Manchester City vise la Ligue des champions, pas forcément pour cette année
Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Manchester City semble l’avoir compris. A la démesure des premières années du renouveau a succédé une stabilité de bon aloi qui devrait porter loin un club à l’histoire alambiquée, cette saison ou lors des deux ou trois prochaines années.
Un nouveau statut à consolider
L’autre club de Manchester, à l’ombre de United des eighties à la fin de la décennie 2000, suscite aujourd’hui les espoirs des Mancuniens anti-Red Devils qui ne jurent que par les Sky Blues. Depuis l’arrivée aux manettes du Cheikh Mansour en 2008, les fans revivent et prennent enfin une revanche sur l’histoire. Grâce à l’argent en provenance d’Abou Dhabi, Man City a pu se renforcer en engageant des joueurs de haut niveau comme Robinho, Yaya Touré, David Silva, Mario Balotelli, Edin Dzeko, Samir Nasri, Negredo, James Milner, Wilfried Bony, sans oublier la star Kun Aguero, auteur du but qui offrit le premier titre de champion d’Angleterre au club depuis 44 ans !
Sacré en 2012 et en 2014, vainqueur de la F.A. Cup en 2011 –le premier trophée enlevé par les Citizens depuis la League Cup de 1976-, le club dirigé par Khaldoon Al Mubarak acquiert un nouveau statut dans le football anglais même s’il reste loin de Liverpool, Manchester United, Arsenal ou Chelsea au palmarès. Comme ce dernier, City n’a pas mis trop de temps à s’installer tout en haut au niveau national.
Aller loin en Ligue des champions
Mais c’est une autre affaire en Europe où les Sky Blues butent toujours sur les ténors (Bayern, Barcelone). Chelsea, qui a mis près de dix ans pour soulever la coupe aux grandes oreilles (en 2012 à Munich contre le Bayern), reste un bon exemple de ce que doit faire le club de la troisième ville d’Angleterre. Manchester City, qui vient de connaître sa première saison sans titre depuis 2011 lors de l’exercice 2014-15, retrouve de l’ambition à la faveur d’un début de saison plutôt réussi.
Leaders de la Premier League juste devant Arsenal et Leicester, les joueurs de Manuel Pellegrini carburent enfin en C1 même si ça passe souvent in extremis. Après une défaite initiale contre la Juve (1-2), les coéquipiers de Vincent Kompany sont venus à bout du Borussia à Mönchengladbach (2-1) avant de renverser la vapeur contre le FC Séville à domicile (2-1). Dauphins du vice-champion d’Europe dans ce groupe D de la mort, les Citizens feraient un grand pas vers la qualification pour les huitièmes de finale en cas de résultat positif en Andalousie ce soir.
Des recrues ciblées
Cela consoliderait surtout la nouvelle stratégie des propriétaires qui ont choisi de mettre davantage de sagesse dans leur gestion du club après les premières années folles. L’effectif est resté très stable, seuls le talentueux Raheem Sterling (20 ans, en provenance de Liverpool pour 62, 5 millions d’euros, ce qui en fait quand même le joueur le plus cher de l’histoire du foot anglais), le solide défenseur argentin Nicolas Otamendi (27 ans, de Valence), et le milieu d’Aston Villa Fabian Delph sont venu renforcer un groupe assez compétitif.
Sanctionné il y a un an au nom du fair-play financier mis en place par l’UEFA, Manchester City a clairement réduit la voilure, à l’image d’un autre nouveau riche, le PSG. Cette phase de consolidation, venant après sept ans de dépenses faramineuses (1,4 milliards d’euros), confirme que le club est vraiment entré dans une autre ère.
Suivre l'exemple Chelsea
Le plus dur reste à venir pour le club favori des frères Gallagher qui doit s’affirmer comme un grand d’Europe dans les cinq ans à venir. Victorieux de la défunte Coupe des coupes en 1970, les Sky Blues rêvent de conquérir la Ligue des champions afin de toiser (pour une fois) le rival honni qui lui fait la nique depuis trente ans. Et s’il ne compte que parmi les outsiders de l’épreuve, Man City sait que les favoris ne gagnent pas toujours. Chelsea, triomphant en 2012 après des années d’échecs aux portes de la gloire, peut en témoigner. Contrairement à ce que dit le proverbe, de la coupe aux lèvres, il n’y a parfois qu’un pas.
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