L'UEFA ouvre une enquête sur le PSG dans le cadre du fair-play financier
Le transfert de Neymar avait étouffé Barcelone. Celui de Mbappé a fait tousser le Real Madrid. En prenant le dessus sur ces deux citadelles européennes sur le marché du transfert, en établissant deux records (avec Neymar, le plus gros transfert de l'histoire, avec Mbappé celui du joueur français le plus cher), le PSG s'est fait probablement des ennemis. Mais surtout, le club a pris des risques face aux règles du fair-play financier, imposées à toutes les équipes qui veulent participer à une compétition européenne.
Le PSG se défend et avance des chiffres
Et comme c'est toujours le cas, l'UEFA va mener une enquête. C'est une habitude. sauf, que le PSG s'est sans doute mis en situation d'être encore sanctionné. Comme cela avait déjà été le cas en 2014, lorsque l'UEFA avait sanctionné le club après un accord négocié avec une amende de 60 millions d'euros (dont 40 avec sursis), et une limitation à 21 joueurs pour la Ligue des Champions, au lieu de 25 normalement pour avoir surévalué un contrat passé avec l'office du tourisme du Qatar. "Au cours des prochains mois, la Chambre d'enquête de l'Organisme de contrôle financier des clubs de l'UEFA se réunira régulièrement afin d'évaluer soigneusement toute la documentation relative à cette affaire", précise l'UEFA dans son communiqué. De son côté, le club parisien s'est déclaré "surpris d'une telle démarche, alors qu'il a en permanence tenu informé les équipes du Fair-Play financier de l'UEFA cet été alors que rien ne l'y obligeait. Le Club est très confiant dans sa capacité à démontrer qu'il respectera parfaitement les règles du FPF au titre de l'exercice 2017-2018."
Le PSG va même plus loin en expliquant que Jean-Claude Blanc, Directeur général du club, a présenté le 23 août dernier à Paris "pendant plus de 3h aux experts de l'UEFA (...) des éléments chiffrés démontrant que les opérations réalisées, avec le FC Barcelone, et celle en course avec l'AS Monaco, s'inscrivaient dans le respect des règles du FPF au titre de l'exercice 2017-2018." Et d'affirmer que le club "dispose d'un actif joueur d'une valeur très significative susceptible de générer des plus-values très importantes dans les deux prochaines fenêtres de marche (janvier et juin) de l'exercice 2018."
Dans ce communiqué, la défense et le montage financier des opérations voient le jour. Paris prévoit ainsi "une augmentation de 20 à 40% supplémentaire, sur l'ensemble des leviers dont il dispose (revenus internationaux, sponsoring, merchandising, billetterie, droits TV, revenus liés aux résultats sportifs, tournées été et hiver)", avec notamment ces deux transferts-chocs..
Les clubs européens grognent
En Europe, la grogne monte. "L'UEFA doit enquêter là-dessus et sanctionner", a tempêté le manager de Mönchengladbach Max Eberl. "Il est possible qu'un sponsor compense un déficit de 30 millions, mais avec les sommes dont on parle à Paris, il y a une prise d'influence d'un tiers, et c'est interdit", a-t-il lâché sur Sky. "Je trouve ça pathétique et vulgaire de voir les chiffres atteints pour un joueur de football, a de son côté tonné Aurelio De Laurentiis, président de Naples. Le FPF doit exister pour tous ou pour personne". Le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, avait martelé dans L'Equipe que son instance "n'aura pas peur de punir" le cas échéant.
Pour le moment, le PSG ne risque rien pour cette saison. L'étude va commencer. Le club a encore quelques jours pour vendre encore sur certains marchés (Espagne, Turquie, Portugal notamment), puis encore le mercato d'hiver pour "dégraisser" son effectif et réduire l'écart abyssal entre les achats et les ventes. Mais attention, si l'UEFA venait à estimer que le club s'est mis clairement en faute face aux règles du fair-play financier, la sanction pourrait aller jusqu'à l'exclusion des compétitions européennes.
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