît la trajectoire d'Ibrahimovic, ce qu'il a gagné. Il a toujours fait partie des quatre ou cinq meilleurs joueurs du monde. C'est un élément plus qu'important pour le PSG", a déclaré Luis Suarez lundi à propos de l'un de ses prédécesseurs sous le maillot N.9 du Barça. "C'est un attaquant différent, capable de marquer avec n'importe quelle partie du corps. C'est l'un des meilleurs attaquants du monde. On le connaît bien et sa présence sera une motivation supplémentaire", a de son côté jugé l'entraîneur des blaugrana Luis Enrique.
Trajectoires opposées
Sous le feu des critiques cette saison, Zlatan Ibrahimovic reste néanmoins capable de fulgurances. Pour autant, son physique vieillissant entame sa capacité à renouveler les efforts. Clairement handicapant pour un joueur puissant adepte du "dézonage". Alors, c'est logiquement que l'hypothèse d'un départ l'été prochain prend du corps. Le Paris Saint-Germain, qui devrait procéder à une profonde refonte de son secteur offensif lors du prochain mercato, envisagerait - outre les cas sensibles de Lavezzi et Cavani - un départ du Suédois. A l'inverse, Marco Verratti a toutes les qualités requises pour devenir un des leaders du club francilien. A seulement 22 ans, il en est déjà, à l'instar de Javier Pastore, l'un des leaders techniques. Aujourd'hui, l'international italien et Zlatan Ibrahimovic sont possiblement au carrefour de leur destin. A eux de bien négocier le virage barcelonais, pour continuer à rêver.
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