Édito Paris Saint-Germain, perdons plus grand
Perdre un huitième de finale aller de Ligue des champions 2 à 1 à l’extérieur, cela arrive. Mieux : selon les statistiques, cela se surmonte aisément puisque, dans l’histoire récente de la C1, 51% des équipes dans cette situation se sont qualifiées à l’issue du match retour. Autrement dit : en dépit du climat délétère qui règne autour du club après sa défaite à Dortmund, Paris est presque en ballottage favorable. De quoi rassurer le PSG ? Trop tard. En zone mixte après le match, le grenade parisienne s’est dégoupillée suite aux déclarations de Thomas Tuchel et Neymar. Habituellement détonateurs sur le terrain, les deux hommes clés du PSG ont cette fois joué les artificiers face aux micros, dans une fin de soirée explosive.
Une machine à perdre ?
Ciblé par les supporters, observateurs, et même par le frère de Kimpembe qui l’a publiquement insulté, Thomas Tuchel a allumé la première mèche en affirmant qu’il n’avait aucun regret sur ce match. Culotté. Et difficile à avaler et à croire, tant ses choix tactiques inattendus (abandon du 4-4-2 travaillé depuis des semaines pour un 3-4-3, un seul changement effectué et aucune trace de Cavani ou Icardi) ont surpris. Et coûté cher au PSG.
Un peu plus tard dans la nuit, alors que fleurissaient des rumeurs évoquant un conflit entre Paredes (écarté du groupe) et Tuchel, c’est Neymar qui a allumé la seconde mèche. Frustré par son match décevant, le Brésilien est venu remettre en cause publiquement le choix du staff et du club de le préserver ces dernières semaines. En feu, la maison parisienne attendait son pompier de service Leonardo. Elle l’attend toujours.
Un mal pour un bien
Voilà comment en quelques minutes d’un exercice d’autodestruction invraisemblable, la machine à gagner parisienne s’est enrayée, pour reprendre les traits de l'équipe battue au même stade la compétition par Manchester United en 2019, le Real Madrid en 2018 et le FC Barcelone en 2017. Et ce, pour le plus grand plaisir de Hans-Joachim Watzke, président du Borussia Dortmund, qui a rappelé ces précieux souvenirs au PSG : "Ils ont ce traumatisme de Manchester United l'année dernière. Pour eux, le monde va s'effondrer s'ils sont éliminés. Je crois que nous avons maintenant un avantage psychologique".
Mais l’inhabituelle assurance du président du Borussia est peut-être légèrement anticipée. D’autant que le match retour aura lieu dans trois semaines. Ce qui laisse le temps au PSG de reprendre ses esprits, et à Neymar de retrouver le rythme. C'est aussi ce qui avait fallu à Manchester United et au FC Barcelone pour digérer et renverser Paris. Sauf que cette fois, le PSG est bien dans le rôle du chasseur. Et c’est peut-être mieux ainsi, vu son passif dans le rôle du chassé.
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