Cavani dans l'ombre de Zlatan
Depuis son arrivée à Paris cet été, Edison Cavani, c’est un but tous les deux matches : 4 en 8 rencontres de Ligue 1 et 1 en 2 matches de C1. Un bilan chiffré honorable pour un joueur qui découvre le championnat français. Mais sur le terrain, l’impression laissée est plus mitigée. Aligné à droite, il peine à trouver ses marques et le match de mercredi soir l’a confirmé. Durant une première mi-temps de rêve, Cavani a semblé étranger au feu d’artifice. Il n’est impliqué dans aucun des trois buts. Sur le premier, le centre de Van der Wiel lui file sous le nez pour être repris par Zlatan au second poteau. Sur le deuxième, le centre de Matuidi dévié par le gardien portugais atterri dans les pieds de Marquinhos, placé juste à côté de lui. Pour résumer, toujours dans la bonne zone, mais jamais au bon endroit. Juste une affaire de placement donc ? Peut-être.
Mais, mercredi soir, il a passé la soirée à jouer dos au jeu et à revenir sur ses pas pour trouver des relais. Pas ce qu’on attend vraiment d’un ailier et encore moins ce que lui, attendait en signant à Paris, ni ce qu'il avait l'habitude de montrer à Naples. Cette position sur l’aile droite répond à un besoin d’équilibre comme l’avait expliqué Blanc en conférence de presse mardi. "Edinson, il joue, plutôt bien, il marque des buts. C'est vrai qu'il est dans cette zone droite (...) où il joue également en sélection. Ca marche pas trop mal, l'équilibre de l'équipe est conservé". Mais l’Uruguayen lorgne ailleurs, plus vers le but adverse et moins vers la ligne de touche. Là où règne et où a régné au Parc des Princes, Ibrahimovic.
Zlatan tout puissant
"C'est vrai parfois qu'il y a des individus qui aimeraient jouer un peu ailleurs". Laurent Blanc sait que mettre Cavani à droite est un crève-cœur. Surtout pour le principal intéressé. Mais les résultats lui donnent, pour l’instant, raison. Et la prestation collective de mercredi soir aussi. Mais plus que la position, le vrai problème de Cavani serait peut-être à chercher chez ses coéquipiers. Quand il est dans ses dispositions, Zlatan Ibrahimovic est indispensable au PSG. Mercredi, il a survolé la rencontre et a attiré les ballons. Le phare du jeu parisien a brillé de mille feux hier et dans tous les coins du terrain. En défense, lors des corners portugais, mais surtout dans le jeu. Décrochant pour organiser le jeu parisien comme un vrai numéro 10, il a été à la conclusion dès la 5e minute d’un mouvement qu’il a lui-même initié et amène le second. Etincelant, il a pris toute la place ne laissant que des miettes à ses compères de l’attaque. Si Lavezzi a fait du Lavezzi, Cavani lui n’a pas pu faire du Cavani. Même quand Zlatan décrochait en première période et qu’il venait voir en pointe si l’herbe était plus verte, l’Uruguayen ne s’est jamais mis en évidence. Après la pause, il a pointé le bout de son nez dans la surface mais a connu un gros raté devant Artur (74e). Le signe qu'il manque de confiance même si le gardien portugais a réussi un sacré arrêt sur cette action. Le visage de Cavani en disait long sur sa déception. Après la rencontre, il ne s’est pas attardé sur sa prestation préférant retenir l’œuvre collective. "On a eu la victoire en étant supérieur de manière claire. Je me suis bien senti, comme toute l'équipe", a-t-il déclaré.
Soutien du Parc et des coéquipiers
Phagocyté par Zlatan Ibrahimovic et malheureux devant le but, Cavani a pu trouver du soutien dans les encouragements du Parc des Princes. Les supporters parisiens, désireux de le voir marquer, l’ont poussé à aller vers le but en fin de rencontre. Là encore, il a manqué de réussite dans ses tentatives de dribbles. Surtout on a vu un Zlatan soucieux de le faire briller, notamment dans les arrêts de jeu où le Suédois l’a cherché sur un centre. Un bon signe dans le processus d’intégration de l’Uruguayen dont la présence n’est pas un problème pour "Ibra". "C'est positif parce qu'il n'y a pas seulement un buteur. On a Cavani et d'autres et ça rend l'équipe plus forte, soulignait le capitaine d'un soir avant la rencontre. Le sort qu’a connu Gameiro, parfois oublié lors des saisons précédentes, n’est pas à prévoir, mais pour l’instant l’Uruguayen joue contre-nature. Une situation qui pourrait durer surtout si Ibra et le PSG répètent ce genre de prestations.
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