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Avant Leipzig - PSG : Christopher Nkunku, la revanche du Titi

La demi-finale entre le Paris Saint-Germain et Leipzig (ce mardi, 21h00) aura une saveur toute particulière pour Christopher Nkunku. Transféré par son club formateur en Bundesliga l'été dernier, le Français s'est imposé comme un cadre de la formation allemande. L'international espoirs tricolore sera un des principaux dangers pour le PSG, à qui il ne compte pas faire de cadeau.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Christopher Nkunku, le milieu de terrain français du RB Leipzig (LEON KUEGELER / AFP)

13 mois. Christopher Nkunku a vu sa vie de footballeur basculer en à peine plus d'un an. Entre juillet 2019 et ce mardi 18 août, le milieu de terrain a tout changé : son club, son statut, et ses rêves. En quittant le Paris Saint-Germain l'été dernier, le Français ne se doutait sans doute pas qu'il arriverait aussi vite que son ancien club dans le dernier carré de la Ligue des champions, l'objet de toutes les chimères parisiennes depuis le début de la décennie. Aujourd'hui à Leipzig, Nkunku explose. De jeune pousse prometteuse mais abonnée au banc de touche dans la capitale, le voilà cadre d'une des formations les plus excitantes d'Europe. Et peut-être futur bourreau de son club de cœur ?

Le début de carrière de Christopher Nkunku dans la capitale, c'est une histoire de doutes. Ce, dès son plus jeune âge. Dans les catégories de jeunes, le jeune homme n'est pas du genre à épater la galerie. Longtemps, il reste dans l'ombre de certains de ses jeunes camarades comme Jean-Kevin Augustin ou Fodé Ballo-Touré. Gamin, le natif de Lagny-sur-Marne ne se démarque pas de la concurrence à cause d'une croissance tardive. "Physiquement, j'étais clairement en dessous de la moyenne, a-t-il raconté à France Football. À 15 ans, je ne faisais même pas 1,50 m et j'étais assez frêle. Il y avait alors une préférence pour les joueurs déjà développés, bien costauds. Donc, on me mettait avec la DH et on ne faisait appel à moi que quand il y avait des blessés. Franchement, j'ai un peu douté à cette période-là."

Pas dans les standards

Même passé par Clairefontaine, Nkunku n'est pas dans les standards de la formation à la française. Mais il travaille inlassablement, et fait rapidement parler son altruisme et sa vision du jeu. Insuffisant pour décrocher un contrat pro à 17 ans en même temps que certains de ses compères, mais convaincant pour Laurent Blanc qui décide alors de l'emmener en stage de présaison en 2014. Le jeune homme prend en maturité et en caisse, avec 20 centimètres de plus sous la toise. Youth League, réserve, puis groupe pro… son aventure avec son club formateur semble lancée.

Christopher Nkunku tire un corner pour Leipzig contre Schalke 04 en Bundesliga (ROBERT MICHAEL / DPA-ZENTRALBILD)

Sous Unai Emery puis Thomas Tuchel, le Titi se fait sa place dans le groupe richement doté en talent du PSG. Mais il ne parvient pas à s'installer comme un titulaire en puissance, victime de la concurrence tant au milieu de terrain que sur les flancs de l'attaque parisienne. Ses prestations sont encourageantes quand il foule la pelouse. Mais les occasions se sont encore trop rares, notamment dans les grands rendez-vous, pour pleinement s'exprimer et grandir. "Je suis persuadé que j'aurais pu m'imposer, avoir davantage de temps de jeu, assène-t-il dans les colonnes de France Football. J'ai su avant la dernière année qu'il fallait que je parte, mais le coach Tuchel m'a dit qu'il comptait sur moi et les jeunes. Pourtant, les choses ne se sont pas passées comme je l'espérais. Même s'il n'y a pas de sentiment d'échec de ma part, je trouve ça quand même dommage car je me sentais capable de jouer un vrai rôle."

Impliqué sur un quart des buts de Leipzig

Un départ est inéluctable, et Leipzig finit par le convaincre alors que Rennes ou Arsenal lui font aussi les yeux doux. Pour 13 millions d'euros, Nkunku rejoint la Bundesliga. 13, un chiffre porte-bonheur pour le joueur de 22 ans. 13, comme son nombre de passes décisives en championnat dès sa première saison pour Die Rotten Bullen, seulement devancé par la référence Thomas Müller et le prodige Jadon Sancho. Le Rasenballsport ne s'y est pas trompé. Avec le départ acté de la vedette Timo Werner pour Chelsea, le club propriété de Red Bull, a fait de l'ancien Parisien sa tête de gondole sur les affiches annonçant sa participation au Final 8. 

Remplaçant de luxe en début de saison, Nkunku a su enchaîner les entrées en jeu de qualité pour prendre place dans le onze de départ de Julian Nagelsmann (seulement trois matches manqués). "Dans sa classe d'âge, explique le coach, il est dans le top européen. Il faut juste qu'il continue ce qu'il a fait en championnat et qu'il joue l'esprit libre." "C'est un joueur très mobile dans les petits espaces, très technique, dynamique, physique, avec un tir exceptionnel", analyse le jeune technicien allemand. La capacité de Nkunku à lire le jeu avant tout le monde, notamment sur jeu de transition qui lui permettait déjà de servir de rustine à différents postes avec Paris, fait merveille avec l'entraîneur de 33 ans, adepte des changements de système en fonction de l'adversaire, voire au cours d'un même match. A gauche, à droite, au cœur du jeu ou même juste derrière l'attaquant, le Français séduit par sa polyvalence. Dans un championnat qui fait la part belle à l'attaque et à la prise de risque, l'ancien Parisien devient vite une des révélations de la saison.

Lui qui se rêvait "un jour capitaine du PSG" va désormais tenter de lui barrer la route du titre européen. Personne n'avait vu venir Leipzig à un aussi haut niveau, comme personne n'a vraiment cru en Nkunku à Paris. Sa dernière action avec le champion de France restera un tir au but envoyé dans le ciel de la capitale contre Rennes en finale de la Coupe de France. Préposé aux coups de pied arrêtés dans la Saxe, il pourrait tordre le cou au destin en sortant les Parisiens de la Ligue des champions de son pied de velours. Et transformer les doutes en regrets dans les couloirs du Camp des Loges.

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