Foot: La Ligue 2 à 22, une idée qui fait débat
La fin prématurée de l'exercice 2019-2020 a fait des malheureux du côté d'Orléans (20e), théoriquement condamné à la descente tout comme Le Mans (19e), relégué pour une différence de buts moindre que Niort (18e). C'est du moins ce que le classement, arrêté à dix journées du terme initial, laisse supposer. Mais les déçus conservent l'espoir de se maintenir en deuxième division, regonflés par une suggestion de la Ligue de football professionnel (LFP).
"Je défendrai le passage à 22"
Sitôt le championnat arrêté, le conseil d'administration de la Ligue a en effet décidé de "proposer" à son Assemblée générale "de se prononcer sur le format de la Ligue 2 et sur le nombre de montées et descentes entre Ligue 2 et National".
Forts de cette déclaration, des dirigeants de clubs militeront lors de l'AG du 20 mai pour une Ligue 2 élargie à vingt-deux clubs, contre vingt actuellement, afin de sauver Le Mans et Orléans. "Je défendrai le passage à 22 (clubs), donc pas de descente automatique. On sera nombreux à le défendre", affirme à l'AFP Pierre Ferracci, président du Paris FC.
Lanterne rouge de L2, un an après son accession, Le Mans s'est contenté pour l'heure de déclarations prudentes. Le club sarthois "estime que la décision d'arrêter le championnat est la plus sage pour la santé de chacun et espère un verdict juste et solidaire". "L'entraide et la solidarité", c'est aussi l'argument avancé par un supporteur manceau à l'origine d'une pétition. "En ces moments difficiles, sachons nous serrer les coudes et ne faisons pas payer à deux clubs et à ses supporters le prix d'une saison inachevée", a-t-il écrit.
Problème: le président de la FFF, Noël Le Graët, s'est montré hostile à une réforme, défendant auprès du quotidien régional Le Télégramme "l'application des règlements" avec "deux descentes et deux montées" en Ligue 2, notamment.
"Les circonstances exceptionnelles permettent de faire des exceptions. Noël Le Graët n'en est pas convaincu parce qu'il veut qu'il y ait une certaine harmonie entre le monde amateur et le monde professionnel", note M. Ferracci, sans perdre espoir de "le convaincre".
La solidarité face au règlement ?
Dans le haut du tableau, d'autres clubs sont par ailleurs frustrés par l'absence de sprint final. C'est le cas d'Ajaccio (3e), Troyes (4e) et Clermont (5e), en position de barragistes derrière Lorient et Lens, les deux équipes promues en L1.
"Pourquoi empêcher un club troisième à un point du second de jouer les barrages? Surtout qu'on ne demande pas de les jouer demain, on pourrait jouer quatre matches de barrage le 15 juillet", disait ainsi fin avril le président de l'ACA Christian Leca. "On a largement le temps d'évaluer à nouveau la situation sanitaire et de s'entraîner, en suivant les prescriptions gouvernementales, par petits groupes. Nous pourrions aussi faire une descente, trois montées, et une Ligue 1 à 22 clubs", affirmait-il à l'AFP.
L'absence de barrage fait aussi grincer des dents à Boulogne-sur-Mer, troisième de National qui revendique le droit d'affronter le 18e de L2 (Niort) en matches aller-retour, conformément aux règlements. S'estimant "pas compétent" pour juger la décision de terminer ou non la saison, le président Reinold Delattre estime en revanche "qu'on peut jouer un barrage sans difficulté à la même période que la Coupe de France, c'est-à-dire un mois avant la reprise du championnat, fin juillet ou début août".
"Cela serait équitable et passionnant et pourrait donner du plaisir aux gens", insiste auprès de l'AFP le dirigeant de l'USBCO, également favorable à une Ligue 2 élargie: "Ce serait montrer de la solidarité et sortir de cette crise par le haut".
Si cette hypothèse compte des partisans, elle pourrait aussi achopper pour une question de gros sous. Car à vingt-deux clubs, la part du gâteau des droits télé sera réduite pour chacun. A l'inverse, qui dit plus de clubs dit plus de matches, avec des recettes de billetterie attendues en hausse...
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