Nabil Fekir rattrape le temps perdu
"L’équipe de France, je l’ai en tête à très court terme." A l’aube d’entamer cette nouvelle saison, Nabil Fekir n’avait pas caché ses ambitions lors d’un entretien accordé à L’Equipe : celles de revêtir à nouveau le maillot floqué du coq et faire partie de l’aventure russe pour la Coupe du Monde 2018. Après un début de saison en boulet de canon, le Lyonnais a réussi son premier pari puisqu’il retrouvera Clairefontaine dès lundi pour les deux prochains matches de l’équipe de France face aux Pays-Bas et au Luxembourg, presque un an après sa dernière sélection. Et au vu de ses performances, ce n’est probablement qu’un début : celui du renouveau.
Fekir est redevenu Fekir
Car depuis le mois de juillet, Fekir est enfin redevenu Fekir, celui qui avait étalé de toute sa classe la Ligue 1 le temps d’une saison 2014/2015 exceptionnelle (16 buts, 9 passes décisives toutes compétitions confondues), celui dont l’association avec Alexandre Lacazette faisait vibrer tous les supporters lyonnais, celui qui commençait doucement à faire son trou en équipe de France. Mais ça, c’était avant cette foutue blessure, le 5 septembre 2015 lors d’un match amical face au Portugal. Titulaire pour la première fois sous le maillot Bleu, Fekir s’écroule après moins d’un quart d’heure de jeu, le genou en vrac. Résultat : une rupture du ligament croisé droit qui vient stopper le jeune lyonnais en plein envol. S’en suit une saison sur le flanc, un Euro 2016 sur le canapé avant un retour mitigé la saison passée, où longtemps s’est posé la question de savoir si Nabil Fekir avait définitivement perdu son Mojo.
Mais le Lyonnais a du caractère et bosse tout l’été pour revenir affûté et prêt physiquement, une manière de chasser les doutes et de repartir à zéro. A l’image de son club, qui en un été a perdu Alexandre Lacazette, Corentin Tolisso, Maxime Gonalons ou encore Mathieu Valbuena. L’OL se cherche alors un nouveau patron et c’est sur le biceps gauche de l’enfant du club que vient se greffer naturellement le brassard de capitaine. Un choix fort de la part de son entraîneur Bruno Genesio, avec qui les relations n’ont pas toujours été au beau fixe. "Nous avons beaucoup échangé. Chacun a fait son mea culpa : personnellement, le fait de l'avoir utilisé sur un côté. Si je lui ai confié le brassard, c'est qu'il a été exemplaire sur le terrain et dans son comportement" soulignait l’entraîneur lyonnais avant la reprise du championnat.
"Pas le nouveau Nabil"
Regonflé par la confiance et repositionné en soutien de l’attaquant comme à la belle époque, Nabil Fekir marche sur la Ligue 1 en ce début de saison, avec trois buts et trois passes décisives dont un bijou contre Bordeaux le week-end dernier, avec cette inspiration géniale du milieu de terrain. L’heure du Nabil nouveau a-t-il sonné ? Pour Bruno Genesio, tout est simplement redevenu comme avant. "Ce n'est pas le nouveau Nabil. C'est celui que l'on a connu avant sa blessure, avec plus de maturité et plus d'expérience. A l'image de l'encadrement et des autres joueurs, il a su tirer les conséquences de la saison dernière et s'est donné les moyens d'être à son meilleur niveau", a commenté l'entraîneur lyonnais jeudi en conférence de presse avant le match face à Nantes ce samedi. Un constat confirmé jeudi par Didier Deschamps. "Il a retrouvé toute sa vitesse, sa percussion. (…) Sur ce que je vois depuis le début de saison, c’est le Nabil d’avant sa blessure." De quoi avoir de grandes ambitions avec l'OL cette saison et espérer voir la Russie l'été prochain pour un Nabil Fekir qui n'a désormais plus de temps à perdre.
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