Cet article date de plus d'onze ans.

Les clubs anglais ne dominent plus l'Europe

La réussite incroyable de Chelsea au printemps 2012 avait masqué les difficultés rencontrées par les autres formations anglaises. Une tendance confirmée cette saison où les quarts de finale de l'épreuve vont à coup sûr se jouer sans eux.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Sous le joug des clubs anglais durant un bon septennat, le continent se libère aujourd'hui. A moins d'un miracle ayant les traits d'une victoire (3-0) d'Arsenal à Munich la semaine prochaine, le Top 8 de la Ligue des champions ne concernera aucune équipe de Sa Gracieuse Majesté.

United reste le mieux armé

Après les éliminations de Manchester City et Chelsea (reversé en Ligue Europa) lors de la phase de groupes, Manchester United a donc plié bagages face au Real Madrid dès les huitièmes de finales. Même si les Red Devils s'étaient fait sortir dès l'automne la saison passée, il s'agit d'une petite surprise car le club aux 19 sacres nationaux avait soulevé la coupe aux grandes oreilles il y a cinq ans avant de perdre deux finales contre le FC Barcelone (2009 et 2011).

Depuis le triomphe inattendu du Liverpool FC en mai 2005 dans ce qui est légitimement considéré comme la plus belle finale de l'histoire, les Anglais avaient posé leur empreinte sur la C1. Arsenal (défait par Barcelone en 2006) et de nouveau Liverpool (battu par l'AC Milan en 2007) étaient ainsi parvenus en finale.

Résultats en baisse depuis trois ans

Il y a avait trois représentants de la Premier League dans le dernier carré en 2007 (Liverpool, Chelsea et MU), en 2008 (Liverpool, Chelsea et MU avec une finale made in England) et en 2009 (Chelsea, Arsenal et MU). Ces statistiques reflétaient la nette domination des formations d'outre Manche dans le domaine sportif comme financier, le Bayern et les deux géants d'Espagne exceptés.

Un revirement de tendances s'est produit depuis trois saisons: il n'y avait aucun club anglais présent lors des demi-finales de l'édition 2010, et un seul en 2011 (MU, finaliste) et en 2012. Et Chelsea avait bénéficié d'une réussite insolente pour éliminer Naples puis le Barça avant de venir à bout du Bayern en finale (merci Didier Drogba).

Davantage de concurrence

Parler de déclin anglais serait très prématuré même si la concurrence se fait plus importante. Les clubs allemands montent en puissance (financièrement et au niveau des résultats), les grands d'Italie reviennent dans la course après quelques années difficiles (Juventus, Milan), les Espagnols n'ont pas dit leur dernier mot et des clubs comme le FC Porto ou le Paris-Saint-Germain postulent également au sacre suprême dans une compétition très ouverte.

Aucune équipe n'a réussi à conserver son trophée depuis le grand AC Milan des Hollandais (1989, 1990), et si Barcelone a dominé ces dernières saisons (trois sacres en 2006, 2009 et 2011), des clubs à "l'esprit coupe" ont parfaitement tiré leur épingle du jeu (Porto en 2004 et l'Inter en 2010, les deux fois avec José Mourinho aux commandes, Liverpool en 2005 ou Chelsea en 2012).

City, Chelsea et Arsenal pas prêts

Si United a été victime d'un coup du sort qui ne remet pas en cause sa valeur sportive (les hommes de Sir Alex Ferguson filent vers leur 20e titre et ils disputeront les quarts de finale de la FA Cup contre Chelsea), le constat est plus cruel pour les autres engagés anglais: bien qu'il soit tombé dans le "groupe de la mort" avec le Real, Dortmund et l'Ajax, Manchester City a déçu. Le champion d'Angleterre a terminé bon dernier et il a affiché des insuffisances pour la plus grande compétition continentale.

Idem pour le jeune groupe de Chelsea, seulement troisième d'un groupe abordable avec la Juventus et Donetsk. Arsenal a lui profité –comme d'habitude diront leurs détracteurs- d'un tirage très facile (Schalke 04, Olympiakos et Montpellier) et les Gunners ont pourtant été très proches de se faire éliminer par les Grecs. Aujourd'hui, l'Angleterre ne fait plus peur. Un constat provisoire ?

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.