Spectateurs, clubs français, favoris ... la reprise de la Ligue des champions en 5 questions
Quel accueil pour les spectateurs autorisés à venir garnir les travées ?
Début octobre, L'UEFA a autorisé le retour du public en compétitions européennes de football, chose observée en Ligue des nations notamment, dans une limite de 30% de la capacité du stade et à la discrétion des autorités locales. Une décision qui fait suite au test grandeur nature effectué lors de la Supercoupe d’Europe, disputée à la Puskas Arena de Budapest (Hongrie), où 15180 spectateurs, sur 68000 places, ont pu assister à la victoire du Bayern Munich sur Séville (1-0). "Cette décision est un premier pas raisonnable qui privilégie la santé des supporters et le respect des législations locales", commentait le président de l'UEFA Aleksander Ceferin, lors de l’annonce de la nouvelle.
Hélas pour les clubs français, alors que plusieurs métropoles, dont Paris et Marseille, ont dû mettre en place un couvre-feu, seul Rennes pourra accueillir 5000 spectateurs contre Krasnodar pour ses débuts sur la scène européenne. Une décision prise par la préfète d’Ile-et-Vilaine, Michèle Kirry, alors que Rennes est actuellement en "situation d’alerte renforcée". Une décision justifiée par l’intéressée. "La Bretagne reste la région la plus épargnée par le taux d'incidence".
Meilleure chance française, le Paris Saint-Germain peut-il aller au bout ?
Finaliste malheureux de la dernière édition, le Paris Saint-Germain espère, enfin, réaliser son rêve de soulever la coupe aux grandes oreilles. Si le début de saison n’a pas été idyllique au lendemain de la défaite contre le Bayern Munich, les Parisiens se sont repris et figurent désormais sur le podium du championnat de France. Si des visages historiques du club comme Thiago Silva et Edinson Cavani, qui retrouvera ses anciens coéquipiers avec Manchester United, ont quitté le club de la capitale, plusieurs recrues de qualités sont venues garnir les rangs parisiens.
D’abord, Leonardo, le directeur sportif, s’est empressé de lever l’option d’achat du redoutable buteur Mauro Icardi, qui aura à coeur d’afficher un meilleur rendement que lors du Final 8. Aussi, l’Italien Alessandro Florenzi, fraîchement débarqué de l’AS Roma, réalise un début de saison idéal au poste d’arrière droit, là où le PSG a longtemps cherché un titulaire décent. Danilo Pereira, arrivé de Porto, pourrait bien-être la sentinelle qui fait défaut au club depuis la retraite de Thiago Motta. Enfin, Moise Kean et Rafinha sont arrivés dans les dernières heures du mercato pour apporter de la qualité dans le secteur offensif.
Mais, si l’effectif a tout de même fière allure, des doutes subsistes sur la capacité du club à se muer en prétendant à la victoire finale. En affrontant Manchester United, le RB Leipzig et Istanbul Başakşehir, les Parisiens ont, largement, les moyens de sortir des poules et d’atteindre, une nouvelle fois, la phase finale. C’est à ce stade de la compétition que le PSG fera face à ses vieux démons. Le Final 8 a-t-il totalement brisé le plafond de verre ? Thomas Tuchel, parfois décrié, pourra-t-il mener les siens jusqu’au titre suprême ? Autant de questions qui font du parcours européen 2020-2021 un parfait thriller à suivre.
Que peut-on attendre de Marseille et de Rennes ?
Plus en retrait, Marseille et Rennes joueront toutefois crânement leurs chances. Les Phocéens, 7 ans après le triste 0 pointé de 2013-2014, dernière apparition du club en Ligue des champions, ont même une petite chance de prendre l’une des deux premières places d’un groupe C plutôt ouvert. Derrière l’ogre Manchester City, qui comptera parmi les favoris à la victoire finale, les hommes d’André Villas-Boas affronteront Porto, pour des retrouvailles entre l’entraîneur marseillais et le club qu’il aime tant, et l’Olympiakos.
Les dragons, surnom donné aux joueurs de Porto, réalisent, d’ailleurs, un début de saison mitigé. Après deux victoires inaugurales, face à Braga (3-1) et Boavista (0-5), ils ont peiné face au Maritimo, défaite (2-3), et dans le premier vrai test de la saison face au Sporting, se contentant d’un match nul (2-2). Quant à l’Olympiakos, passé par les barrages, d’un certain Mathieu Valbuena, l’adversité rencontrée dans le championnat grec, où le club a empoché 10 points sur 12 possibles, ne permet pas de juger le niveau réel de l’équipe avant les confrontations attendues. Mais, pour dominer ces concurrents directs, Marseille, équipe aux deux visages depuis le début de saison, devra être sous son meilleur jour. Heureusement, les Olympiens ont affiché de vastes progrès face à Bordeaux, à quelques jours seulement d’une entrée en lice attendue.
