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Pourquoi Nice peut couler Unai Emery et le PSG

Le choc au sommet en clôture de la 17e journée de Ligue 1, entre le PSG et Nice (20h45), est d'une importance extrême pour l'entraîneur parisien, Unai Emery. L'Espagnol, dont les choix tactiques ne sont pas toujours compréhensibles, sait qu'une défaite le placerait en situation instable. Car les Parisiens comptent quatre points de retard sur les leaders avant ce match. "Si on fait un match nul c'est déjà la crise, si on perd le match c'est la crise encore plus", a déclaré Marquinhos à Téléfoot.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

► Emery moins bien que Blanc

Auréolé de ses trois victoires en Ligue Europa avec Seville, Unai Emery devait faire passer un cap au PSG. Mais après 16 journées, son bilan n'est pas à la hauteur des attentes.

Si on compare ses résultats à ceux de Laurent Blanc, lors de sa première saison au club, ils sont mêmes inférieurs. De peu. Le PSG d'Emery est 3e et compte 35 points (11 victoires, 2 nuls et 3 défaites), pour 30 buts inscrits pour 11 encaissés en seize matches. Durant la même période, Blanc avait hissé son équipe à la 1re place, avec 37 points au compteur (11 victoires, 4 nuls, 1 défaites), pour 34 buts inscrits et 10 encaissés. Leurs deux bilans sont assez facilement comparables puisque les deux techniciens avaient pris en mains une formation titrée l'année d'avant et qui tournait très bien. 

Si on veut aller plus loin dans la comparaison, on peut aussi se référer aux règnes d'Antoine Kombouaré et de Carlo Ancelotti, les deux premiers entraîneurs parisiens de l'ère qatarienne. Le premier était aux débuts de l'investissement de QSI dans le PSG, alors qu'il entraînait l'équipe depuis deux saisons. Lors des 16 premières journées de championnat, son équipe avait inscrit 33 points (deux de moins qu'Emery), avec 10 victoires, 3 nuls et 3 défaites et 29 buts marqués pour 17 encaissés, et occupait la 2e place du classement. Matuidi, Ménez, Gameiro, Maxwell ou encore Sirigu faisaient alors leurs premiers pas sous le maillot parisien. Cela n'empêchait pas les dirigeant de l'éjecter lors des fêtes de fin d'année. Carlo Ancelotti l'avait remplacé. Et si l'on compare les résultats de l'Italien lors des 16 premières journées de la saison suivante, son équipe était 2e, avec 29 points (8 victoires, 5 nuls, 3 défaites), pour 28 buts inscrits et 12 encaissés. A l'époque, le PSG était 2e de Ligue 1.

Et sur le plan européen, Blanc avait fini 1er de son groupe (Olympiakos, Benfica, Anderlecht) avec 4 victoires, 1 nul et 1 défaite lors de sa première saison, comme Ancelotti (Porto, Dynamo Kiev, Zagreb) avec 5 victoires et 1 défaites, alors que Kombouaré ne disputait que la Ligue Europa (3 victoires, 1 nul, 2 défaites), dont le PSG avait été éliminé en poules. Bref, Unai Emery​, dont l'équipe a fini en 2e place de son groupe de Ligue des Champions avec 3 victoires et 3 nuls,  n'a pas encore fait décoller son équipe. Une défaite contre Nice aurait même pour conséquence de l'enfoncer.

► Emery et un jeu mo​ins attrayant

Laurent Blanc a payé l'élimination précoce en Ligue des Champions. Et des choix tactiques parfois trop imprudents. Unai Emery devait apporter plus de percussion dans le jeu offensif. Ce n'est pas flagrant après quatre mois sur le banc. Le PSG n'est plus le rouleau-compresseur qu'il était depuis que Carlo Ancelotti avait mis en place cette formation conquérante. Et le jeu plus en verticalité du technicien ibère n'est pas vraiment au programme.

Avec un Cavani recentré, le technicien espagnol avait pourtant une flèche,  soutenue par deux joueurs rapides et techniques sur les côtés (Lucas et Di Maria). Si l'Uruguayen en profite, si le Brésilien se montre de plus en plus constant et décisif, l'Argentin est au fond du trou. Mais il continue à jouer tous les matches, sauf lorsqu'il est blessé. Unai Emery voulait faire de Pastore son leader offensif. L'Argentin passe plus de temps à l'infirmerie que sur le terrain, et comme son compatriote, son nom est désormais lié au Football Leaks. Et le jeu offensif est loin de briller comme du temps d'Ibrahimovic. Pour la première fois depuis l'arrivée des Qataris aux commandes, le PSG n'a pas attiré une grande star mondiale à l'intersaison. Les explications de cette mini-crise ?

► Emery et le recrutement

A l'intersaison, le PSG a perdu sa star, Zlatan Ibrahimovic, un joueur très apprécié dans le vestiaire (David Luiz), et prêté l'un de ses cadres (Sirigu). Au rayon des arrivées, Hatem Ben Arfa a été rattrapé par le bout du short alors qu'il allait signer à Seville, avec un coup de téléphone d'Emery. L'Euro de Thomas Meunier l'a mené à Paris, tout comme le Polonais Krychowiack, alors que Jesé a été prêté par le Real, et qu'Areola est revenu de prêt, en attendant l'arrivée en janvier du jeune Lo Celso. Pourtant, alors qu'il avait un discours de concurrence à tous les postes et d'une envie de transformer le jeu parisien, Unai Emery n'a pas installé ces nouveaux joueurs (hormis Areola dont les dernières prestations sont inquiétantes) dans son 11 majeur. Cela aurait été un moyen de bousculer les cadres de l'effectif.

Le cas de l'ancien Niçois Ben Harfa a beaucoup fait parler. Et si l'OGCN venait s'imposer au Parc des Princes, au nez et à la barbe de son ancien leader de jeu parti l'été dernier pour la Capitale sans qu'il y ait trouvé un statut de titulaire permanent ? Ce serait un sacré pied de nez...

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