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Lille-Chelsea : Burak Yilmaz, la solution devenue un problème

Guide héroïque lors du titre de champion de France du Losc la saison passée, l'attaquant turc n'est plus que l'ombre de lui-même en 2021-2022.

Article rédigé par Andréa La Perna, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Burak Yilmaz lors de Lille-Salzbourg en Ligue des champions le 23 novembre 2021 au stade Pierre-Mauroy. (MATTHIEU MIRVILLE / DPPI via AFP)

Il y a eu comme un basculement. "Le roi à la conquête du trône", "l'homme providentiel", est devenu en l'espace de quelques mois "le roi des hors-jeu" et un attaquant  "à la recherche de ses sensations". L'image de Burak Yilmaz a complètement changé cette saison, au point où l'attaquant turc pourrait ne pas être titulaire à Chelsea en huitièmes de finale aller de Ligue des champions, mardi 22 février.

Chef de file du sacre de Lille en Ligue 1 la saison passée, "le Kral" affiche un niveau bien inférieur en 2021-2022. Le buteur expérimenté (36 ans) n'a marqué que six fois cette saison en 28 matches, dont seulement quatre fois en championnat. A titre de comparaison, il avait bouclé l'exercice précédent avec 18 buts inscrits en 33 apparitions, tout en dégageant une impression de surpuissance dans les moments-clés.

La disparition du game changer

Sans lui, le club nordiste n'aurait par exemple jamais réussi à s'imposer en avril 2021 lorsqu'il était mené 2-0 à la mi-temps à Lyon (3-2 score final). Un coup franc direct, une passe décisive, une contre-attaque fatale... Ce jour-là, Burak Yilmaz avait offert trois points précieux au Losc. Un mois plus tard, les Dogues étaient sacrés champions de France avec une marge d'un petit point sur le Paris Saint-Germain.

Cette saison, jamais "le Kral" n'a été l'homme fort d'une victoire lilloise. Il n'a trouvé le chemin des filets que lors de deux succès cette saison, mais à Bordeaux (3-2) c'est l'entrée d'Isaac Lihadji qui a tout changé et dans la qualification à Wolfsbourg (3-1), l'on retiendra plus facilement l'impact de Jonathan Ikoné.

Les moment à la fois les plus marquants et les plus symboliques de sa saison restent ses deux remplacements houleux contre Brest, après quelques sifflets de Pierre-Mauroy le 23 octobre et à l'extérieur le 22 janvier. Une colère noire et pas le moindre regard pour son entraîneur Jocelyn Gourvennec, lequel a tempéré l'attitude de son joueur au micro de Prime Video après la rencontre.

Un cas difficile à gérer

"On en discutera à tête reposée, il ne faut jamais réagir à chaud, c’est de la frustration. Burak est comme ça, il a beaucoup de caractère. Il est frustré. Mais on ne fait pas de la compétition avec des dauphins ou des agneaux. C'est quelqu'un d'entier et il ne va pas changer aujourd'hui", avait déclaré l'entraîneur du Losc. Ce dernier avait ensuite décidé de se passer de Yilmaz lors de la déroute contre Paris deux semaines plus tard (1-5).

En plus de crispations créées en interne, l'international turc de 36 ans n'arrive pas à se tirer d'une mauvaise spirale sur le terrain. D'après les Expected Goals (une statistique qui quantifie le nombre de buts qui auraient dû être marqués en fonction de la qualité des tirs), il a marqué six buts de moins que prévu en Ligue 1 cette saison, alors qu'il en avait justement inscrit six de plus que prévu la saison passée.

Son manque de réalisme est criant. Alors qu'il marquait tous les 3,9 tirs en L1 en 2020-2021, il ne le fait que tous les 13,7 tentatives cette saison (soit 7,3% de tirs convertis en but). Et à mesure que sa saison s'est obscurcie, le Turc a disparu médiatiquement. Sa dernière prise de parole publique remonte au 18 septembre dernier dans une vidéo diffusée par le Losc sur Dailymotion.

Burak Yilmaz glisse de plus en plus vers le deuxième plan. Il a beau être un des deux seuls attaquants de pointe de Lille, sa présence contre Chelsea n'est pas garantie. Sa prestation contre Metz vendredi, lors de la dernière répétition avant le déplacement à Stamford-Bridge, ne parle pas en sa faveur. Le Turc n'a rien réussi à faire de ses 30 ballons, en perdant la moitié (pour 2 tirs, dont 0 cadré), avant de sortir frustré à la 81e minute.

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