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Monaco-Lille : 11e de Ligue 1, l'ASM cherche son second souffle

L'AS Monaco est loin de son niveau du premier semestre 2021. Les Monégasques doivent se reprendre contre Lille, vendredi soir.

Article rédigé par franceinfo: sport - Elio Bono
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
A l'image d'Aleksandr Golovin, ici contre Lens le 21 août, l'AS Monaco doit se montrer plus régulière. (VALERY HACHE / AFP)

Il fut un temps, pas si lointain, où un Monaco-Lille déchainait les passions et constituait une affiche entre deux prétendants au titre. Quelques mois plus tard, la rencontre entre les deux derniers bourreaux du PSG au palmarès de la Ligue 1 revêt un caractère presque ordinaire. Vendredi 19 novembre, c'est dans la froideur du mois automnal et dans l'anonymat du ventre mou que l'ASM, 11e, et le LOSC, 12e, s'affrontent. Si les difficultés des Dogues de Jocelyn Gourvennec ont été mises en lumière en Ligue des champions, malgré la dernière victoire à Séville, quid des balbutiements monégasques ?

Très irréguliers en Ligue 1, les Monégasques n'y arrivent pas contre les cadors. Sèchement battu par Lens, Marseille et Lyon (0-2 à chaque fois), Monaco n'a fait preuve de caractère qu'à Nice (2-2) ou face à Montpellier (3-1). Les autres victoires, seulement obtenues contre des promus (Clermont et Troyes) ou des navires à la dérive (Bordeaux et Saint-Etienne), justifient la place du club du Rocher au classement. Indigne de son statut de l'an dernier. "L’année dernière, on était dans la peau du chasseur et de l’outsider. Cette saison, on est chassés et cela change beaucoup de choses. On est des favoris.", tente de justifier l'entraîneur du club Kovac.

Une attaque déjà muette 8 fois depuis août

Ces résultats contrastés étonnent d'autant plus que l'effectif de Niko Kovac n'a guère bougé cet été. Emballante la saison dernière, l'équipe du Rocher s'était mêlée à la lutte pour le titre. La troisième attaque du championnat (76 buts) était portée par un duo diabolique, formé par Wissam Ben Yedder (20 buts en 37 matchs) et Kevin Volland (15 réalisations en 35 sorties). Les deux compères sont restés, mais leur rendement est moindre cette saison. Le capitaine reste prolifique avec 8 buts (dont 3 penalties) toutes compétitions confondues, mais l'Allemand n'a trouvé le chemin des filets qu'à 4 reprises. 

Ce manque de réussite de la doublette se ressent forcément dans les résultats. En Ligue 1, l'ASM a inscrit 17 buts en 13 sorties. Et les 11 réalisations en 8 matchs européens n'améliorent pas cette moyenne. Au total, l'attaque monégasque est restée muette à huit reprises depuis août. Déjà trois fois de plus que l'ensemble de la saison passée. Battu à Brest (0-2) puis tenu en échec par le PSV et Reims (0-0), Monaco n'a plus marqué depuis fin octobre.

"Je connais cette statistique et je n'en suis pas content. On a utilisé ces dix jours pour travailler l'animation offensive avec la bonne dizaine de joueurs qui étaient présents."

Niko Kovac

en conférence de presse

Plusieurs facteurs expliquent cette disette relative. Tout d'abord, Ben Yedder et Volland pâtissent d'une animation offensive globale en berne, en particulier sur les ailes. Dans un schéma oscillant entre le 4-4-2 et le 3-4-1-2, certains excentrés comme Gelson Martins ou Aleksandr Golovin ont un rendement inférieur à celui de l'an passé. Le double-pivot, formé par le néo-international Aurélien Tchouaméni et Youssouf Fofana, évolue aussi un cran en-dessous.

Surtout, l'ASM pâtit d'un calendrier infernal cette saison. Entre le championnat et les rendez-vous européens, Monaco a disputé 21 rencontres, plus que toute autre écurie française. Cinq joueurs, dont Volland et Ben Yedder, n'ont manqué qu'un seul match. Présents à l'Euro en juin puis souvent réquisitionnés par leurs sélections, les deux attaquants ne s'arrêtent jamais. "Après les matchs, je suis toujours très fatigué. Je reçois beaucoup de coups", a d'ailleurs indiqué l'Allemand en conférence de presse.

L'accumulation des matchs, un nouveau paramètre à gérer

L'an passé, les Rouges et Blancs ne disputaient pas de Coupe d'Europe. Cette année, au gré de déplacements en Ukraine, en République tchèque ou en Autriche, l'ASM enchaîne, au risque de se fatiguer. "Il faut apprendre une autre vie de footballeur. Être capable de jouer tous les trois jours est totalement différent que de jouer une fois par semaine", déclarait Niko Kovac début novembre. Le technicien croate va devoir s'y faire : avec huit points, les Asémistes dominent leur groupe de Ligue Europa et sont bien partis pour rester européens au printemps.

Ces bons résultats sur la scène continentale constituent un motif d'espoir pour la suite de la saison monégasque. Même si l'ASM n'y est pas toujours reluisante, elle tient tête à la Real Sociedad et au PSV

Habitué à des fins de saisons en boulet de canon

Et on aurait tort d'enterrer l'ASM si vite. A en croire Alexander Nübel, l'ambiance est au beau fixe. "L’état d’esprit est bon dans le groupe, nous sommes tous motivés pour retrouver des résultats positifs. Nous sommes prêts à nous battre, à tout donner pour redémarrer une dynamique", indique le gardien prêté par le Bayern sur le site du club.

Le portier allemand, en délicatesse sur ses premiers matchs mais en progrès depuis, illustre ce vent d'optimisme. Niko Kovac se veut, lui aussi, rassurant devant un classement "serré" - Nice, troisième, n'est qu'à cinq points. "Je crois en cette équipe, en ses capacités et je sais que ça va tourner", abonde l'ancien coach bavarois.

L'historique récent de l'ASM aide à justifier ces propos. Car depuis sa remontée dans l'élite en 2013, le club a pris l'habitude de mieux réussir ses deuxièmes parties de saisons. En 2016-2017, 11 points de plus lors du second semestre (53 points contre 42) lui ont permis de briguer son dernier titre de champion. L'an passé, ce total s'est porté à 12 unités (45 points contre 33). Monaco n'aime pas le sprint final, il en raffole. Et pourrait, à condition de redresser rapidement la barre, être l'un des principaux acteurs de la fin de saison.

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