Ligue des champions : pour Monaco, le match contre le PSV Eindhoven est déjà un tournant
Tenu en échec à domicile à l'aller (1-1), le club de la principauté joue gros aux Pays-Bas mardi.
A 30 secondes près, l'AS Monaco aurait passé un été plutôt tranquille. Finalement troisième de Ligue 1 après le but encaissé en fin de match à Lens (2-2) lors de l'ultime journée, le club est condamné à se débarrasser de deux adversaires pour atteindre les poules de Ligue des champions. Après un match compliqué (1-1) à l'aller, la manche retour du troisième tour préliminaire à Eindhoven, mardi 9 août, apparaît déjà comme un tournant de la saison.
S'ils se défont du coriace PSV, les Asémistes affronteront ensuite en barrages les Rangers ou l'Union Saint-Gilloise. "Le championnat est un marathon, mais au vu de notre calendrier, nous devons commencer par un sprint", a résumé l'entraîneur Philippe Clement au sortir de la victoire à Strasbourg (1-2), lors de la première journée de la nouvelle saison de Ligue 1.
Après ce déplacement piégeux en Alsace, l'ASM doit affronter Lens, Rennes, le PSG et Nice lors des prochaines journées, soit autant de concurrents directs. Comme si cela ne suffisait pas, Monaco ne va pas bénéficier pas du répit offert par la traditionnelle coupure internationale de septembre. Mondial en novembre et décembre oblige, les rencontres vont s'enchaîner. Les premières journées des poules des Coupes d'Europe ont ainsi lieu début septembre. Wissam Ben Yedder et ses coéquipiers seront quoi qu'il arrive concernés puisqu'en cas d'échec contre le PSV ou en barrages, le club sera reversé en poules de la Ligue Europa.
Les joueurs à l'appel dès le 18 juin
L'an passé, le club de la principauté a déjà été confronté à un mois d'août démentiel. Eliminés par le Shakhtar Donetsk en barrages (0-1, 2-2), les Monégasques avaient payé leurs efforts en ne gagnant qu'un de leurs six premiers matchs de championnat. "Si le club a manqué la qualification en fin de saison, c'est parce que presque tous les joueurs étaient très déçus après cette élimination et ont eu du mal à réagir", a analysé Philippe Clement, pas encore en poste à l'époque.
Pour ne pas éviter une nouvelle sortie de route, les Monégasques ont écourté leurs congés. Ils ont retrouvé le centre d'entraînement de la Turbie dès le 18 juin, sept jours plus tôt que l'an passé et deux semaines avant le champion parisien. "Nous avons commencé la préparation tôt justement pour être rodés", a justifié Clement.
Ils sont de retour à la Turbie ! pic.twitter.com/BweHqa7sTV
— AS Monaco (@AS_Monaco) June 19, 2022
Malgré une série d'amicaux en dents de scie (deux victoires en sept matchs), l'ASM a pu reprendre le rythme. "Mes joueurs étaient prêts et c’est important", a confié l'entraîneur après le match contre Strasbourg. Au match aller contre le PSV, Monaco s'est démené pour arracher le nul dans une fin de match qu'ils ont emballée. Cette fraîcheur dans le "money time" est gage d'une certaine maturité dans la gestion de l'effort, pas évidente à ce stade de la saison.
Pour ce faire, Philippe Clement s'appuie sur un effectif quantitativement fourni. Le Belge a changé la moitié de son équipe entre la réception du club néerlandais et le match à la Meinau samedi, sans y perdre au change. Wissam Ben Yedder, sur le banc samedi, est d'ailleurs le seul joueur assuré de débuter à Eindhoven, a affirmé son coach.
Un mercato conditionné aux barrages
Les recrues Takumi Minamino (Liverpool) et Breel Embolo (Mönchengladbach) sont intégrées dans ce groupe homogène. D'autres nouveaux éléments devraient s'y greffer, notamment pour compenser la perte d'Aurélien Tchouameni au Real Madrid. Sur le marché des transferts, l'ASM va "être agressif, mais de manière stratégique", a assuré le directeur sportif Paul Mitchell en conférence de presse en juin.
C'est l'histoire du serpent qui se mord la queue : Monaco a besoin de recrues pour ces tours préliminaires... mais ne peut boucler son mercato sans être fixé sur son sort européen. Il est difficile, en l'état, d'attirer des grands noms sans garantie de disputer la C1. Inversement, une élimination prématurée peut engendrer des velléités de départ. En 2015, les cadres Anthony Martial, Layvin Kurzawa et Aymen Abdennour étaient partis sitôt un barrage perdu contre Valence.
Seraient-ils restés en cas de qualification ? Monaco aurait eu en tout cas une surface financière supplémentaire pour les retenir. Une qualification en poules confère au moins 25 millions d'euros, en plus des retombées liées aux droits TV et aux résultats. Dès lors, l'ASM attend sans doute que son destin soit ficelé au niveau européen, le 24 août au plus tard, pour passer à l'action.
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