La toute impuissance du Bayern
"J'adore la possession de balle, j'ai été formé comme ça. On veut le ballon pour se créer des occasions. Cela n'a pas marché à l'aller mais dans d'autres matches on a montré qu'on peut gagner en jouant comme ça." Elevé au jeu léché du Barça, Pep Guardiola ne changera pas sa philosophie. C'est aussi pour cela qu'on prend le plus souvent du plaisir à voir évoluer ses équipes. Ce principe de conservation du ballon pour mieux étouffer son adversaire est revenu comme un boomerang dans les jambes des Bavarois. L'apparente solidité du Bayern s'est effondrée à la première occasion madrilène. Il a suffi d'un corner de Modric et une tête de Ramos, complètement seul, pour balayer toutes les certitudes allemandes. "On voulait tellement bien faire mais on a manqué d'attention dans deux situations classiques, a indiqué le capitaine Philipp Lham. On a laissé beaucoup trop d'espace dans notre jeu. C'est une énorme déception." Dans cette demi-finale retour décapitée, les vingt premières minutes furent les plus terribles. Comme un vulgaire château de carte tremblant comme une feuille, toute l'équipe bavaroise a plongé dans un tourbillon. Tous à terre, de Neuer relâchant un ballon au Kaiser Ribéry incapable de réussir un débordement.
Une leçon de réalisme
Ces vents contre-natures dans une Allianz Arena si souveraine en Bundesliga se sont traduits par des gestes d'énervement inhabituels. Ribéry s'est épuisé à chercher la petite bête dans les têtes madrilènes. "C'est vrai qu'il y a eu des tensions, de la nervosité, a reconnu l'International français. Oui j'ai donné une baffe à Carvajal mais je ne regrette pas mon geste, il m'a aussi donné une claque." Dans ce festival de mauvais gestes, aucun Merengue n'a disjoncté. Au contraire, Ramos s'est fait un malin plaisir à doubler le score d'une nouvelle tête bien sur les épaules. Cristiano Ronaldo s'est lui contenté d'enfoncer le champion en titre avec deux buts qui en font le nouveau recordman des réalisations sur une édition (16 buts). Quatre tirs cadrés pour quatre buts, c'est la leçon du réalisme à la mode Ancelotti. 4-0, c'est aussi la plus grosse défaite à domicile dans l'histoire européenne du Bayern. Un revers qui va laisser des traces et qui vont renforcer les opposants à Guardiola. Depuis quelques semaines, certains hommes influents du club réclament un jeu plus direct comme celui qui a produit le fameux triplé la saison dernière. La fin d'un style ou simplement d'une équipe ?
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