Comment le PSG peut-il satisfaire les exigences du fair-play financier ?
Avec un chiffre d'affaires estimé à 520,9 millions d'euros en 2015-16 par le cabinet Deloitte, le PSG espère donc générer entre 105 et 210 millions d'euros de recettes supplémentaires à court et moyen terme pour éviter une sanction de l'UEFA. Pari crédible ?
'Trading' de joueurs obligatoire dès cet hiver ?
D'un côté, plus de 380 millions d'euros de dépenses avec notamment les acquisitions records de Neymar (222 M EUR) et de Mbappé (145 M EUR + 35 M EUR de bonus). De l'autre, à peine 65 millions de recettes avec notamment les ventes de Blaise Matuidi (20 M EUR + 10,5 M EUR de bonus) et Serge Aurier (25 M EUR). Si la direction parisienne s'est efforcée de lisser l'opération Neymar sur cinq ans ou de recruter Mbappé via un prêt avec option d'achat automatique activable l'an prochain pour ne pas voir sa balance commerciale déraper dès cet été, son déficit en matière de transferts est déjà estimé à près de 320 M EUR. Soit dix fois plus que les 30 millions d'euros cumulés sur trois exercices, le niveau autorisé par l'instance de contrôle financier des clubs (ICFC), qui examine les bilans comptables des joueurs. Avec un effectif valorisé à plus de 520 M EUR par le site spécialisé Transfermarkt, le PSG dispose avec le "trading" de joueurs - seul levier qu'il n'a pas cité dans son communiqué vendredi - d'une solution efficace pour dégager rapidement des liquidités. Au point de se séparer dès cet hiver d'éléments majeurs comme Javier Pastore (28 ans), recruté en 2011 pour 42 M EUR, Lucas (24 ans, 40 M EUR) ou encore Angel Di Maria (29 ans), recruté en 2015 pour 63 M EUR et cité comme une possible recrue du Barça jusque dans les dernières minutes du mercato ? Un ou plusieurs "sacrifices" paraissent en tout cas probables.
Contrats de sponsoring au niveau des plus grands ?
Même en cas de ventes majeures, le club parisien est condamné à booster ses sources de revenus pérennes, comme ceux issus du sponsoring, pour générer des résultats financiers à la hauteur de ses prévisions. Car si on compare ce que lui rapportent ses contrats majeurs avec l'équipementier Nike et la compagnie aérienne Fly Emirates (40 M EUR, selon les estimations de la presse), le PSG est encore loin des plus grands clubs européens dans ce domaine. A titre de comparaison, le FC Barcelone, qui vient de prolonger son contrat avec Nike et d'enregistrer le soutien du groupe japonais de commerce et services en ligne Rakuten, devrait toucher 205 M EUR chaque année. Avec Neymar, potentiel Ballon d'Or à la notoriété mondiale, et Mbappé, un des plus grands espoirs du foot européen, le PSG dispose justement de deux atouts majeurs pour renégocier ses contrats à la hausse. Nike, qui a justement pour tête d'affiche "Ney" et Mbappé pour mettre en avant ses crampons, a l'occasion de faire du PSG son équipe phare en multipliant les opérations de "co-branding" (association de deux marques, ndlr).
Produits dérivés, tournées et droits TV
Si la vente de produits dérivés comme les maillots de foot représente une manne non négligeable, à l'image de la campagne commerciale sur le maillot "Third" dévoilée samedi à l'occasion de l'annonce du numéro de maillot de Kylian Mbappé (N.29), d'autres pistes paraissent plus lucratives pour le PSG. A commencer par les recettes issues des droits TV. Avec l'aura de Neymar, la Ligue 1 a un nouvel ambassadeur de choix pour doper ses droits à l'international (80 M EUR annuels sur la période 2018-2024, contre 700 M EUR pour la Liga, et 1 milliard d'euros pour la Premier League). Au niveau domestique, "la LFP a plus de chances encore d'atteindre ou dépasser le milliard d'euros annuel" (contre 748,5 M EUR pour la période 2016-2020)" si elle déclenche son appel d'offre très prochainement, selon l'économiste Jean-Pascal Gayant. Une possible manne que le PSG, qui compte aussi sur ses tournées à l'étranger et un bon parcours en Ligue des champions, entend capter à son plus grand profit.
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