Neuf Ultras du PSG interpellés
Selon les premiers éléments de l'enquête, ces hommes de 19 à 34 ans, dont six furent interdits de stade par le passé, sont soupçonnés d'avoir été à l'origine des violences sur l'esplanade, notamment avec des jets de projectiles, a précisé la source policière. Arrivés en groupe sur l'esplanade d'où étaient parties les violences, ils ont été identifiés par la vidéosurveillance dont le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait relevé l'importance pour faciliter l'enquête de la direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP).
Interpellés en région parisienne, ils ont été placés en garde à vue. Ce sont pour certains d'anciens membres de groupes de supporteurs de la tribune Auteuil, a précisé la source. Des abonnés de cette tribune ont été chassés du Parc des Princes il y trois ans avec le "plan Leproux". Cette politique de sécurisation du stade avait été mise en place par le précédent président du PSG (2009-2011) après le décès en mars 2010 d'un homme à l'issue d'affrontements entre supporteurs en dehors du stade. En rachetant le club, les Qataris ont préservé cette fermeté. Le 28 février 2010, un homme de 37 ans fut mortellement blessé dans une rixe, en marge d'un match PSG-OM, entre supporteurs du PSG membres du virage Boulogne, et membres du virage Auteuil, tribune rivale au sein du Parc des Princes. La première est considérée comme nationaliste, alors qu'Auteuil accueille une population diversifiée. Pour le 13 mai dernier, les nouveaux propriétaires du club de la capitale rêvaient d'une belle carte postale et souhaitaient immortaliser le premier sacre parisien depuis leur prise de contrôle du club en 2011, avec la Tour Eiffel en toile de fond. La préfecture de police n'avait pas donné son accord à un défilé sur les Champs-Elysées.
Échec
Mais malgré 800 policiers mobilisés pour encadrer les milliers de supporteurs arrivés sur l'esplanade, la fête a laissé la place à la violence: 32 blessés, une quarantaine de personnes interpellées, des scènes d'émeute et de pillage dans les zones les plus touristiques de la ville et une cérémonie écourtée avant d'être purement annulée. Le procès des premières personnes jugées en comparution immédiate n'avait pas révélé des profils d'émeutiers chevronnés et des sources policières ne cachaient pas que le but de l'enquête était d'identifier ceux qui avaient initié les violences avant de disparaître.
Ces violences avaient valu à Manuel Valls de vives critiques de l'opposition qui l'avait accusé d'"amateurisme" et d'inertie" face aux casseurs. Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, avait réclamé la démission du préfet de police de Paris Bernard Boucault, et le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, avait demandé la constitution d'une commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la sécurité des grands événements et manifestations à Paris. Claude Goasguen, député-maire du XVIe arrondissement où se trouve le Trocadéro, a carrément demandé la démission de M. Valls, qui figure en tête des différents palmarès de popularité des personnalités politiques. Mais M. Valls a défendu ses troupes dont le préfet de police, soutenu par le président François Hollande, déplorant une "agression contre l'image de la France" et jugeant que les casseurs étaient les "premiers responsables des débordements". Face aux critiques, Manuel Valls avait reconnu un "échec", assuré que les policiers "étaient largement nombreux mais (admis) que ces scènes de guérilla montraient combien l'ordre public est quelque chose de difficile".
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