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Finale de Ligue des champions : Liverpool décroche son sixième Graal européen

Au terme d'une finale de Ligue des champions marquée par un penalty sifflé dès la première minute, Liverpool a battu Tottenham 2-0 et décroché une sixième "Coupe aux grandes oreilles" après celles obtenues en 1977, 1978, 1981, 1984 et 2005. Le club anglais, finaliste malheureux la saison passée, succède au Real Madrid, lauréat des trois dernières éditions.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
  (JAVIER SORIANO / AFP)

A 20h56, la musique de la Ligue des champions résonnait dans le Wanda Metropolitano de Madrid. La Coupe aux grandes oreilles se dressait devant les 22 acteurs qui faisaient leur entrée dans l'arène. Ils étaient près de 68 000 spectateurs chanceux à vivre l'un des événements sportifs les plus attendus de l'année. Qu'ils soient rouges ou blancs, les fans avaient alors conscience de vivre un moment exceptionnel. Peu après l'hommage vibrant rendu à José Antonio Reyes, décédé dans la nuit d'un accident de la route, le "You'll never walk alone" donnait le ton d'une rencontre à l'accent forcément anglais.

Lloris frôle l'exploit

Habitués à des matches spectaculaires, les fans allaient être servis. 25 secondes seulement après le coup d'envoi, l'arbitre slovène Damir Skomina n'hésitait pas à montrer le point de pénalty après une main (cruelle) de Sissoko sur un centre de Mané. Le VAR confirmait la décision et Salah se chargeait d'ouvrir le score après 1 minute et 48 secondes (1-0), Lloris ne faisant que frôler le cuir. Le buteur égyptien devenait quant à lui le cinquième joueur africain à marquer en finale de C1, après Madjer, Eto'o, Drogba et Mane.

Sonnés, les Spurs tentaient de relancer la machine mais les hommes de Jürgen Klopp se montraient toujours très dangereux en contres, que ce soit avec un Salah en feu à droite, ou sur le côté gauche avec un Mané soucieux de participer à la fête. Sur son banc, Mauricio Pochettino tentait lui de trouver le schéma tactique idoine face à une équipe habituée à faire le jeu. L'attaquant espagnol Llorente était notamment pressé de s'échauffer.

Possession n'est pas domination

Mais le scénario de cette finale avait changé les plans des uns et des autres et, malgré quelques fulgurances des attaquants de Liverpool, c'était le club londonien qui posait le pied sur le ballon avec un peu plus de 60% de possession. Revenu de blessure après presque deux mois d'absence, Harry Kane avait bien du mal à exploiter de trop rares ballons (7 dans la première demi-heure, 11 en 45 minutes). Seul Son essayait de provoquer le danger sur les cages de Becker, trop peu sollicité. La situation pour Tottenham était d'autant plus préoccupante que les Reds jouaient libérés, à l'instar de Robertson qui n'hésitait pas à tenter sa chance sur une lourde frappe, détournée du poing par Lloris (39e).

Peu en verve jusque-là, les Spurs revenaient des vestiaires avec les mêmes têtes, mais des intentions bien meilleures, du moins pendant les premières minutes de cette deuxième période. En face, les vice-champions d'Angleterre étaient parfaitement organisés, laissant peu d'espaces aux coéquipiers de Kane. On apercevait cette fois Lucas Moura, héros de la demi-finale retour face à l'Ajax, s'échauffer.

Jeu d'échecs

Par l'intermédiaire de Son, les Spurs commençaient à se montrer plus entreprenants. Klopp, finaliste malheureux de la C1 à deux reprises, sentait que le sort du match n'était pas encore scellé et procédait aux premiers ajustements, Origi remplaçant Firmino, puis Milner entrant à la place de Wijnaldum. Trois minutes plus tard, c'était au tour du très attendu Lucas Moura d'entrer en piste, le Brésilien remplaçant le milieu défensif Winks (65e). La partie d'échecs avait débuté.

Ces remplacements avaient le mérite de relancer le faux rythme de cette finale. Sur un contre, Salah remettait sur Milner qui décochait une belle frappe rasant le montant gauche du portier français de Tottenham. L'équipe londonienne ne se contentait plus de poser le pied sur le ballon, et se décidait enfin à aller de l'avant. Le plus en jambes, Son donnait du fil à retordre à la défense adverse. A la suite d'une frappe surpuissante de l'attaquant sud-coréen, le ballon finissait par revenir dans les pieds de Lucas Moura mais sa frappe était trop écrasée pour tromper la vigilance du dernier rempart des Reds (80e).

Origi clôt les débats

Les Spurs pressaient et tout le stade madrilène retenait son souffle lorsque Milner faisait une faute tout près de la surface sur Rose. Mais la faute était bien en dehors de la zone rouge, et Eriksen voyait son superbe coup franc détourné de manière magistrale par Becker (85e). En football, il faut savoir saisir sa chance au bon moment et Tottenham sentait que le match lui échappait malgré ces derniers efforts. Et à trois minutes de la fin, les dieux du football décidaient d'un commun accord de délivrer les supporters de Liverpool, suite à un corner mal dégagé et repris victorieusement par Origi (2-0, 87e). Le gardien champion du monde allait chercher le ballon une deuxième fois lors de cette soirée. Malgré les cinq minutes de temps supplémentaires, Liverpool pouvait célébrer sa prestigieuse victoire et soulever le célèbre trophée pour la sixième fois de son histoire. Les fans des Reds entonnaient un dernier "You'll never walk alone" et communiaient avec leurs nouveaux héros.

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