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Portrait Lens-PSV : Florian Sotoca, chouchou de Bollaert et coéquipier indispensable

Les saisons passent et l'attaquant de 32 ans reste l'un des hommes forts du collectif, mais aussi le symbole de cette équipe lensoise décomplexée.
Article rédigé par Andréa La Perna, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Florian Sotoca laisse exploser sa joie après le but d'Adrien Thomasson avec Lens contre Arsenal en Ligue des champions, le 3 octobre 2023, à Bollaert. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Il est le premier nom qui vient à l'esprit quand on se demande qui incarne le mieux le RC Lens sur le terrain. Florian Sotoca est une pièce inamovible chez les Sang et Or depuis son arrivée en 2019, alors que le club évoluait encore en Ligue 2. Face au PSV Eindhoven, mardi 24 octobre, il va disputer le troisième match de Ligue des champions de sa carrière. Ce n'est pas encore officiel, mais ça ne fait aucun doute si l'on en croit les mots de son entraîneur Franck Haise en conférence de presse après la victoire contre Strasbourg il y a un mois. Pour lui, Florian Sotoca fait partie "des joueurs pour lesquels vous savez que c’est essentiel qu’ils soient dans le onze de départ".

A la veille de fêter ses 33 ans, l'attaquant est le chouchou de Bollaert. Pourtant, il est loin d'être un buteur prolifique puisqu'il n'a marqué que 32 buts en 156 matchs avec le Racing, toutes compétitions confondues, soit environ une réalisation toutes les cinq rencontres. Il n'a par exemple jamais inscrit plus de huit buts sur une même saison de Ligue 1 et n'en est qu'à un seul cette saison. "Il y a tout ce qu'il apporte en termes d'exemplarité, d'équilibre, d'énergie, de création, de déséquilibre, d'impact sur les phases arrêtées offensives, défensives. Et ça, tout le monde ne le mesure pas", insistait Franck Haise fin septembre, au moment où son équipe sortait à peine la tête de l'eau après un début de saison raté.

Goût de l'effort et identification

Florian Sotoca est un attaquant au profil atypique, presque unique, compensateur, avec une grande intelligence de jeu. A la manière d'un Thomas Müller au Bayern Munich, son efficacité réside dans sa capacité à interpréter les espaces et dans sa débauche d'énergie. "Il y a certaines stats où il atteint un très haut niveau comme les courses à haute intensité. Il est capable de répéter les efforts au cours d'un match et d'une saison. Avoir un attaquant qui fait autant de kilomètres, forcément, ça emmène tout le monde", analyse Olivier Guégan, qui l'a eu sous ses ordres à Grenoble entre 2016 et 2018, de National 2 à la Ligue 2, au moment où Sotoca a véritablement lancé sa carrière professionnelle.

L'entraîneur avait confié à La Voix du Nord en 2019 qu'il était le premier nom qu'il posait dans ses compositions d'équipe. "Dans l’état d’esprit, l’attitude et la posture, c’est certainement l’un des meilleurs joueurs que j’ai dirigés, ajoute l'ex-coach de Sochaux et Valenciennes. C’est un relais fiable pour un coach, et un élément fédérateur.” Florian Sotoca fait l'unanimité chez tous les coachs qu'il a croisés, même à Montpellier où il n'a disputé que deux matchs en un an et demi avant de ne pas être prolongé. Philippe Hinschberger, l'entraîneur de sa dernière saison grenobloise, s'est même enflammé pour Eurosport : "C'est un agneau, le gendre idéal, bien élevé, poli, souriant, proche de ses potes. Si vous me demandez un défaut, je ne pense pas que j'arriverais à vous en donner un. C'est le coéquipier parfait."

"C'est un garçon qui vient d'une région de rugby. Il en a les codes", détaille Olivier Guégan. Florian Sotoca est né et a grandi à Narbonne, ville dont il a porté les couleurs sur les terrains de foot jusqu'en 2013, à presque 23 ans. A cause de blessures sévères, dont une rupture des ligaments croisés en 2010, sa carrière a mis énormément de temps à décoller. Ce n'est qu'à 29 ans qu'il a participé à sa première vraie de saison de Ligue 1 (il avait eu droit à une minute de jeu avec Montpellier en 2016). "J’ai connu toutes les divisions, DHR, DH, CFA2, CFA, National, Ligue 2, Ligue 1, je les ai toutes faites", s'est amusé l'intéressé dans les colonnes d'Onze Mondial en février dernier.

Sa trajectoire est atypique, mais sa difficulté à percer lui à la fois appris la pugnacité et l'a rapproché du commun des mortels. "J’ai travaillé dans la vie active (dans le magasin de chaussures de son oncle). Je sais que ce n’est pas facile tous les jours", nous racontait le Narbonnais en juillet 2020, à l'aube de ses débuts avec Lens en Ligue 1. "Les gens s'identifient pleinement à son profil et à sa personnalité. Il est au bon endroit au bon moment", avance Olivier Guégan. L'histoire de l'intégration parfaite d'un sudiste à l'accent chantant au pays des Corons.

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