Le stade Rennais, novice dans la plus prestigieuse des compétitions européennes, cherchera avant tout à se faire plaisir et à accrocher une troisième place, synonyme de qualification pour les 1/16e de finale de l’Europa League. "Quand on participe à une compétition, c’est pour bien y figurer. On tire quand même le vainqueur de l’Europa League, Séville, qui a failli battre le Bayern en Supercoupe d'Europe, et Chelsea, qui a réalisé le plus gros mercato de l’été, déclarait Nicolas Holveck, président du club au micro de Téléfoot à l’issue du tirage au sort, Krasnodar, qui est une belle équipe, sera notre rival pour la troisième place. On va évidemment essayer d’embêter Séville et Chelsea." Clin d’oeil du destin, Rennes retrouvera son ancien gardien Edouard Mendy parti cet été chez les Blues. Afin de réussir ses débuts en Ligue des champions, Rennes s’est montré actif sur le marché des transferts en recrutant Daniele Rugani à la Juventus, Jérémy Doku, prodige belge en provenance d’Anderlecht ou encore Serhou Guirassy qui avait démontré toute l’étendue de ses qualités à Amiens l’an passé. Suffisant pour hisser haut les couleurs de la Bretagne ?
Quels seront les favoris de la compétition ?
Etincellent l’an passé, le Bayern Munich sera le grand favori à sa propre succession. Le club bavarois, tombeur du PSG en finale le 23 août dernier (1-0), semble avoir les armes pour lutter pour le titre européen. Surtout, Hans-Dieter Flick pourra compter sur un effectif quasiment inchangé, si l’on excepte Thiago Alcantara parti rejoindre Liverpool, et même renforcé par Leroy Sané, Douglas Costa, Bouna Sarr et Eric Maxim Choupo-Moting. Sur la ligne de départ, la confiance est de mise pour les Bavarois, qui n’ont perdu qu’une fois, face à Hoffenheim (4-1) en 4 matches cette saison. Mais attention, conserver la coupe aux grandes oreilles deux années de suite n’est jamais une chose aisée. À part le Real Madrid de Zinédine Zidane, personne n’y est arrivé au cours des trente dernières années, le dernier remontant à 1990 et au grand Milan d’Arrigo Sacchi.
Justement, trois prétendants principaux tenteront de mettre à mal la supériorité du Bayern. D’abord, Liverpool, vainqueur de l’édition 2019, et qui a brisé la malédiction, vieille de 30 ans, du club en Premier League. Libéré d’un poids, les hommes de Jurgen Klopp pourront se libérer sur la scène européenne. Surtout, à une équipe déjà bien huilée, autour de son trio Salah-Mané-Firmino, les Reds ont ajouté Thiago Alcantara, qui n’a pas tardé à briller dans le championnat domestique. Autre club anglais, Manchester City aura une belle carte à jouer. Malgré des investissements colossaux et Pep Guardiola sur le banc, les Citizens peuvent se dire que 2021 sera leur année, à condition de briser, comme Paris l’an passé, le plafond de verre qui empêche le club de se hisser en finale.
Enfin, impossible d’écarter le Real Madrid de Zinédine Zidane. Si depuis le départ de Cristiano Ronaldo, il y a deux ans, le club merengue ne domine plus l’Europe, le club reste l’un des favoris historiques en Ligue des champions. Pour bien figurer sur la scène européenne, le Real comptera sur Karim Benzema, grand artisan du sacré de champion d’Espagne l’an passé, et sur la progression des deux pépites brésiliennes Vinicius (20 ans) et Rodrygo (19 ans). D’autres clubs historiques comme la Juventus ou le FC Barcelone, qui ont tous les deux changé d’entraîneur cet été, semblent plus en retrait.
Quels seront les petits clubs à suivre ?
S’ils n’ont aucune chance, ou presque, d’atteindre la phase finale, Midtjylland, club danois, est le petit poucet de la compétition. Si le club compte dans ses rangs un ancien joueur de Ligue 1, l’ancien dijonnais Sory Kaba, titulaire sur le front de l’attaque, il compte également dans ses rang un joueur à l’histoire singulière : Pione Sisto. Originaire du Soudan du Sud, il a connu la guerre civile. Une situation qui a contraint sa famille à poser ses valises au Danemark, là où Sisto découvre le football. Parti exporter son talent au Celta Vigo durant quatre saisons, l’ailier est de retour au pays dans son club formateur avec l’espoir de bien figurer en Ligue des champions.
S’il n’a plus sa gloire d’antan, le club hongrois de Ferencvaros, autrefois finaliste de la Coupe des coupes en 1972, reste l’une des équipes les plus populaires de Hongrie. Surtout, le club compte parmi ses supporters un certain Viktor Orban, grand fan de football et Premier ministre hongrois. Ainsi, lors de la qualification du club pour les phases de groupe de la compétition, l’homme d’État a célébré à sa manière, en postant un pari gagnant sur les réseaux sociaux. Placé dans le groupe du FC Barcelone, de la Juventus et du Dynamo Kiev, Ferencvaros recevra des adversaires de choix...
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