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Pour la Ligue 1, la conquête de l'Amérique commence par un échec

L'opération promotion du foot français aux États-Unis n'a pas été un succès populaire, mais les équipes ont joué le jeu et la Ligue (LFP) promet qu'elle a retenu la leçon pour faire venir plus de monde à la prochaine édition. L'Olympique de Marseille a remporté les EA Ligue 1 Games dans un stade de Washington bien peu garni, environ 3500 spectateurs pour le voir battre Saint-Étienne (2-1), dimanche.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Le public américain a boudé ce tournoi entre équipes françaises (avec aussi Montpellier et Bordeaux), mais l'amical entre l'OM et DC United, mercredi, devrait bien mieux remplir l'Audi Field, de quoi redonner un peu le sourire aux dirigeants de la Ligue. "Le bilan est globalement très positif, avec des choses à améliorer", assure à l'AFP sa présidente, Nathalie Boy de la Tour, qui souligne que "c'était une première, nous reviendrons plus forts", puisque ce tournoi est prévu pour au moins trois saisons.

Elle ne cache pas qu'il faudra "faire venir plus de public, mieux faire la promotion de cette tournée", mais veut retenir "les aspects positifs, notamment la qualités des infrastructures, les entraîneurs l'ont tous souligné". En effet joueurs et entraîneurs ont loué ce stage américain dans les magnifiques installations sportives des universités américaines et le plaisir de découvrir le décor de cinéma de DC.

Droits TV à l'étranger, nerf de la guerre

Les acteurs de la L1, eux, ont joué le jeu. "On a besoin de vendre notre championnat, approuve Michel Der Zakarian, l'entraîneur de Montpellier, tout le monde le décrie mais il est difficile". Reste que cette tournée qui devait contribuer au rayonnement international de la Ligue 1 n'a pas encore trouvé son public. Pourtant un banquier français vivant aux USA, et supporter marseillais, n'a pas hésité à faire les 4.000 km depuis la Californie pour voir son équipe. "Je suis content qu'ils viennent aux USA, voir les joueurs de près c'est extra", raconte Arnaud Auger, initiateur du fan club OM Nation San Francisco. Il a fait signer son maillot par l'ensemble des joueurs et a serré dans ses bras la légende Basile Boli, photo immédiatement tweetée.

Arnaud Auger regrette le manque d'affluence, mais "c'est un début, c'est déjà bien de l'avoir organisé, il faudra faire mieux", dit-il. Aux USA depuis dix ans, ce trentenaire raconte que "ce n'est pas si dur de voir la L1, beaucoup de bars ont les chaînes sportives". Il met là le doigt sur l'enjeu de la conquête: les droits TV, "la première source de revenu du football français", rappelle le directeur général de la LFP, Didier Quillot.

Inviter des clubs de MLS

La L1 est revenue à la hauteur de ses quatre grands concurrents (Angleterre, Espagne, Italie et Allemagne) pour les droits domestiques, avec 1,2 milliard par saison à partir de 2020. Mais il reste "à rattraper notre retard sur les droits internationaux", poursuit Quillot. La L1 à l'étranger ne rapporte que 70 millions d'euros par an, à des années-lumière du milliard de la Premier League anglaise.

La premier objectif est déjà de rejoindre la Bundesliga allemande, 200 millions d'euros par an à l'étranger, explique le DG. Aux USA, la L1 reste confidentielle, sur beIN Sports, avec 8 millions de téléspectateurs cumulés pour toute la saison écoulée, sur la base d'un ou deux matches par journée. Là encore la concurrence de la Premier League est écrasante. Un match est diffusé en direct sur NBC chaque samedi matin, et souvent, également, le dimanche matin, disponible avec la plupart des abonnements TV.

Alors avec quelles idées la L1 va poursuivre la conquête de l'Ouest? Elle pourrait déjà jouer le Trophée des champions aux USA dès l'année prochaine. Cela permettrait de montrer la locomotive actuelle du foot français aux Américains. "La Ligue 1 a besoin du PSG pour son développement international", insiste Quillot, qui "invite d'ores et déjà Paris à participer à notre tournée pour la saison prochaine". La LFP envisage aussi d'inviter des équipes de MLS, la ligue professionnelle nord-américaine, pour affronter des clubs français, comme DC United-OM.

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