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OL - OM, c'est grave ?

Deux défaites pour l'un, un petit point pour l'autre, Marseille et Lyon font partie des bonnets d'âne de la classe L1. Après deux journées, il n'y a rien de dramatique mais cela reste inquiétant pour deux équipes qui ont dominé le dernier exercice. Etat des lieux. Etat d'urgence ?
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4 min
 

Lyon en retard à l'allumage

Suffisance ou insuffisance, Lyon débute sa saison presque comme un relégable. Privé de titre depuis deux ans, le club de Jean-Michel Aulas avait pourtant fait de la reconquête du championnat un objectif prioritaire. Dans ces conditions, peut-on se permettre de laisser filer les deux premières journées ? Ce n'est surement pas l'avis du staff, déjà sous pression au moment de recevoir un deuxième promu, Brest. Mais l'OL n'a pas forcément toutes les cartes en main pour s'en sortir rapidement. Comme l'an passé, l'infirmerie rhodanienne affiche complet et ampute l'équipe d'éléments moteur, à commencer par l'Argentin Lisandro. Influent et décisif sous le maillot des Gones, l'Argentin soigne son tendon d'achille blessé et entame seulement sa reprise. Si Gomis a été très en vue (doublé à Caen) et son entente avec Briand prometteuse, Lyon est suspendu à quelques coups de génie. Depuis le départ de Juninho, Essien et Tiago, l'entrejeu lyonnais manque de liant. Et pour le moment, la jeunesse de Pjanic n'apporte pas de solution...

Quand la base est solide, sur un malentendu ça peut marcher. Or, en Normandie, la défense a pris l'eau et perdu deux nouveaux éléments (Reveillère exclu et Cris blessé alors que Bodmer et Boumsong ont quitte le club cet été). De quoi remettre à nouveau sur le tapis la présence de Toulalan, peu à l'aise dimanche, en défense centrale. La jurisprudence Bodmer (lui aussi parachuté en défense centrale et peu convaincant) n'a pourtant pas alerté Puel qui prend même la mouche sur le sujet. "Ecoutez, il a bouché beaucoup de trous et on ne va pas remettre à chaque fois en question un dispositif qui est en place depuis le début de saison. S'il suffisait d'un joueur pour que tout change, cela se saurait", s'est-il agacé après la défaite à Caen. C'est peut-être un peu trop facile de tout mettre sur le dos de l'International français mais le doute persiste et ce n'est pas rendre service au joueur, au club et aux Bleus de le voir persister dans une mauvaise direction. Puel ayant clôt le dossier et, faute d'un renfort à ce poste, Toulalan devrait poursuivre sa mission en défense.

Soutenu depuis son arrivée par la présidence qui voulait éviter de reproduire les erreurs passées, Claude Puel est-il menacé ? On sait que Bernard Lacombe souhaite un renfort quand le technicien n'en veut pas. Le désaccord existe. Peut-il servir de détonateur ? Si les mauvais résultats persistent, peut-être... Sur le terrain, Puel espère surtout une amélioration qualitative de ses joueurs. "Il y a urgence à élever notre niveau de jeu et que chacun retrouve son niveau", clame-t-il. Le temps presse car septembre n'est plus très loin et la Ligue des champions se profile.

Marseille, un réveil en pétard !

Mai 2010. La canebière retrouve l'ambiance d'une gloire passée. L'OM est revenu champion de France, 18 ans après son dernier titre. Trois mois plus tard, le Vieux-Port est calme. L'été a anesthésié l'euphorie phocéenne. Le club est au bord de la crise. Que s'est-il passé ? Faute d'avoir surfé habilement sur sa renaissance, Marseille s'est endormi sur ses lauriers. Mis en demeure de réduire son budget par la veuve de Robert Louis-Dreyfus, le club a effectué quelques saignées et s'est résolu à vendre des joueurs "intransférables". Meilleur buteur de L1 en 2009-2010, Mamadou Niang a cédé aux sirènes de Fenerbahçe. Plus tôt dans le mois d'août, c'est Hatem Ben Arfa qu'on avait "relâché" pour mauvaise conduite (prêt à Newcastle). Si l'ancien lyonnais est encore là, c'est à cause du départ du buteur sénégalais (100 buts avec l'OM). Mais le coup de sang a pris Ben Arfa qui a engagé le "classique" bras de fer avec son club, au point d'affirmer mettre sa carrière entre parenthèse.

De son banc, Didier Deschamps assiste impuissant à cet étrange ballet de joueurs, d'agents, de journalistes. "Les derniers événements ont conditionné l'attitude et l'environnement des joueurs", a déploré le technicien olympien, qui a également mis en cause "l'attitude de +Mamad+" Niang qui avait les pieds à Valenciennes mais déjà la tête en Turquie. A l'étage supérieur, Jean-Claude Dassier est en première ligne. Son prédécesseur Pape Diouf n'hésite pas à charger la barque quitte à ce que le bateau phocéen coule... Il a fait remarquer, sur Orange Sport, qu'à l'époque où il était président  "les joueurs disaient: +avec le président il ne faut pas tenter le bras de fer  car on va le perdre+". Puis d'ajouter : "Et aucun joueur, si jamais je devais revenir, n'aurait raison puisque le bras de fer n'est possible de la part  du joueur que si les dirigeants n'ont pas été clairs ou nickels." Nul doute que Dassier a apprécié le tacle...

Pour sortir de la crise, Deschamps aimerait bien avancer le calendrier au 1er septembre (ndlr : le mercato s'arrête le 31 août à minuit). Il tarde à l'entraîneur phocéen de disposer de son effectif définitif. Avec le seul César Azpilicueta comme renfort, c'est un peu juste pour conserver un titre et retenter sa chance sur l'échiquier continental. Sans le sou, l'OM n'est pas un club attractif à l'étranger. Le cas de Luis Fabiano est éloquent. Trop cher. Trop capricieux. Trop bien à Séville. Les noms circulent mais rien de vraiment concret. "Je pense que nous allons arriver au plan W", a fini par ironiser "DD". Sans Ben Arfa et Niang, il va manquer un attaquant pour tourner autour de Brandao dont le retour est attendu samedi face à Lorient. A Marseille, c'est la première bonne nouvelle depuis plusieurs jours.

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