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Paris ouvre son compteur de victoire à Lille

Après trois matches nuls, le Paris-SG a ouvert son compteur de victoire en allant s'imposer à Lille (2-1). Sur le terrain d'un rival pour le titre, Zlatan Ibrahimovic a éclaboussé de sa classe la rencontre, en inscrivant le but le plus rapide de la saison (27") avant de doubler la mise (21e) alors que Chedjou avait égalisé (12e). Quatrième but du Suédois sur cinq tirs cadrés cette saison, voilà comment Paris est venu gagner au LOSC pour la 1ère fois depuis 1997.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
 

Tout a été dit dans la semaine. Chaque jour, la cheville d'Ibrahimovic faisait parler. Chaque jour, la pression du Qatar semblait plus forte sur les dirigeants parisiens. Chaque jour, les choix tactiques de Carlo Ancelotti étaient disséqués, discutés. La rançon de la gloire ou des pétro-dollars pour le PSG, qui a répondu sur le terrain.

A Lille, face à une équipe qui veut lui faire de l'ombre, les Parisiens n'ont pas perdu de temps. Critiqué ou peu utilisé, Maxwell et Menez se sont chargés d'animer le flanc gauche d'entrée, le centre du Brésilien étant remis instantanément par le Français dans un jeu en triangle à Ibrahimovic, qui entrait dans la surface et ouvrait son pied droit pour trouver le petit filet opposé. Seulement 27 secondes de jeu, et l'ouverture du score parisienne dans le premier éclair collectif. Ce ne sera pas le seul de cette première période, très alerte, et relancée par l'égalisation de Chedjou, qui coupait la trajectoire d'un corner au premier poteau, devançant Ibrahimovic pour placer sa tête au fond des filets (12e).

L'efficacité d'Ibrahimovic

Et ce n'était toujours pas fini. Se battant se chaque ballon, proposant des solutions en profondeur comme en décrochant, le Suédois était récompensé une nouvelle fois. Il se battait pour récupérer le ballon en milieu de terrain, le transmettait à Pastore qui lui remettait en profondeur. L'ancien Milanais devançait la sortie de Landreau pour placer, du droit, le ballon dans le but (21e). Pour son 5e tir cadré de la saison, il inscrivait son 4e but, un sacré ratio. Avec sa technique, sa puissance, il posait bien des soucis à des Lillois qui avaient en plus dans les jambes leur prolongation de la semaine en Ligue des Champions.

Combinant bien avec Menez, "Ibra" se créait encore quelques occasions, comme sur ce coup franc aux 30m dévié en corner (35e), sur cette frappe tendue des 20m passant au-dessus (57e), ou encore cette tête qui obligeait Landreau à une claquette, lors d'une de ses rares interventions (83e). Au cours d'une deuxième période moins enlevée et plutôt dominée par les Lillois, le PSG tenait le choc et obtenait son premier succès de la saison. Pour la première fois depuis 2009, Paris bat Lille, et pour la première fois depuis 1997, les Parisiens le font dans le Nord. La prolongation disputée par les hommes de Rudi Garcia aura certainement compté dans ce résultat, comme la présence d'Ibrahimovic en face et une solidité collective affichée par le PSG. Sans oublier que Lille n'a jamais fermé le jeu, ce qui a facilité le jeu offensif adverse.

Au lendemain de la première victoire de Montpellier, Paris démarre sa saison. Sera-ce suffisant pour faire taire les critiques ? Une chose est sûre, "l'Ibra-dépendance" n'est pas prête de s'éteindre.

Réactions

Carlo Ancelotti (entraîneur du Paris SG): "Il y a eu une bonne organisation défensive, une bonne attitude, un bon jeu de contre-attaque et la fantastique habileté d'Ibrahimovic. C'est une victoire importante, nous avons gagné sur un terrain difficile, contre une équipe forte. Nous avons joué plus vite, avec un très bon début de match. Après avoir marqué, c'était plus facile d'avoir le contrôle. Nous avons beaucoup travaillé défensivement, nous avons utilisé beaucoup d'energie et la deuxième mi-temps était plus difficile. Alex et Sakho ont été très bons de la tête. Pour construire une équipe comme nous voulons, ce n'est pas facile. Maintenant je ne pense pas que tous les problèmes sont (réglés). Naturellement, une victoire peut nous donner beaucoup de confiance. Nous pouvons utiliser ce match et cette victoire pour construire une équipe meilleure. Ibrahimovic a fait un très bon match, non seulement parce qu'il a marqué. Marco (Verratti) est jeune. Je l'ai remplacé parce qu'il a pris un carton jaune. Il a très bien joué, avec beaucoup de confiance, parfois avec trop de confiance... Tout le monde reconnaît que nous avons un potentiel fantastique. Aujourd'hui nous avons fait un bon match".
Rudi Garcia (entraîneur de Lille): "C'est clair qu'(Ibrahimovic) est un grand joueur mais ça on le savait avant le match. Ce qui est embêtant c'est qu'on leur a donné un coup de pouce. On a vu une deuxième période du LOSC bien meilleure. On a été beaucoup plus investis dans les duels et on a arrêté de les regarder jouer. On les a laissés marquer deux buts trop facilement. On ne mérite pas spécialement de perdre. On ne défendait pas en avançant, on a manqué d'agressivité. Certains étaient entamés (physiquement) mais on est obligé sur un tel match de faire confiance à ceux qui ont l'habitude de ces confrontations. Je voulais un milieu avec beaucoup de fraîcheur et la rentrée d'Idrissa (Gueye) et Benoît (Pedretti) devait m'apporter ça. Et comme Salomon (Kalou) avait déjà joué avec une blessure mercredi, il était hors de question qu'il joue tout le match. L'avantage de mettre Marvin (Martin) excentré c'est qu'il était plus proche du but adverse. (Avec la rentrée de Kalou à la place de Pedretti) Je voulais plus d'impact au milieu. Il fallait se montrer ambitieux et ne plus craindre leurs trois attaquants. Au niveau comptable, c'est beaucoup moins bien. Il y a encore beaucoup de travail. On ne s'est pas procuré d'occasions suffisamment dangereuses".
Leonardo (directeur sportif du PSG): "On n'a pas peur de la pression. Elle fait partie de notre projet. Cet esprit, cette envie de gagner, avec en plus notre qualité, je crois que c'est un vrai changement important. C'est un énorme plaisir. Aujourd'hui on a trouvé quelque chose. Surtout qu'on joue un peu contre tout le monde. Même quand il y a un doute sur un coup de sifflet, c'est plutôt contre nous. Donc il faut cet état d'esprit, c'est important. Ibra a été énorme, immense. Je suis très content aussi pour Sakho. Il montre qu'après ce qu'il a vécu, il peut revenir. Il est sûr de lui, ça fait plaisir. Ce n'est pas seulement le talent qui va nous emmener où on veut aller. C'est aussi l'état d'esprit. Je ne suis pas revanchard. Je sais que le foot est toujours jugé avec passion, pas avec raison. C'est blanc-noir, blanc-noir, blanc-noir. Il faut continuer. Etre régulier c'est la plus grande difficulté."

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