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Saint-Etienne – Lyon : Pour l'OL, une claque, oui, mais pas un derby

Lyon n'a fait qu'une bouchée de son voisin stéphanois dimanche en clôture de la 21e journée (0-5). Il n'y a eu qu'une seule équipe sur le terrain dans un derby qui n'en avait que le nom. Pas de public, pas de tension, pas d'opposition : l'affiche ASSE – OL n'a ressemblé en rien à ce à quoi elle nous avait habitué.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Marcelo et Memphis Depay (OL) (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Une immense claque collée au voisin honni dans son jardin, la soirée de l'Olympique Lyonnais s'est déroulée comme dans un rêve. Avec notamment deux doublés de Tino Kadewere et Marcelo, l'OL a laminé Saint-Etienne (0-5) dans son stade de Geoffroy-Guichard. Le score est identique à la mémorable démonstration passée par les Gones aux Stéphanois en novembre 2017, passée à la postérité par la célébration tout en chambrage de Nabil Fékir. Mais la rencontre de ce 24 janvier 2021 n'en a pas la même saveur. Dans un Chaudron vide, le score est lourd, pas l'ambiance. Et ce Saint-Etienne là est loin de celui à même de regarder Lyon dans les yeux.

Les supporters lyonnais ont bien donné de leur personne dans le froid du Rhône ce dimanche matin et entourer le départ du bus de l'OL vers le Forez. Mais ce derby, le plus brûlant de l'Hexagone, est resté comme feutré, emmitouflé entre des tribunes vides malgré le spectacle proposé par les hommes de Rudi Garcia. Covid oblige, le huis-clos fait figure de loi. Lyon a dicté la sienne, mais la punition qu'ils ont infligés à l'ASSE ne semble pas vraiment aussi sévère. Car elle n'a pas été accompagnée d'une bronca tonitruante comme ce genre de résultat doit imposer. Loin, très loin d'il y a quatre ans, quand il valait sans doute mieux couvrir les oreilles des enfants dans les travées.

La jeunesse stéphanoise n'était pas de taille

SI ce match n'a pas donné les mêmes frissons, et ne laissera probablement pas les mêmes stigmates, c'est aussi parce que les deux formations évoluent désormais avec deux classes d'écart. Ou même cinq ce dimanche. Comme si Saint-Etienne n'était pas déjà suffisamment en difficultés ces derniers mois, le coronavirus a rendu la tâche des Verts un peu plus pénible encore. Ces deux dernières semaines, une dizaine d'éléments, des joueurs à l'entraîneur Claude Puel, ont été touchés. L'ASSE s'est donc présentée sans toutes ses armes, et avec de nombreux visages inconnus. Moueffek (19 ans), Gabard (20 ans), Gourna-Douath (17 ans), Sow (18 ans)… Autant de jeunes biberonnés dans la culture d'un Lyon comme ennemi numéro un mais bien trop tendres pour faire face à une formation redevenue cador de Ligue 1 cette saison.

Aller à l'encontre de la logique était pourtant devenu une habitude ces dernières saisons lors des affrontements entre les deux clubs. Quand des Stéphanois derniers de Ligue 1 avaient fait sauter le verrou lyonnais à la dernière minute la saison passée pour la première de Claude Puel. Ou quand quelques mois plus tôt, le club de Jean-Michel Aulas en fait de même à Geoffroy-Guichard sur un but de Moussa Dembélé. Le derby Saint-Etienne – Lyon, c'est cette part d'irrationnel et d'imprévisible qui fait le charme des rencontres que l'on n'oublie pas. A 0-2 au repos pour les visiteurs ce dimanche, et une impression de rouleau compresseur lyonnais quasi irrésistible, le charme n'a pas opéré.

Lyon a marché sur le Chaudron, sur l'adversité, et n'a eu le droit à aucun quolibet, ni même de geste d'agacement comme répondant. Il n'a trouvé au contraire qu'une passivité coupable sur coups de pied arrêtés où l'adresse de Léo Dubois et Memphis Depay ont fait merveille, à l'origine de quatre des cinq réalisations. Sans répondant, pas d'opposition. Le derby a été comme anesthésié, placé en hibernation ce 24 janvier 2021, et tout juste réveillé par la maîtrise de Gones implacables.

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