QSI veut un Parc des Princes de 70 000 places
QUESTION: Où en est le bail emphytéotique ?
REPONSE: Paris s'étant mis sur les rangs pour accueillir quelques matches de l'Euro-2016, la ville a décidé d'accorder un bail emphytéotique pour mettre le stade aux normes d'un quart de finale. Le principe est simple: en échange du paiement des travaux, le titulaire récupère la manne liée à l'exploitation du stade pendant plusieurs dizaines d'années. D'abord en pointe dans le projet, l'ex-propriétaire du PSG, Colony Capital, est en perte de vitesse dans le groupement formé avec Vinci et le club car son projet a minima, estimé à 110 M EUR, ne prévoit pas d'augmenter la capacité actuelle (47.500 places).
Sensible à ce sujet, QSI a repris la main et n'entend pas se doter d'une enceinte de moins de 50.000 places. Sans garantie que cette barre symbolique soit suffisante car QSI ne verrait pas d'un bon oeil d'autres stades de L1 plus grands que le sien. Pour être homologué, le Parc a besoin de deux ans de travaux et doit être livré au plus tard mi-2015. L'octroi du bail, prévu initialement début 2011, ne cesse de prendre du retard et, de sources proches de la municipalité, la procédure pourrait être abandonnée fin mars s'il n'est toujours pas attribué. A la mairie, certaines sources signalent qu'un Euro-2016 sans Paris serait plus grave pour Colony que pour la ville. Outre les freins posés par les résidents autour du Parc, se pose celui de l'architecte du stade qui doit avaliser le projet. QSI a repris contact avec lui et pourrait obtenir son accord en échange d'une compensation financière.
Q: Quid d'un exode longue durée au Stade de France ?
R: Pendant les travaux, le PSG jouera à Saint-Denis. Mais la tentation existe de ne pas revenir ensuite au Parc, surtout si la question de la capacité n'est pas réglée. Certains acteurs des négociations avec Colony et la mairie soupçonnent QSI de faire traîner les discussions pour couler la procédure. D'ailleurs, de sources concordantes, la mairie n'aurait formellement "aucune garantie contractuelle" d'un retour du PSG au Parc et doit se contenter de la parole donnée par le PDG du QSI, Nasser Al Khelaifi.
Cette solution d'un club résident est poussée par l'Etat, lassé de payer une indemnité annuelle de 15 millions d'euros au Consortium qui gère le SDF pour compenser le manque à gagner. Des discussions doivent reprendre prochainement avec le Consortium pour trouver un nouvel accord plus favorable à l'Etat. Les relations entre le gestionnaire et les fédérations de football et de rugby sont mauvaises et un club résident réglerait une partie du problème. Mais le dossier est éminemment politique et le temps presse avant la présidentielle. Car Paris et Saint-Denis sont à gauche alors que QSI, qui réfute mardi vouloir "racheter" le consortium, et l'Elysée entretiennent d'excellents rapports.
Q: Peut-on créer un nouveau stade ?
R: "Pour l'instant, on ne travaille que sur la solution Parc des Princes, explique une source au PSG. On espère que tous les éléments vont s'imbriquer. C'est une équation complexe avec un timing restreint et des intérêts divergents". Un haut fonctionnaire proche du pouvoir a pourtant entendu que QSI aimerait une nouvelle enceinte de 70.000 places et être seul maître à bord. A Paris de préférence, mais pourquoi pas en proche banlieue même si le tissu urbain serré pose problème.
"Ce projet était dans les cartons de QSI avant même son arrivée à Paris", corroborait en novembre depuis Doha une source proche du Cheikh Al-Thani, prince héritier, sans savoir s'il était toujours d'actualité. Les possibilités de destruction du Parc suivie d'une reconstruction sur le même emplacement semblent limitées par la présence du périphérique sous l'enceinte et celle du stade Jean-Bouin juste à côté. Préoccupée par cette question, la mairie a fait promettre en décembre au DG du club Jean-Claude Blanc que QSI ne voulait pas édifier un nouveau stade, a-t-on appris de source proche du dossier. Prudente, la municipalité garde néanmoins un joker juridique au cas où le PSG n'évoluerait plus à Paris.
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