Ligue des champions : Olympique de Marseille, à jamais les premiers à 13 défaites consécutives
A jamais les premiers. Par ses quatre mots, les supporters marseillais aiment rappeler que leur cher Olympique est et restera le premier club français à avoir remporté la Ligue des champions. C’était en 1993, et à l’époque l’OM était l’un des grands d’Europe aux côtés du Milan AC, battu en finale. Aujourd’hui, cette époque dorée semble à des années lumières alors que l’Olympique de Marseille entre de nouveau dans l’histoire de la Ligue des champions par la toute petite porte en devenant la première équipe à perdre 13 matches consécutifs en Ligue des champions. Un record qui a débuté en 2012, et dont l’OM se serait bien passé. Vingt-sept ans plus tard, les Marseillais redeviennent donc à jamais les premiers après leur nouvelle défaite face au FC Porto (0-2).
Seule équipe sans but
Evidemment, personne ne peut blâmer l’équipe actuelle des 9 premières défaites de cette interminable série, initiée en huitième de finale retour contre l’Inter Milan en 2012, avec une défaite 2-1 mais qui qualifiait l’OM en quart de finale (victoire 1 à 0 à l’aller). Suivaient ensuite deux revers contre le Bayern Munich et une élimination en quart de finale. Rien de honteux, mais déjà 3 au compteur. Deux ans plus tard, la fameuse campagne à 0 point en 6 matches a laissé plus de traces avec des revers contre Arsenal, Naples et Dortmund, des adversaires prestigieux. Mais en dehors du bilan comptable, l’OM avait toutefois proposé du jeu, du caractère et était tombé les armes à la main. Valeureux, les Marseillais de 2013 voyaient leur compteur grimper à 9 défaites, et étaient alors loin d’imaginer qu’après 7 ans d’attente, ils revivraient une pareille épopée.
De ce désastre, il ne reste plus que Steve Mandanda et Florian Thauvin. L’effectif actuel n’y peut rien. Il est en revanche pleinement responsable des quatre nouvelles défaites qui ont "offert" ce triste record aux Marseillais. Car à l’inverse de leurs "glorieux" aînés de d’il y a 7 ans, les Olympiens de 2020 ont été gâtés au tirage au sort de cette Ligue des champions en tombant dans un groupe a priori abordable. Certes, Manchester City évolue dans une autre sphère, mais derrière, l’OM avait les armes pour lutter avec Porto et l’Olympiakos. Sur le papier en tout cas. Sur le terrain, ces armes, les Marseillais les ont bien trop vite déposées. Et s’ils ont encore la possibilité d’éviter le zéro pointé, l’image qu’on gardera de cette campagne de C1 sera celui du naufrage des phocéens, pathétiques dans le jeu, et surtout incapables de se révolter.
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Une statistique suffit à démontrer l’indigence des prestations marseillaises depuis le coup d’envoi de cette phase de poule : 0, comme le nombre de but inscrit par l’OM. Soit le pire total de cette édition. Même les Danois de Midtjylland (seule autre équipe à 0 point) ont réussi à marquer, deux fois, et dans un groupe plus relevé (Liverpool, Ajax Amsterdam, Atalanta Bergame). Et l’on ne parle pas des équipes supposées plus faibles comme Ferencvaros, Krasnodar, Basaksehir ou le Lokomotiv Moscou qui ont toutes inscrit au moins un point en quatre matches. "Gagner ou perdre, c'est une chose, mais on doit montrer un autre visage dans cette compétition. On doit faire mieux dans l'attitude. Se battre. Un sursaut d'orgueil collectif est nécessaire, en tant que compétiteur, on ne doit pas accepter de subir trois défaites d'affilée. Ce n'est pas normal à ce niveau-là d'afficher un tel état d’esprit", reconnaissait d’ailleurs Florian Thauvin avant la nouvelle défaite contre Porto.
Mais les mots du champion du monde sont restés sans effet. Malgré les bonnes intentions du début de match, l’OM a de nouveau été puni par un Porto plus efficace, plus expérimenté et pourtant pas beaucoup plus fort en apparence. "Il faut avoir un peu d'ego. Il faut se regarder dans un miroir. Quand on rentre chez nous, on doit être fier du travail accompli sur le terrain", poursuivait Thauvin, qui devrait mal dormir ce soir. "Ça fait mal, moi, j'ai du mal à l'assumer. Il y a un sentiment de honte. Quand on joue dans un club aussi puissant que l'OM, avec le nombre de supporters que l'on a, on ne peut pas accepter ça". En ce sens, le huis clos est une bonne chose pour les Olympiens, qui auraient certainement vécu un enfer - mérité - ce mercredi contre Porto.
Dans un monde idéal, le public aurait aussi pu remobiliser ses troupes, ou les aurait inhibés. En tout cas, les supporters marseillais auraient pu provoquer une réaction que l’entraîneur Andre Villas-Boas ne parvient pas à initier, préférant invoquer "la malchance". Au lieu de ça, l’OM a sombré dans le néant dans son temple vide et est éliminé de la C1 après quatre petits matches. Mardi, dans ce même Vélodrome, Marseille devra à tout prix battre l’Olympiakos pour garder l’infime espoir d’un printemps européen via un reversement en Ligue Europa. Après tout, le "record" de défaites ayant été atteint, certains joueurs seront peut-être libérés de ce poids, qui sait. Mais avant de prétendre à la troisième place du groupe, il faudrait déjà marquer un but. Et pour cela, il faudrait jouer au football. Ce qui semble bien ambitieux pour cet Olympique de Marseille.
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