SCB-OL : Lyon condamné au ventre mou ?
Il fallait voir Ibrahimovic se régaler au beau milieu de Bisevac et consorts pour saisir, une bonne fois pour toutes, que les deux adversaires ne jouaient plus dans la même catégorie. Outre sa panenka idéalement exécutée, le Suédois décidait, aux abords de la ligne médiane, de lever le ballon et de jongler. Comme s'il avait préféré s'amuser seul avec le cuir, comme si l'opposition lyonnaise n'était pas digne d'intérêt. S'il faut relativiser et admettre que Paris a désormais les deux pieds dans une autre stratosphère, regarder les Rhodanniens se faire humilier de la sorte a sans doute fait jaillir la nostalgie des années 2000. Autrefois, c'était Malouda, Essien et consorts qui écrasaient le championnat, jusqu'à obtenir sept titres de champions de France consécutifs. Un temps révolu.
Leur plus mauvais total de points depuis près de 18 ans
Depuis 1999, Lyon n'était descendu qu'une seule fois du podium, se qualifiant quasiment systématiquement pour la C1. Mais à mi-parcours, Lyon a pratiquement dit au revoir à ses espoirs de qualification pour la mythique compétition europénne. Car le club présidé par Jean-Michel Aulas est semé : Monaco, 3e de Ligue 1, les distance de 15 points. Si les joueurs de Rémi Garde ne risquent pas non plus la rélégation (à dix points de Valenciennes, premier relégable), leur classement reste indigne du statut du club. D'ailleurs, l'entraîneur était lucide à l'issue de la piètre performance de ses hommes face à Toulouse (1-1) :"Aujourd'hui, le nombre de points qu'on a, il ne fauit pas le regarder par rapport à Lille ou Monaco, ou même par rapport à Marseille". Alors, comme toutes les formations qui jouent le milieu de tableau, il leur reste les coupes nationales pour faire passer la pilule. En attendant, il leur faudra constater les dégâts d'un début de saison calamiteux : avec 20 points glanés en 16 journées, Lyon réalise son plus faible total à ce stade depuis 1995/1996. Il y a 18 ans, avec 16 points, Lyon avait terminé onzième.
Ils ne progressent pas
Pourtant la victoire obtenue face à Saint-Etienne le 10 novembre dernier (2-1), bien que poussive, avait laissé entrevoir quelques améliorations. Mais la déculotté reçue à Paris (0-4) dimanche dernier et le piteux nul concédé face à Toulouse jeudi soir réduisent pratiquement à néant l'espoir d'une qualification européenne. D'ailleurs, de la confrontation face au TFC, il n'y a vraiment pas grand chose à garder. En voyant jouer Grenier, on se demande s'il s'agit du même joueur qu'en début de saison, celui qui éclairait le jeu lyonnais avec ses passes millimétrées et ses renversements de jeu bien sentis. Yohann Gourcuff, malgré un léger mieux entrevu avant sa blessure, a été apathique face à Toulouse, ralentissant même le jeu. Quant à la défense, est-ce vraiment la peine d'en parler ? Miguel Lopes n'a pas le niveau Ligue 1, Umtitti et Bisevac évoluent bien en deça de leur niveau habituel. Contre les joueurs de Casanova, seuls Lacazette et Malbranque ont à peu près convaincu.
Pourtant, si les résultats sont clairement moins satisfaisants que l'année dernière, l'effectif lyonnais, lui, n'a pas tellement changé. Sur quelle fenêtre a été déposé le pot aux roses ? Sur celle de Briand et Gomis, dont les réintégrations tardives ont perturbé le vestiaire lyonnais ? Celle de Rémi Garde, donc le discours passe moins bien ? Les tentatives de "dédramatisation" de Jean-Michel Aulas sur Twitter ne changent rien. Lyon réalise pour le moment une saison tristement historique.
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