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Ligue des champions : PSG - Bayern, les clés de la finale

Le jour de vérité a sonné pour le PSG : pour la première finale de Ligue des champions de son histoire, le club de la capitale défie l'ogre munichois du Bayern à Lisbonne (21 heures). Avec un Neymar étincelant en quarts et en demi-finales, les Parisiens arrivent gonflés à bloc au moment de, peut-être, conclure l'essai en C1. Un sentiment que l'on retrouve chez les Bavarois qui survolent la compétition cette saison. Tactique, historique, état de forme... On vous présente les clés de cet ultime affrontement.
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
 

Ils ne sont plus qu'à 90 minutes du bonheur. Ne reste plus qu'une marche, sans aucun doute la plus dure, avant d'accrocher l'étoile de vainqueur de la Ligue des champions au-dessus du blason. Dans un Estàdio da Luz de nouveau vide, le PSG se retrouve face à son destin lors d'un match qu'il a trop longtemps rêvé de disputer ces dernières années. Contre le Bayern, le club parisien ne part pas favori - prestige des rois, les cinq succès en C1 des Allemands vous posent un adversaire - mais n'en garde pas moins toutes ses chances. À condition de bien savoir exploiter les failles et de colmater les brèches.

• Un premier quart d'heure à exploiter pour le PSG

Que ce soit face au Barça (8-2) ou contre Lyon (3-0), en dépit du résultat flatteur, le Bayern a eu du mal à entrer dans sa rencontre. Deux premiers quarts d'heure pénibles qui lui ont coûté un but contre son camp d'Alaba contre les Catalans et aurait pu être mieux exploité par les Lyonnais avec plus de réussite. "Avant la demi-finale, on pouvait se demander si le Bayern allait débuter le match un peu plus bas contre Lyon", explique Florent Toniutti, analyste vidéo pour la sélection de Djibouti et taulier du podcast "Vu du banc". "Or on a vu assez rapidement que non, ils ont refait le même début de match. Si en finale cette opération se répète et que le Bayern aborde le match de la même façon, je pense que le PSG passera devant au tableau d'affichage."

• Avec ou sans Icardi pour fixer la défense bavaroise ?

Laissé sur le banc lors de la demi-finale face à Leipzig (3-0), a priori Mauro Icardi ne devrait pas non plus débuter la finale. Pourtant l'attaquant argentin pourrait être utile pour fixer la défense du Bayern, d'autant plus au vu des largesses dans la couverture du duo Alaba - Boateng. En attirant leur attention, l'ancien de l'Inter pourrait offrir davantage d'espace à ses coéquipiers.

Contre Leipzig, Neymar, Di Maria et Mbappé ont évolué avec beaucoup de liberté, n'hésitant pas à bouger et à changer de postes. Un bis repetita est possible mais compliqué face au Bayern, d'autant que ce sont d'autres failles qu'il faudra probablement exploiter. Selon Florent Toniutti, "sur les séquences de transition, Mbappé ne reviendra pas défendre, il restera devant pour être une menace dès que Paris sortira pour prendre la profondeur". Une option plus logique pour prendre à revers l'imparfaite charnière allemande.

• Paris a un défaut de créativité à combler

Au regard des deux premiers matches parisiens de ce "Final 8", difficile de se souvenir de réelles attaques placées mises en oeuvre par les hommes de Thomas Tuchel. Les grosses occasions face à l'Atalanta en quarts de finale (2-1) ont davantage tenues au rôle de Neymar qui est parvenu à faire craquer le pressing italien loin du but adverse. Les seules véritables phases d'attaques placées sont arrivées en fin de rencontre, quand les Bergamasques ont déclinés physiquement. "Et contre Leipzig, ils ont profité des erreurs de relance et ont marqué sur coups de pieds arrêtés", ajoute Florent Toniutti.

"Si le Bayern coupe les transitions, s'ajuste, recule un peu son bloc et aborde cette finale en étant plus prudent, qu'est-ce que le PSG va créer ? Cela reste une question. Ça tournera autour du trio devant, oui, mais on a vu qu'autour ça manquait de créativité. Dans les 30 derniers mètres face à un bloc à bouger comme celui du Bayern, je ne sais pas s'ils auront les armes pour." Un défaut que pourrait être amené à corriger le retour de Marco Verratti, qui devrait toutefois débuter sur le banc dimanche soir.

