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Ligue des champions : d’une suspension pour dopage à meilleur espoir de l’Inter pour stopper Manchester City... André Onana, le gardien au parcours accidenté

Le portier camerounais de 27 ans, qui va disputer avec l’Inter sa toute première finale de Ligue des champions samedi, a su se relever de situations compliquées en club comme en sélection.
Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
André Onana lors d'un match de Serie A entre l'Inter Milan et l'Atalanta Bergame, le 27 mai 2023. (GABRIEL BOUYS / AFP)

Depuis le début de sa carrière de gardien, André Onana n’a encore jamais croisé la route d’Erling Haaland, l’attaquant de Manchester City aux 52 buts cette saison. À l’occasion de la finale de la Ligue des champions entre les Cityzens et l’Inter Milan, samedi 10 juin, ce duel sera scruté alors que le dernier rempart lombard s’est imposé comme l’un des meilleurs de la compétition avec Thibaut Courtois (Real Madrid) et Mike Maignan (AC Milan), éliminés au tour précédent.

En 2021, Onana aurait pourtant pu affronter Haaland lors d’un match entre l’Ajax Amsterdam et le Borussia Dortmund en C1. Mais à l’époque, le Camerounais terminait de purger sa suspension de neuf mois pour dopage, après avoir été testé positif au furosémide, un médicament prescrit à sa compagne qu'il dit avoir pris par erreur. Une affaire qui avait beaucoup fait parler, comme son éviction de la sélection camerounaise pendant la Coupe du monde en décembre au Qatar.

À chaque fois, l’image du gardien en a pris un coup, ce qui ne l’a pas empêché de se relever pour confirmer les espoirs placés en lui, très jeune. Lors de sa formation au FC Barcelone, le natif de Nkol Ngok, au Cameroun, est considéré comme un talent en devenir, car ses qualités sont celles attendues chez les gardiens modernes. "Il a un jeu au pied aussi parfait que celui des joueurs de champ de haut niveau", décrit Didier Banlock, ancien secrétaire général de la Fecafoot, la Fédération camerounaise de football.

En signant à l’Ajax Amsterdam en 2015, à 18 ans, André Onana s’offre l’opportunité de devenir numéro 1 dans un club régulièrement présent en Coupe d’Europe. En 2016-2017, la saison où il s’impose comme le titulaire du club néerlandais, il refuse de participer à la Coupe d’Afrique des nations que le Cameroun remportera finalement. "Il était dans une phase cruciale de sa carrière. Le choix n’était pas facile mais il a décidé de faire une croix sur la CAN", se souvient Boris Kapnang Yde, un ami très proche d’Onana.

Un mental à toute épreuve

Ce premier épisode égratigne la relation du gardien avec les supporters camerounais, mais permet à Onana de poursuivre son envol avec l’Ajax, finalement stoppé net par sa suspension pour dopage. Neuf mois d’arrêt forcé entre février et novembre 2021, sans entraînement avec son club et sa sélection. "Il a été très affecté, ça a été très dur à vivre pour lui", se remémore Bill Tchato, ancien coordinateur des Lions indomptables et proche d’Onana.

"Mais ensuite, il a relativisé et il est revenu plus fort. Il a pris cette suspension comme une punition et s’est dit : 'Attendez-moi, j’arrive. Vous allez voir ce que je vais vous montrer'. Beaucoup d’autres joueurs auraient plongé, mais lui a survécu à ça", assure Tchato. Un mental à toute épreuve, qui le sert dans les grands rendez-vous, comme avant cette finale de la Ligue des champions contre City.

"J’ai le souvenir d’une conversation qu’on a eue trois heures avant la demi-finale retour de Ligue des champions entre l’Inter et l’AC Milan. J’avais l’impression qu’il n’allait pas jouer un match tellement il était blagueur. C’est très étonnant pour un joueur de haut niveau, mais il sait faire la part des choses", décrit son ami Kapnang Yde, qui assurait en début de semaine qu’Onana n’était "pas stressé" à l’idée de jouer cette finale contre les Cityzens.

Le quatrième Camerounais à remporter la Ligue des champions ?

Après son retour de suspension, Onana a donc retrouvé son meilleur niveau et signé à l’Inter Milan à l’été 2022. L’adaptation a été express, mais cette nouvelle étape a été cette fois marquée par son exclusion de la sélection camerounaise pendant la Coupe du monde 2022. Les raisons qui ont poussé le sélectionneur Rigobert Song et la Fecafoot, dirigée par Samuel Eto’o – un proche d’Onana – à exclure le gardien, diffèrent d’un interlocuteur à un autre.

Ses proches ne souhaitent pas en parler et assurent d’ailleurs qu’Onana lui-même évite le sujet. "Il a beaucoup souffert de ce qui s’est dit sur les réseaux sociaux quand il est parti de Doha", témoigne Kapnang Yde. Onana annonce sa retraite internationale quelques jours après la fin du Mondial, mais la tendance est actuellement à un retour en sélection. "André est amoureux de son pays et il ne pourra pas résister à une convocation", pense son ami.

Son parcours en Ligue des champions avec l’Inter le remet sur le devant de la scène pour le public camerounais, agacé par l’épisode du Qatar. "Le problème avec les supporters camerounais, c’est qu’on vous met en haut très rapidement, puis en bas tout de suite après", soutient Tchato.

En ce moment, Onana est tout en haut. Il pourrait devenir le quatrième Camerounais de l’histoire à reporter la Ligue des champions, après Geremi avec le Real Madrid (2000, 2002), Samuel Eto’o avec le FC Barcelone et l’Inter (2006, 2009, 2010) et Joël Matip avec Liverpool (2019). Mais pour cela, André Onana, gardien qui a réalisé le plus d’arrêts en C1 depuis le début de la compétition, devra arrêter la machine City et sa menace principale Haaland.

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