Lille est rentré dans le rang
On ne va pas parler de l'effet nouveau stade mais après Grenoble et Le Mans, quasiment rayés de la carte du football professionnel, il ne fait pas bon jouer dans une enceinte flambant neuve. Lille est bien plus solide que ces deux clubs et le parallèle s'arrête là pour l'instant. En revanche, il y a de réels motifs d'inquiétude au sujet des Dogues. Après avoir raté une qualification européenne la saison dernière, Lille a vu son effectif amputé de plusieurs joueurs majeurs (Chedjou, Digne, Payet et Thauvin) sans recrue pour les compenser. Les supporters se sentent floués et demandent des comptes à la direction. Dimanche, ils étaient près de 800 à manifester sur le parvis du Stade Pierre-Mauroy, banderoles et slogans à l'appui : « Seydoux qu'est-ce que t'as fait des sous? » ou « 40M, mais pour quelle ambition? ». Frédéric Paquet, directeur général adjoint et Florian Thauvin, parti au clash avant de rejoindre Marseille, ont été les principales cibles des supporters. Le malaise est palpable et la fracture n'est plus très loin.
Un nouveau chantier
Sur le terrain, tout n'est pas si noir mais le bilan est mitigé. Après sa défaite contre Nice, la première à domicile cette saison, Lille est 11e avec 7 pts au compteur. Rien de dramatique sauf quand on vise le premier tiers de la Ligue 1. Et si le Losc n'avait plus les moyens de ses ambitions ? Le club affiche bien le 5e budget du championnat avec 75 millions d'euros mais ça ne se voit pas sur le terrain. L'équipe se cherche, doute et manque de caractère. Diminués, les Aiglons en ont bien profité. "On n'a pas le droit de faire des cadeaux, sur les deux buts, on est un peu absents, attentistes, regrettait l'entraîneur lillois René Girard dimanche après la défaite. Il faut qu'on en tire les enseignements et que l'on continue à bosser. Je ne peux pas reprocher aux joueurs de ne pas avoir fait les efforts mais de ne pas avoir su être concentrés sur les moments-clés, on l'a payé cash." La fin de l'ère Rudy Garcia, remplacé par René Girard, doit encore être digérée, tout comme l'affaire Thauvin qui a pourri la fin du mercato lillois. C'est un nouveau chantier qui a pris place au stade Pierre-Mauroy. Lille est redevenue une équipe moyenne qui pourrait attendre plusieurs années avant de revivre une nouvelle période dorée.
Patience et stabilité
Raccourcir le temps, c'est le but des Nordistes. En joueur d'expérience, Salomon Kalou connaît le chemin. "On a une équipe jeune, on sait qu'on aura beaucoup de matches difficiles et on ne va pas se décourager à chaque fois qu'on prend une raclée, assure-t-il. Bien au contraire, on apprend et on progresse." La deuxième mi-temps face à Nice est un signe encourageant. "C'était un match très difficile, et je savais que rien n'était définitif car Lille était très entreprenant", a souligné le coach niçois Claude Puel, ancien de la maison nordiste. La reconstruction demande de la patience et de la stabilité. Aux dirigeants lillois de remettre en place ce système qui a fait la force du club pendant quelques années.
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