Mourinho: Clap de fin face à l'équipe de ses débuts ?
Sur les dix derniers matches, Chelsea a gagné à trois reprises. C'est peu pour une équipe censée jouer les premiers rôles en Angleterre et en Europe. Et encore, cela aurait pu être pire si Willian n'avait pas transformé en bijou un coup franc à la 83e minute du match contre le Dynamo Kiev pour une victoire à Stamford Bridge (2-1) le 4 novembre dernier. Un nul aurait placé les Blues sur une voie de garage. Cette victoire leur offre l'espoir. Il est réel, s'ils font au moins un match nul lors de la venue de Porto ce soir (le Maccabi Tel Aviv, sans aucun point dans ce groupe ne devrait pas priver le Dynamo d'une victoire). Lorsqu'on vient de s'incliner à domicile contre le promu Bournemouth, qui remportait là son premier match depuis la fin septembre, la visite des Portugais n'est pas une bonne nouvelle.
"Gagner la Ligue des champions sera peut-être la seule chance d'y revenir l'an prochain", a ironisé José Mourinho à l'issue du week-end passé. Le Portugais se sait sous pression depuis de longues semaines. C'est une habitude chez lui depuis qu'il a débuté sa carrière de "Special One". A la différence près que cette fois, son équipe ne joue pas bien, gagne peu, et qu'il ne semble plus trouver de solution à cette lente agonie. Et les tensions dans le vestiaire (dernière prise de bec avec Diego Costa) n'arrangent rien.
Porto, son tremplin passé et son enfer futur ?
Il y a onze ans, le 26 mai 2004, c'est avec cette équipe de Porto que le technicien obtenait son premier sacre majeur en Europe, avec la victoire sur Monaco (3-0) en finale de la Ligue des Champions. Chelsea lui ouvrait alors ses portes en grand, avec des moyens financiers immenses. Puis, c'était l'Inter, le Real Madrid, avant ce retour chez les Blues. Face au club qui lui a permis de changer de dimension, "Mou" peut-il trébucher ? Porto peut-il être son fossoyeur ? En s'inclinant à domicile contre Kiev lors de la dernière journée, les Lusitaniens se sont compliqués la tâche, alors qu'ils se dirigeaient vers une qualification aisée. Or, comme Chelsea, ils n'ont pas leur ticket en poche. Et il paraît peu probable que le Dynamo, à deux points des deux équipes, lâche quelque chose à domicile contre un Maccabi sans le moindre point. Les Ukrainiens peuvent encore éliminer l'un des deux s'ils s'imposent, et peuvent même finir 1ers en cas de match nul entre Porto et Chelsea. A ce moment-là, les Blues seraient qualifiés pour une meilleure différence de buts. C'est dire la pression qui s'exerce sur les coéquipiers d'Iker Casillas, qui aimerait sans doute jouer un très mauvais tour à celui qui l'avait installé sur le banc du Real Madrid. C'est dire que Porto ne va pas prendre ce match à la légère.
Pour José Mourinho, l'éclaircie pourrait venir de ses buts. En effet, son gardien de but, Thibaut Courtois, blessé à un genou début septembre, a fait son retour dans le groupe le week-end dernier, et même sur le terrain contre Bournemouth. "On savait qu'on était bien protégé en cas d'absence de Courtois pour quelques matches. Mais avoir perdu pendant trois mois et 19 matches le meilleur gardien du monde, c'était difficile", avait-dit le Portugais. Il n'a pas empêché la défaite contre le promu. Bien sûr, le Belge ne peut pas sauver toute l'équipe à lui tout seul. Mais c'est un atout de plus pour un José Mourinho qui en manque cruellement. En cas d'élimination, Roman Abramovitch aura peut-être du mal à ne pas limoger une deuxième fois le Special One.
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