Nantes se paye aussi l'OM
Le vent mauvais persiste sur le Vieux Port de Marseille. Avant que le nouveau Vélodrome ne soit fermé, il s'est engouffré avec un malin plaisir sur la pelouse. Battu sur le fil 1-0 à Lille mardi après avoir perdu Valbuena sur blessure, l'OM n'a pas réussi à relever la tête. Au contraire de Canaris qui ont plané sur le Mistral toute la semaine. Un succès dans les arrêts de jeu mercredi contre Valenciennes (2-1) et la première victoire à Marseille depuis 1992, Nantes capitalise et ne songera bientôt plus au maintien. Les deux équipes sont aux antipodes et démontrent à quel point la confiance peut influer sur le cours d'un match et d'un championnat. Excellent dans le pressing et l'utilisation du ballon, le FCN n'a pas tardé à ouvrir le score. Après une première chaude alerte une minute plus tôt sur le but de Mandanda, où Bessat avait tergiversé, c'est Djordjevic qui apportait à son tour le danger. L'attaquant fixait Diawara et servait en retrait Bedoya dans la surface. Le tir de l'Américain, dévié par Mendy, prenait à contrepied Mandanda (1-0, 16). Passé par le club écossais des Glasgow Rangers et par Helsingborgs (Suède), Bedoya inscrivait là son 3e but de la saison en L1. Sans un arrêt réflexe de Mandanda, une tête de Djilobodji, reprenant un corner de Gakpé, aurait même pu alourdir le score (28e). L'OM n'avait par grand chose à opposer à la supériorité nantaise hormis une frappe de Payet sur Riou (20e) et un coup franc de Thauvin (45e).
Nantes de plus en plus haut
Le replacement de Payet dans l'axe changeait la donne en deuxième mi-temps. Plus percutant et influent, l'International donnait un autre visage à Marseille. Sa nouvelle frappe trouvait encore Riou (59e) mais la pression s'accentuait sur le but des Canaris. Plus actif, notamment sur le côté droit, Gignac laissait espérer le Vélodrome d'une sortie de crise. Il adressait un beau centre pour Khalifa. En position idéale, le Tunisien manquait l'immanquable en tirant au-dessus (67e) et pouvait se prendre la tête à deux mains. Entretemps, Gignac avait réclamé un pénalty inexistant, qui valait un carton à Payet, lequel avait fait savoir à l'arbitre le fond de sa pensée. Le Réunionnais cédait peu après sa place à Jordan Ayew, mais Nantes, sans s'énerver, faisait le dos rond sous le feu des attaques olympiennes désordonnées. Djordjevic héritait lui d'une balle de match mais Mandanda, d'une belle parade, détournait son tir (79e). Pour rien car l'OM restait à quai pendant l'envol des Canaris à la 4e place. Les "Baup démission" qui sont tombés du Virage Sud ne risquent pas de s'éteindre.
Réaction
Michel der Zakarian (entraîneur de Nantes): "On a fait un bon match du début à la fin. On était venu pour poser des problèmes à Marseille, on savait qu'ils étaient dans l'obligation de gagner. On les a fait douter, on a été très bon dans la récupération du ballon, on n'a pas jeté le ballon, on les a fait courir. On aurait pu arriver à 2 à 0 à la pause. Ensuite on les a fait jouer. On a joué juste, on les a fait courir, on savait que si on gagnait on passait à la 4e place, c'est une très bonne soirée pour nous. Sur ce match on a été meilleur qu'eux dans tous les domaines, mais depuis le début de la saison on n'a pas volé nos victoires, on essaie de jouer même si parfois on pourrait être meilleur dans le jeu. On fait avec nos qualités. Avec la qualité qui s'instaure dans le groupe, tous les joueurs élèvent leur niveau de jeu. C'est une victoire différente, à Rennes c'était un derby, ce soir, c'est un club et une ville où j'ai grandi. Ça me fait plaisir de venir gagner ici. La priorité c'est le maintien, il nous manque cinq victoires pour y arriver. Après si on peut faire plus... mais on ne va pas se prendre la tête".
Elie Baup (entraîneur de Marseille): "Sur les vingt premières minutes où on n'était pas du tout dans le match, les 20 dernières minutes à Lille ont pesé. Nantes en a profité pour marquer un but, on a ensuite essayé de jouer plus haut mais sans réussite. L'idée était ensuite d'aller chercher notre adversaire plus haut. Le but nantais n'est pas la conséquence du système. Ensuite en 2e mi-temps, il fallait revenir au score, essayer de marquer, on n'y est pas parvenu. La situation est aussi la conséquence de toute cette série de matches que l'on vit depuis septembre, beaucoup de matches avec beaucp d'intensité et pas de points pris. Que ce soit en Ligue des champiosn ou contre Lille ou Nantes, cela pèse sur les organismes et dans les têtes. Il faut y ajouter les blessures. On doit limiter la casse d'ici la trêve. A la mi-temps, on a appelé à la révolte, comme à Lille. Après toutes les déconvenues que l'on vit depuis deux mois, on appelle à la révolte, mais ce n'est pas suffisant. Il y a eu dans l'histoire de notre club des retours incroyables, rien n'est jamais fini avec la victoire à trois points en espérant un sursaut. Le match contre Dortmund va être compliuqué, Nkoulou et Romao sont suspendus et il y a aussi des blessés."
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