Ligue des champions : Lens, une victoire pour son histoire… et pour l'avenir du football français ?

Manchester City, le Bayern Munich, le FC Barcelone, les clubs madrilènes du Real et de l'Atlético, ou encore l'Inter Milan… Le Racing Club de Lens est en charmante et prestigieuse compagnie. Le club de l'Artois compte parmi les derniers clubs invaincus de la phase de poules de la Ligue des champions à mi-parcours. Sur la pelouse du PSV Eindhoven, mercredi 8 octobre, les Sang et Or peuvent frapper encore plus fort. Une victoire leur assurerait de poursuivre l'aventure européenne cette saison, et les placerait en position de force en vue des huitièmes de finale de la C1. Une victoire en terres néerlandaises voudrait aussi dire beaucoup pour tout le football français pour son avenir proche sur la scène continentale.

On n'imaginait pas forcément les Lensois, brillante surprise en Ligue 1 la saison passée, à pareille fête. Les joueurs de Franck Haise ont profité de la Ligue des champions pour retrouver des couleurs après un début de championnat bien poussif. Les voilà désormais maîtres de leur destin, et ils peuvent lui donner un sacré coup de pouce sur la pelouse du PSV.

Un succès pour prolonger le plaisir

Avec huit points en cas de victoire, ils s'assureraient de devancer leur victime du soir quels que soient les résultats des deux dernières journées, et donc une place en Coupe d'Europe pour l'après phase de groupes (C1 ou C3). Si dans le même temps, Arsenal s'impose à domicile face à Séville, Lens n'aurait plus besoin que d'un match nul lors de ses deux derniers matchs contre les Andalous et à Londres pour se qualifier pour les huitièmes de finale. Du jamais vu dans les annales du RCL.

L'enjeu est de taille, même si la tâche ne sera pas aisée contre le PSV, vainqueur de ses onze premiers matchs en championnat néerlandais et invaincu sur sa pelouse cette saison. La formation d'Eindhoven était venue chercher le match nul (1-1) dans le Pas-de-Calais le 24 octobre dernier. L'exploit n'en serait que plus grand et plus significatif bien au-delà du Nord de la France.

S'imposer aux Pays-Bas contribuerait largement à tout l'effort national pour replacer la France à la 5^e place du classement du coefficient UEFA devant… les Pays-Bas. Ce coefficient s'appuie sur les résultats des clubs dans les différentes Coupes d'Europe sur une durée de cinq ans, et détermine ensuite combien de billets sont alloués à l'avenir pour la Ligue des champions, la Ligue Europa ou la Ligue Europa conférence aux différents championnats.

Pas franchement convaincants depuis le début de la décennie, les clubs français se rattrapent bien depuis le début de la saison avec seulement quatre défaites en 19 matchs joués. Le PSG est deuxième de son groupe en C1, Marseille et Rennes dominent en C3, tout comme Lille en C4. Seul Toulouse en Ligue Europa n'est pas en position d'être virtuellement qualifié pour la suite de la compétition, mais uniquement à la différence de buts.

Capital en vue de la prochaine formule de la Ligue des champions

Dans le même temps, les Pays-Bas ont déjà perdu un représentant au tour préliminaire de la Ligue Europa conférence (FC Twente), tandis que le PSV Eindhoven, l'Ajax Amsterdam, l'AZ Alkmaar sont lanternes rouges de leurs groupes. Le Feyenoord Rotterdam est quant à lui troisième du groupe E de Ligue des champions. Insuffisant pour empêcher le retour de la France à l'indice UEFA, pour l'instant. Et Lens pourrait enfoncer le clou à Eindhoven, alors qu'une victoire en poules de Ligue des champions rapporte deux points à cet indice (les résultats de chaque club sont additionnés chaque semaine, puis divisés par le nombre de représentants par nation pour ajouter des points au fil de la saison).

Sur les épaules du Racing, mais aussi de l'Olympique du Marseille présent dans le même groupe que l'Ajax (3-3 à Amsterdam au match aller), repose une partie du football français en Coupe d'Europe. Reprendre la cinquième place au coefficient UEFA signifierait trois places garanties pour la nouvelle mouture de la Ligue des champions à partir de 2025-2026 - contre deux actuellement et une autre au tour préliminaire, tout en conservant sept billets européens au total. Une promotion bienvenue, alors qu'un sixième rang validerait un peu plus la rétrogradation du championnat de France hors du Top 5 européen.