Monaco-Nice, le derby le plus sexy de la Côte d'Azur
Seuls 17 petits kilomètres de littoral et 20 points de différence de but séparent Monaco (+43) de Nice (+23), avant le grand sommet de la 23e journée de Ligue 1 au stade Louis-II. "C'est une rencontre très importante, de prestige, estime d'ailleurs Tiémoué Bakayoko. Ce n'est pas souvent que Monaco et Nice se retrouvent premier et deuxième." Le Brésilien Dante, leader de la défense niçoise, le reconnaît. "Je rêvais de vivre quelque chose comme ça, mais je ne m'attendais pas à être premier, puis deuxième, avec le même nombre de points que Monaco, dit-il. Je suis agréablement surpris. Très heureux aussi." Les deux hommes sont convaincus de l'importance multiple de ce sommet. D'abord, il y a la rivalité locale. Les supporteurs niçois ont l'habitude d'envahir Monaco - notamment en scooters - depuis leur remontée dans l'élite en 2002. Jeudi dernier, les 2000 places du virage sous les arcades sont parties en quelques heures.
Millionnaire contre populaire, c'est fini
Ex-Monégasque et néo-Niçois, Mounir Obbadi estime que "la ferveur est du côté des Niçois". "Ce sera mon sixième derby, ça a toujours été comme ça, souligne l'entraineur monégasque Leonardo Jardim. Il y aura beaucoup de tension, de provocation". L'OGCN l'a attisé en postant une petite vidéo de présentation montrant un petit garçon niçois partant au match avec son père avec la cohorte des deux-roues et par contraste un petit Monégasque trop bien coiffé ajustant sa cravate avant d'aller au stade. "On en connaît le climat et son importance pour nos supporteurs", poursuit Bakayoko. En revanche, ne parlez plus aux Monégasques du match entre le club millionnaire, et celui populaire. "C'était avant l'arrivée de Balotelli, Dante et autres", lâche Jardim. "On fait passer Nice pour le petit, sourit Bakayoko. Mais il y a de grands joueurs. Leur effectif n'a rien à nous envier." Au-delà de l'antagonisme entre les deux cités, ce derby vaut surtout pour l'intérêt sportif, cette année. Monaco voudra laver l'affront de l'aller (4-0, le 21 septembre). "On est reparti avec une grosse valise, j'espère que c'est quelque chose qui nous a piqués", lance Bakayoko. "Ce jour-là, on était au-dessus et en pleine réussite", se souvient l'entraîneur niçois Lucien Favre, dont ce sera la première à Louis-II. "Mais Monaco a eu des occasions nettes en première période, comme ensuite à 2-0".
"Pas de revanche"
"On n'a pas oublié, rétorque Jardim. Mais en football, il n'y a pas de revanche." Si le technicien portugais ne souhaite pas voir ses joueurs obnubilés par ce sentiment-là, c'est que pointe le meilleur à l'horizon: le titre. Pour cela, il n'entend pas les voir se départir de leurs qualités et déjouer. Bakayoko explique: "On n'est pas dans une approche de revanche. Le contexte est autre. Je ne sens pas plus d'excitation que ça dans notre groupe. Il ne faut pas trop en faire, être sûr de notre force, solide et efficace". Après le nul mérité ramené de Paris (1-1), Monaco se sent d'ailleurs très fort. Cela transpire. "Si on gagne, on met un vrai coup en repoussant Nice et Paris à trois points", insiste Bakayoko pour lancer son "message". Favre, dont l'équipe ne joue plus que le championnat, contrairement à Monaco et au Paris SG encore engagés dans quatre compétitions, doit penser la même chose. Mais sa méthode est plus clinique encore. "Je demande en permanence aux joueurs de rester concentrés sur le travail, conclut-il. Monaco, ce sera évidemment un match particulier, un derby entre les deux premiers. Mais juste derrière, dans cette +semaine anglaise+ (à trois matches, ndlr), on enchaîne avec Saint-Étienne et Rennes."
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