Real Madrid-PSG : Angel Di Maria, un retour à Madrid à réussir
On joue la 75e minute au Roazhon Park, Angel Di Maria surgit à l'entrée de la surface pour reprendre un centre de Lucas et offrir un court succès au PSG contre Rennes. Un but, son troisième en six matches, au PSG qui vient récompenser une prestation convaincante, la deuxième après celle contre Saint-Etienne. Sa manière à lui de répondre aux critiques qui ont surgi après sa prestation terne contre le Real Madrid il y a 15 jours en Ligue des champions. Comme son équipe, Angel Di Maria était passé à côté de ce premier gros test européen de la saison. Les observateurs eux ne l'ont pas raté et Laurent Blanc n'ont plus.
"Il faut qu'il s'intègre à notre jeu, que ses qualités s'ajoutent à notre collectif et non pas qu'elles affaiblissent notre collectif. C'est un peu ce qui s'est passé contre le Real". L'intéressé a peu goûté ce qu'il a lu ou entendu. Les critiques "font mal, surtout quand on vient à peine d'arriver. Contre Malmö (2-0), j'ai marqué un superbe but et tout le monde était enthousiaste. Puis face au Real, ça ne s'est pas bien passé, et il y a tout de suite un million de critiques. C'est excessif", a-t-il déploré vendredi sur beIn Sports. Comme pour chaque transfert, un temps d'adaptation est nécessaire et le jeu parisien ne colle pas immédiatement aux qualités de l'Argentin. Angel Di Maria aime bien avoir le ballon, provoqué mais au PSG il doit s'adapter et entrer dans le moule où le jeu offensif est basé sur la possession plutôt que le contre où ses qualités naturelles - vitesse, verticalité, dribble - s'expriment pleinement. Celles dont le Real Madrid a bénéficié pendant quatre saisons. Une relation qui a longtemps oscillé entre amour et haine avant de finir dans l'hommage et la reconnaissance.
En manque d'amour
Désiré par José Mourinho, mais par Florentino Pérez, Angel Di Maria débarque après la Coupe du monde 2010 en provenance de Benfica. Acheté 30 millions d'euros, il s'intègre vite à sa nouvelle équipe et devient un pion essentiel de l'effectif du "Mou". Brillant, décisif (9 buts, 26 passes décisives lors de sa première saison), Di Maria souffre du manque de reconnaissance de ses dirigeants qui vont tarder à lui proposer un nouveau contrat. S'il finira pas le parapher - sans Florentino Pérez qui est normalement toujours présent lors des signatures des contrats de ses stars -, l'histoire de la naissance prématurée de son enfant n'a pas aidé non plus à apaiser les relations entre lui et son président Non soutenu pendant cette épreuve - sa fille Mia est née avec trois mois d'avance en 2013 - alors qu'il ne faisait que trois choses - s'entraîner, jouer et aller au chevet de sa fille - Di Maria a entretenu de la rancune envers Florentino Pérez qui n'a pas hésité à le transférer à l'été 2014 contre un gros chèque de 75 millions d'euros. Un transfert que le Bernabeu a regretté. Beaucoup.
Car Di Maria, plus que le joueur qui se tient les parties génitales en réponse aux sifflets d'un stade qui accompagnent son remplacement en janvier 2014, c'est l'homme qui a grandement contribué à la "Decima" (la 10e Coupe d'Europe) du Real. Enorme sous Carlo Ancelotti, qui l'avait replacé au milieu de terrain, Di Maria a terminé meilleur passeur de Liga cette saison-là (17 passes décisives) et a initié le but de Gareth Bale qui a achevé l'Atletico Madrid en finale de C1 à Lisbonne. Enfin, il avait conquis tout Madrid. Sauf son président. Son départ a été un crève-coeur pour tout le monde. Sauf son président. "J'ai toujours eu envie de rester dans ce club, a avoué l'Argentin au quotidien espagnol Marca. Je ne voulais pas partir. Je suis parti de Madrid comme je suis parti, mais je préfère me souvenir des bons moments vécus là-bas et de l'ovation que j'ai reçue lors de mon dernier match."
S'enlever la pression
Plus d'un an après son départ, Di Maria est heureux de retrouver ses anciens coéquipiers et un stade qui ne l'ont pas oublié. "C'est un immense joueur, c'est un grand ami dans le monde du football et je lui souhaite le meilleur, toujours. Il fera de bonnes choses à Paris. Je pense que le Bernabeu va bien le recevoir, il a fait le maximum ici à Madrid, il a tout donné sur le terrain", a déclaré Marcelo lundi en conférence de presse. Laurent Blanc, lui, n'est pas dans la nostalgie, même s"il a conscience que cette rencontre à Madrid sera "spéciale" pour "El Fideo" (le spaghetti, ndlr). Le Cévénol pense au match de ce soir et estime que Di Maria "a besoin de faire une grosse performance, ça serait vraiment bien qu'il y parvienne contre son ancien club".
Pourtant, il veut éviter que le joueur se mette la pression qui l'a desservi en début de saison. "On est passé de +Non, Paris ne peut pas gagner la Ligue des champions+ à +Avec Di Maria, Paris peut gagner la Ligue des champions+", avait rappelé Blanc pour ôter un peu du poids qui pèse sur les frêles épaules de l'Argentin. Un match référence en Europe ferait du bien au joueur qui a l'habitude d'inverser la vapeur. "J'ai reçu beaucoup de critiques quand j'étais au Real mais j'ai su réagir et gagner beaucoup de trophées", s'est-il souvenu. Des souvenirs qui comptent dans son histoire personnelle qu'il continue d'écrire aujourd'hui à Paris, et qu'il n'oubliera pas s'il fait trembler les filets. "Je ne célébrerai pas si je marque", a-t-il prévenu. Ça le PSG s'en moque, sa prestation beaucoup moins.
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