Zlatan : "Paris doit suivre City"
Superstar de la Ligue 1, Zlatan Ibrahimovic ne se cache pas derrière son mètre quatre-vingt-seize. Au contraire, la tête de gondole du PSG assume son rang et son rôle de leader. Après une quête du beau geste et du beau jeu en début de carrière, "Zlatan" a choisi d'aller vers plus de simplicité et d'efficacité. "Chaque joueur a son style, sa personnalité, son caractère. J'aime faire la différence, raconte-t-il. J'aime être celui que les gens regardent en se disant "merci". Avec cinq buts en trois matches, "Ibra" est dans les clous pour devenir le meilleur buteur de la L1. Ce geste juste, l'instinct du tueur, il le doit à des heures passées devant le but sous la férule de Capello au Milan puis avec Mourinho à l'Inter, le beau jeu en plus. Mais ne croyez pas qu'Ibrahimovic a appris la sagesse avec le temps. Le feu bouillonne toujours en lui. "Quand vous êtes satisfait de vous même, vous vous endormez, explique-t-il. Pour être bon, il faut se sentir en colère. Pour bien jouer, j'ai besoin d'être fou. Pour marquer des buts, c'est autre chose. Cela dépend notamment de la performance de votre équipe. Ce qui m'importe, c'est que mes coéquipiers et mon entraîneur soient satisfaits de mon travail. S'ils sont contents, je suis content. Le reste, l'environnement, disons que ça fait partie du métier..." Lui "ne cherche pas à être parfait. Celui qui se dit parfait, c'est la plus grosse merde..."
"Remporter le championnat de France"
Pilier du nouveau PSG, Ibrahimovic croit à un avenir doré. Grâce aux investissements de QSI, Paris est armé pour gagner des titres. Et pas que des coupes nationales pense le Suédois. "Il y a ici un gros potentiel pour atteindre un jour leur dimension (Juventus, Inter, Barcelone, ndlr). Ce qui manque à Paris, c'est cette habitude de remporter des titres importants. Mes précédents clubs sont des équipes qui gagnent. Le PSG, lui, n'a pas gagné un titre de champion depuis très longtemps (1994, ndlr)." Ce manque au palmarès est la priorité du côté du Parc, davantage que la Ligue des champions. "Le plus important, c'est de remporter le championnat de France", avoue Zlatan qui fait la comparaison avec Manchester City, sacré champion d'Angleterre l'an dernier. "Il y a trois ans, City c'était quoi ? Rien. Maintenant ils se sont mis à gagner et ils font parler d'eux. Paris doit suivre le même chemin." Vainqueur de ses deux derniers matches de L1 à Lille (1-2) et contre Toulouse (2-0), le PSG n'en cherche pas moins son style et son équilibre. Ibrahimovic demande de la patience. "Cet été, Thiago Silva, Lavezzi, Verrati et moi, on a signé ici, rappelle-t-il. Or, nous sommes quatre joueurs appelés à jouer régulièrement dans cette équipe. Ce n'est pas rien, quatre joueurs sur onze. Car une équipe, c'est comme une machine avec des rouages. Quand vous changez quelques pièces, il faut un peu de temps pour que la machine se mette à bien tourner." En revanche, c'est l'expérience de ses coéquipiers que Zlatan évoque au sujet de la Ligue des champions. Selon lui, Paris est encore trop léger. "On fera de notre mieux", lâche-t-il avant le premier match face à Kiev mardi.
"La qualité n'est pas gratuite"
Quant au quotidien de la L1, "Ibra" l'apprécie et le juge d'un bon niveau : "Elle est difficile. Pas moins forte que les autres championnats." Il doit s'adapter physiquement car "tout le monde est puissant". Avec les moyens démesurés de son club, le Suédois a bien compris que c'était Paris contre le reste de la L1. "Tout le monde est très motivé pour battre Paris, regrette-t-il. Les gens ne veulent pas voir Paris tout rafler, ils veulent qu'il échoue. Ils doivent se rendre compte que le PSG est en train de donner une dimension internationale à la L1. Si ce n'est pas ce club, qui va y parvenir ? Montpellier ?" Le champion en titre appréciera. Peu importe si ça froisse la concurrence. Zlatan se nourrit de la polémique pour avancer. D'où des rapports ambigus avec la presse. "Plus ils écrivent de conneries, mieux c'est. Parce que ça me donne plus d'énergie et plus d'adrénaline pour faire encore mieux sur le terrain", explique-t-il. Sur une autre planète Ibrahimovic ? Le Suédois ne le pense pas. "Je ne plane pas à dix mille mètres d'altitude. Je garde les pieds sur terre. Dans le football, entre la gloire et les gros contrats, on peut facilement perdre la tête." Lui l'a bien sur les épaules et estime mériter son salaire de 14 M net d'impôts par an. "La qualité n'est pas gratuite. Après tout, cet argent va générer plus d'impôts pour la France. Donc les politiques devraient plutôt être contents, non ? Vous savez, l'argent, j'en avais déjà beaucoup gagné avant de venir ici. Je suis venu à Paris pour le défi proposé." Un défi commun.
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