Ligue des Champions - Le Real Madrid, la révolution de Velours pour un quadruplé ?
La dramaturgie du banc
La succession de Zinédine Zidane ne s'est pas faite dans le calme et la sérénité. Au lendemain du 3e sacre consécutif du Real Madrid, le Français a annoncé en conférence de presse, avec Florentino Perez à ses côtés, la fin de son aventure glorieuse. Trois Ligues des Champions, deux fois vainqueur du Mondial des Clubs comme de la SuperCoupe d'Europe, une Liga et une SuperCoupe d'Espagne, son bilan est incroyable en deux ans et demi (116 rencontres, 84 victoires et 11 défaites).
L'annonce a pris de court tout le monde, y compris son président, à la mine déconfite lors de ce point devant la presse. Le rebond est venu de l'équipe d'Espagne. Julen Lopetegui, ancien entraîneur de l'équipe B du Real, devait diriger l'Espagne au Mondial, mais sa nomination dans la Casa Blanca l'a mis hors jeu, à la veille du début de la Coupe du monde. A 52 ans, Lopetegui doit assurer la succession d'un homme qui a affolé les compteurs, alors qu'il a un palmarès vierge en tant qu'entraîneur de club.
La fin du feuilleton CR7
Cela faisait quelques saisons qu'à chaque Mercato, son nom circulait dans les plus grands clubs. Cristiano Ronaldo aimait souffler le chaud et le froid à Madrid. Le quintuple vainqueur du Ballon d'Or ne se sentait jamais suffisamment reconnu, malgré son statut de meilleur buteur de l'histoire de la Ligue des Champions (120 buts) et ses 450 buts inscrits sous le maillot merengue. Le 10 juillet, il annonce son départ pour la Juventus Turin, pour 105 millions d'euros. En laissant partir un homme qui lui ramenait chaque saison entre 33 et 61 buts, le Real Madrid a crée un énorme trou dans son attaque.
L'heure de la sagesse ?
Sans CR7, le Real Madrid est condamné à répartir la charge de l'animation offensive sur les autres joueurs. Laissé régulièrement de côté par Zidane et barré par CR7 sur le terrain, Gareth Bale peut être le principal bénéficiaire de ces départs. "De toute évidence, c'est un peu différent sans la présence d'un acteur aussi important", a-t-il dit au Daily Mail. "Je suppose que c'est plus une équipe, avec plus de travail collectif, plutôt qu'autour d'un joueur." Bale-Benzema-Ascnsio, ce n'est plus la BBC mais Lopetegui compte sur eux pour faire oublier le Portugais. A condition que le Gallois ne soit pas blessé...
Pour compenser cette absence, et peut-être par manque d'anticipation, le Real Madrid n'a pas fait exploser sa tirelire avec une star planétaire en attaque. Thibaut Courtois est arrivé en provenance de Chelsea pour renforcer une cage souvent critiquée avec Keylor Navas, pourtant essentiel dans la conquête de la 3e Ligue des Champions de suite. L'arrière international Odriozola a également intégré le club, de même que l'ancien Lyonnais Mariano Diaz. Mais la recrue phare, c'est un jeune Brésilien de 17 ans, Vinicius Junior, acheté à Flamengo pour 45 millions d'euros (plus gros transfert de l'été), qui pourrait intégrer l'équipe première. Bref, pas de "galactique" à se mettre sous la dent.
Un début de saison correct, sans plus
En perdant la SuperCoupe d'Espagne contre l'Atlético Madrid (4-2) en prolongation, le Real Madrid a laissé s'échapper un trophée. Les trois premières victoires en championnat ont montré un collectif offensif plutôt conquérant: Bale a marqué à chaque match, Benzema a inscrit deux doublés, et le capitaine Sergio Ramos a déjà fait trembler deux fois les filets. Mais le match nul (1-1) à Bilbao le week-end passé a laissé le FC Barcelone occuper seul la place de leader. Et ça, à Madrid, on n'aime pas ça.
A Santiago-Bernabeu, face à une équipe de l'AS Roma révélation de la saison passée et qui avait failli écarter Liverpool en demi-finale après avoir sorti Barcelone au tour d'avant, le Real Madrid ne peut pas rater ses débuts. Car la pression montera forcément sur Julen Lopetegui en cas de faux-pas.
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