OM - ASSE : Le néant Vert !
Le match : Marseille enchaîne, Sainté s'engouffre
Dès l'entame, le scénario semble écrit : une équipe presse haut et se montre agressive pendant que l'autre recule et subit comme si c'était déjà la fin du match. Marseille, dans son Vélodrome, se montrait donc entreprenant face à des Stéphanois pris à la gorge rapidement mais logiquement. Sur un corner tiré par Dimitri Payet, c'est Valère Germain qui profitait des premières largesses défensives de l'ASSE (1-0, 10e). Une réaction stéphanoise semblait alors nous offrir la possibilité d'un sursaut d'orgueil. Kevin Monnet-poquet débordait bien côté droit et adressait un super centre - le seul du match - à Loïs Diony. En panne totale de confiance, l'ancien Dijonnais se trouait littéralement au moment de reprendre le cuir (19e).
Cette réaction n'était que furtive. Comme la feinte admirablement ratée de Jonathan Bamba (27e) face à un Luiz Gustavo toujours aussi impressionnant dans l'entrejeu. En effet, les Marseillais allaient jusqu'à la pause mettre la pression à Stéphane Ruffier, auteur d'une deuxième parade décisive déjà (26e) devant Germain. Les Verts coulaient petit à petit, mais le naufrage allait arriver après l'heure de jeu... La faute à quoi ? Ou à qui ? Difficile de savoir mais une chose est sûre : face à une formation marseillaise en forme - invaincue en championnat depuis 12 matches - qui met de l'envie dans ses rencontres, ces Stéphanois ont pris collectivement le bouillon.
Juste après la pause, Ronäel Pierre-Gabriel tentait de rattraper une nouvelle bourde de l'individualiste Bamba mais se sacrifiait en retenant Morgan Sanson par le maillot. Sauf que le Marseillais se présentait seul face au portier des Verts. Du coup, Mr Rainville n'hésitait pas une seconde et envoyait le latéral stéphanois au vestiaire (53e). Si Sainté tentait par la suite de mettre un peu plus d'envie, le mal était déjà fait : en infériorité numérique, elle ne pouvait pas faire le poids. Techniquement et physiquement dépassés, les hommes de Julien Sablé ont vu la foudre phocéenne s'abattre sur eux. Thauvin (67e) trouvait le poteau avant d'offrir un nouveau caviar à Valère Germain, auteur de ses deux premiers buts de la saison (2-0, 71e).
Ocampos venait aggraver la marque sur une belle frappe (81e, 3-0) après une incursion sans résistance dans la défense adverse. Si l'OM a parfaitement mené son affaire ce soir, sérieux dans les duels et appliqué techniquement, Saint-Etienne inquiète plus que jamais. Outre la faiblesse technique de son effectif, certains joueurs, comme Jonathan Bamba trop souvent intéressé par ses pieds, ne servent en rien le collectif, alors qu'aucun esprit de révolte ne semble ressortir de ce groupe en situation d'urgence. Car aujourd'hui, c'est la zone rouge, à deux points seulement (Lille, 18e), qui se profile pour ces Verts amorphes depuis plus de deux mois, et donc en grand dangers.
La statistique : 59% de passes... réussies !
Non, vous ne rêvez pas et nous ne nous sommes pas trompés : à la pause, Saint-Etienne n'avait réussi que 59% de ses passes tentées ! Abyssal pour un club professionnel, honteux pour une formation de Ligue 1. Pour Saint-Etienne, qui ne joue pas vraiment le maintien sur le papier, et qui nourrit chaque saison certaines ambitions, c'est le symbole d'un mal profond qui règne actuellement au sein de l'équipe et du club. Que ce soit en dehors ou sur le terrain, Sainté n'y est absolument pas !
Le joueur : Germain, la science du placement
Si les Verts se sont montrés particulièrement apathiques ce soir, c'est aussi parce que Marseille a offert une prestation solide de bout en bout. Et dans cette soirée joyeuse, un homme a ressorti le bout de son nez à savoir Valère Germain. En difficulté depuis plusieurs semaines, incapables de se montrer décisif, l'ancien monégasque a envoyé un message fort ce soir. Auteur d'un joli doublé, ses deux premiers buts cette saison, il n'est pas seulement une solution de repli ! Pouvant compter sur un déplacement aussi malicieux que décisif, Germain a régalé par sa science du mouvement. Avec ou sans ballon, il a toujours fait les bons choix. Si Payet, Sanson ou Sarr se sont montrés très actifs sur les côtés, c'est aussi parce que l'ancien niçois proposait à chaque fois une solution. Il a souvent réussi à échapper au marquage stéphanois et si le poteau (63e) ou Ruffier (26e) ne s'étaient pas interposés alors sa ligne de stats aurait gonflé. Bref, ce soir, Valère Germain s'est libéré. Et Marseille peut le remercier.
La décla' : "Le club est en danger"
Dépité et surtout énervé, Julien Sablé, le coach des Verts, n'a pas mâché ses mots en conférence de presse, se montrant expéditif : "Ca ne va pas durer longtemps (il a livré un court monologue et n'a pas pris de question)... Je ne peux pas accepter ce que je viens de voir, je suis un compétiteur, je n'ai jamais rendu les armes. Ce que j'ai vu là ne me plaît pas du tout, le club est en danger à l'heure ou on parle. On n'a pas vocation à jouer le maintien, mais on prend un but sur coup de pied arrêté, on a des opportunités, on ne les met pas, et on aurait pu en prendre bien plus, 3-0, c'est le minimum. Bonne soirée."
Le tweet : Humour, mais lucide
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