• Le contre-pressing, l'arme numéro un du Bayern

C'est peut-être la principale qualité de ce Bayern insatiable tournant à plus de quatre buts par match de moyenne en C1 cette saison. Une qualité qui s'affirme depuis huit jours sous le regard du monde entier : les champions d'Allemagne sont les maîtres incontestés du contre-pressing.

Que ce soit face au Barça ou contre Lyon, les joueurs de Hansi Flick ont procédé en deux étapes. D'abord, ils ont mis le pied sur le ballon afin de pénétrer le camp adverse et faire reculer le bloc défensif. Ensuite, ils ont quadrillé les espaces pour maximiser leur capacité de récupération du ballon quand leur adversaire essayait de ressortir le cuir. Et c'est à ce moment précis que les Bavarois délivrent leur injection léthale : des contres supersoniques amenés soit par des exploits individuels (cf. le premier but de Gnabry contre Lyon), soit par un jeu de passes ultra-rapide (cf. la deuxième réalisation de l'Allemand contre l'OL).

"Si Paris s'en remet à son bloc bas, je suis assez inquiet de certains joueurs sous pression comme Marquinhos, Herrera, Paredes... c'est là que tu peux toucher aux faiblesses du PSG, car il n'a pas été mis sous pression contre Leipzig", détaille Florent Toniutti"La ligne de conduite du Bayern est claire : te faire reculer et ensuite, une fois que tu es dans tes 30 mètres, c'est très dur de ressortir proprement car ils t'acculent. Pour caricaturer un peu, Paris a sur le papier des joueurs pour gagner la finale, alors que le Bayern a un collectif pour le faire."

• Les Allemands veulent trouver le bon rythme

Au-delà des 15 premières minutes poussives côté Bayern, les Allemands ne semblent pas encore avoir trouvé le bon rythme. Contre le Barça, les coéquipiers de Robert Lewandowski ont poussé jusqu'au bout pour corser l'addition - déjà très sévère. Mais contre Lyon en demi-finale les Bavarois ont donné l'impression d'être moins en jambes, ou même de prendre un peu de haut leur adversaire. Pas beaucoup de risques dans les transmissions, un jeu de passes plutôt lent... La machine à gagner du Bayern a semblé bien émoussée.

Alors est-ce qu'Hansi Flick fera débuter de nouveaux éléments dans cette finale, afin d'apporter du sang frais ? Pour Florent Toniutti, "rien ne devrait changer". "La seule incertitude concerne peut-être Perisic sur le côté gauche. Flick a plusieurs options : Coman, Coutinho qui a fait de bonnes entrées à chaque fois...". C'est bel et bien le Français qui débutera la partie.

• Le retour de Navas, une excellente nouvelle pour le PSG

Sauf surprise de dernière minute, Keylor Navas sera bien présent dans les buts parisiens ce dimanche soir. Un soulagement pour le gardien costaricien après sa lésion au biceps fémoral de la cuisse droite contractée il y a dix jours face à Bergame, mais aussi pour toute une équipe qui sait à quel point il peut être précieux. D'autant que Sergio Rico, qui l'avait suppléé dans les buts face à Leipzig, n'a pour ainsi dire pas été sollicité de toute la rencontre. "Il fallait que Paris récupère Navas ne serait-ce que parce qu'il y a un Neuer en face", détaille Florent Toniutti. "Le PSG sera bien plus fort avec lui, il a montré qu'il pouvait être décisif en C1 avec le Real et à ce niveau de la compétition, je pense qu'il est bien plus compétent."

Le Bayern se souvient sûrement de la performance de Navas avec le Real Madrid en demi-finale de la C1 il y a deux ans, où il avait presque à lui tout seul maintenu son équipe à flot lors des confrontations aller - retour (2-1, 2-2) avant de filer vers un troisième sacre consécutif. Et ce dernier point est également significatif : avec Di Maria et Neymar, il sera le troisième parisien sur le terrain à avoir déjà remporté la Ligue des champions. De quoi renforcer l'importance de son retour face à une armada munichoise qui compte cinq titulaires (Neuer, Müller, Alaba, Boateng, Thiago Alcantara) ayant soulevé la coupe aux grandes oreilles.

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