La Juventus en quête de reconnaissance européenne à travers la Ligue des champions
Depuis trois saisons, la Juventus postule de nouveau à la victoire en C1. Battu (3-1) par un grand Barça en finale de l’édition 2015, injustement éliminé en huitièmes de finale la saison passée par le Bayern –ah, si le but de Morata n’avait pas été refusé au retour à Munich !-, le club bianconero flirte avec la coupe aux grandes oreilles.
Hégémonique en Italie
Archi dominatrice dans la péninsule où elle pourrait remporter un 33e titre de champion et surtout un 6e sacre consécutif dès le week-end prochain lors du derby face au Torino, la Juventus rêve même d’un triplé historique puisqu’elle disputera également la finale de la Coupe d’Italie contre la Lazio Rome fin mai.
Un triomphe en Ligue des champions viendrait valider le travail accompli par les dirigeants turinois depuis dix ans et la remontée en Série A sous la férule de Didier Deschamps un an après sa rétrogradation à cause du scandale des désignations d’arbitres.
Les choix d’entraîneurs (trois titres de suite pour Antonio Conte, trois aussi, vraisemblablement pour Massimiliano Allegri dans quelques jours) comme ceux des joueurs recrutés (Tevez, Pogba, Coman, Vidal avant Higuain, Cuadrado, Dybala ou Khedira pour ne citer que les plus fameux) ont été couronnés de succès.
L'apport du Juventus Stadium
Sous l’impulsion du président Andrea Agnelli qui a fait passer le chiffre d’affaires de 156 à 350 millions d’euros entre 2010 et 2016, le club le plus aimé (et détesté) d’Italie a recouvré tout son lustre. L'un des premiers éléments d'explication de cette réussite est bien sûr le stade. Dans un pays où la plupart des enceintes sont vétustes et à moitié vides, le Juventus Stadium, inauguré en 2011 et propriété à 100% du club, est une grande réussite. Moderne et bien conçu, il ne compte que 41.500 places mais il est plein à chaque match et distille une ferveur incroyable contrairement à l’ancien stadio Delle Alpi, démilo en 2009, trop grand et trop froid. Autour du stade, ont déjà été installés un musée et une clinique, le "J Medical". Ce J qui figure aussi sur le nouveau logo dévoilé en janvier 2017 illustre le gros travail effectué par la Juventus sur l'image de marque, le merchandising et les licences.
Mais si la Juve est plus forte actuellement que ses grands rivaux du nord (Milan, Inter) ou du sud (Roma, Lazio, Naples) qui ont pourtant des propriétaires aisés, elle le doit à sa participation annuelle quasi acquise à la plus lucrative compétition de clubs au monde. A l'image du Bayern Munich en Allemagne, la Juventus se veut désormais un club à l'ambition plus européenne que nationale. Avec une finale en 2015 et au moins une demi-finale cette saison, les rentrées d'argent liées à la C1 sont considérables: environ 170 millions d'euros entre 2014 et 2016, et encore près de 100 millions d'euros cette saison. De quoi continuer d’asseoir le prestige d’un club dont l’Europe n’a pas fini d’entendre parler.
Un compte à régler avec la Ligue des champions
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Deux fois champion du vieux continent (1985 avec Platini, Boniek et l’ossature de la Squadra azzura victorieuse du Mondial 1982, et 1996 avec Deschamps, Vialli et Del Piero), la Juventus a toutefois souvent buté sur l’ultime marche de l’épreuve : les Piémontais ont perdu six finales de C1 (1973, 1983, 1997 et 1998 avec Zidane, 2003 contre Milan aux tirs au but malgré Buffon, et 2015) !
Pour améliorer ce bilan, la Juve doit d’abord écarter Monaco avant de songer à une éventuelle finale contre un club madrilène. En 1998, ça s’était bien passé pour elle, déjà face à Monaco en demi-finales : après un large succès (4-1) à l’aller, les Bianconeri avaient géré le retour avec efficacité à Louis-II. De bon augure pour la double confrontation à venir contre le meilleur club français du moment.
La Juve finit toujours par éliminer les clubs français
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