Barcelone cuit à l’étouffé
L’annonce de la titularisation de Lionel Messi avait redonné l’espoir aux Catalans. Tout redevenait possible. Diminué par une blessure à la cuisse droite contractée face au PSG le 2 avril dernier, l’Argentin n’en avait pas moins joué un rôle essentiel dans l’élimination des leaders de la Ligue 1 (un but à l’aller et une passe décisive au retour, ndlr). Mis au repos lors des deux derniers matches de Liga, Messi avait axé toute sa préparation sur ce choc à l’Allianz Arena. Cette fois, le miracle n’a pas eu lieu. Moins tranchant qu’à l’accoutumée, moins en rythme, il n’a pas porté les Blaugrana dans son sillage. Dispensé de pressing dans les phases défensives, trainant sa misère sur la pelouse, il n’était pas le Messi qu’on connaît. Et quand son « fuoriclasse » est boîte, c’est tout le Barça qui évolue sur une jambe.
Le Bayern irrésistible
Dès l’entame du match le Bayern Munich a dicté sa loi. Les champions d’Allemagne ont imposé un défi physique auquel les Catalans n’ont pas su répondre. Pris sur l’impact dans les duels. Pris sur la relance par un bloc très mobile. Pris dans le domaine aérien. Munich restait sur deux succès fleuve 6-1 mais face à des adversaires d’un standing bien inférieur à celui des Espagnols (contre Hanovre et Wolfsburg, ndlr). Ça ne pouvait pas arriver au grand Barça. Mais Bayern-là a quelque chose d’irrésistible cette saison. Une confiance inébranlable dans son jeu et ses qualités. Une énorme machine qui renverse tout sur son passage. Mardi, il y avait du rouge partout. Impossible pour le Barça d'installer sa passe à dix quand un joueur du Bayern réussissait à bloquer une passe ou faire une interception. Bousculés au propre (l’arbitre M. Kassaï a beaucoup laissé jouer et s’est souvent trompé) comme au figuré, les Barcelonais ont fini par exploser 4-0. Un ressort s’est cassé chez les Catalans. Las, la tête basse, ils ont donné l’impression de démissionner en deuxième mi-temps.
Le collectif au centre du projet
Sous les yeux de leur président Uli Hoeness, arrêté en mars et relâché sous caution, les Bavarois ont fait corps. Une grande famille et une grande force collective qui est la marque de fabrique du Bayern 2012-2013. « Si on voulait faire un résultat, il fallait courir et ne rien lâcher, a expliqué Franck Ribéry, l’un des garants du jeu bavarois. On s‘est battu les uns pour les autres. On a fait ça toute la saison. C’est la force du Bayern. » Souvent victime du Barça avec l'Athletic Bilbao, Javi Martinez a bien retenu la leçon. "On savait comment prendre cette équipe de Barcelone ce soir, a indiqué le milieu espagnol. On a bien contrôlé le milieu de terrain en les empêchant de trop faire circuler le ballon. Ils ont eu très peu d'occasions". Même Arjen Robben, individualiste forcené a mis son talent au service de l’équipe. Percutant et efficace, il a été le complément idéal à Ribéry et Thomas Müller, sur un nuage au cœur de l’attaque rouge et blanche. Le mérite en revient aussi à Jupp Heynckes, l’entraîneur qui pourrait tout gagner cette saison et qui mettra Pep Guardiola au défi de faire aussi bien. C’est plutôt le Barça qui aurait besoin du retour de son ancien mentor.
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