Ligue 1 : Jean-Louis Gasset, la grande interrogation stéphanoise
Une équipe qui tourne à merveille depuis deux mois, une fin de saison canon, une brillante victoire dans le Chaudron face à Nice (3-0) pour valider son retour en coupe d’Europe et une alchimie toujours aussi belle entre joueurs et supporters. Difficile de croire que l’on peut connaître la crise en cette fin de saison du côté de Saint-Etienne. Pourtant, c’est tout le peuple vert qui est aujourd’hui en apnée, dans l’attente d’une décision concernant l’avenir de leur coach Jean-Louis Gasset. Restera, restera pas ? C’est la grande interrogation des prochains jours dans le Forez.
"Je ne sais pas encore si je serai entraîneur de Saint-Etienne. Avec les présidents, que j'ai vus lundi dernier, on a décidé de se revoir en début de semaine. On a des choses à se dire. Il faut des garanties obligatoirement", a prévenu Gasset samedi soir. Pour l'heure, la tendance serait plutôt à un départ du technicien âgé de 65 ans qui pourrait revenir à Montpellier, son club de coeur (mais pas comme entraîneur). En toile de fond : l'opposition persistante entre les deux actionnaires de l'ASSE, Bernard Caïazzo, président du conseil de surveillance, et Roland Romeyer, président du directoire.
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Le premier a été l'artisan de sa nomination comme entraîneur principal en décembre 2017. Le second, qui gère le club au quotidien, a des relations difficiles avec lui, selon les connaisseurs du club. Au pouvoir depuis 2004, les deux dirigeants ont dans un premier temps laissé la direction opérationnelle du club aux Vincent Tong Cuong, Damien Comolli ou Omar da Fonseca avant de reprendre les clés en 2009 quand les Verts se sont retrouvés au bord de la relégation et de la faillite. Le mandat de Christophe Galtier, de décembre 2009 au printemps 2017, a amené constance et résultats en même temps qu'un retour sur la scène européenne durant quatre ans (2013-2017).
Gasset veut des garanties
Mais le club a depuis renoué avec sa vieille instabilité : si Jean-Louis Gasset devait partir, son successeur serait le cinquième technicien en deux ans. Gasset peut activer l'option d'une année de contrat supplémentaire en cas de classement parmi les huit premiers (les Verts sont sûrs de finir 4es). Mais pour cela, l'entraîneur veut la garantie de disposer d'un effectif suffisant en quantité et en qualité pour mener de front --et avec des ambitions-- le championnat de France et la Ligue Europa.
"Jouer la coupe d'Europe avec un effectif réduit, c'est difficile. Et à jouer jeudi puis dimanche, on voit des équipes qui manquent leur saison. Si nous parvenons à trouver un accord, on dira +pourquoi pas?+ mais il y a un an, je m'étais déjà posé la question et j'avais hésité", a prévenu Gasset. Cet hiver, conscient d'avoir un groupe étriqué pour la seconde moitié de saison, il avait demandé son renforcement sans être entendu. Tout à l'inverse de ce qui s'était produit au mercato hivernal 2018 quand il s'agissait de sauver l'équipe de la relégation en Ligue 2 après l'épisode rocambolesque de l'arrivée de l'Espagnol Oscar Garcia puis de son remplacement par l'inexpérimenté Julien Sablé, ancien joueur du club. Et c'est avec une équipe amputée de plusieurs joueurs blessés ou suspendus que Jean-Louis Gasset termine le championnat.
Gasset, avant M'Vila ?
Le maintien du coach ou son départ aura une influence sur l'avenir de plusieurs joueurs et notamment celui du milieu Yann M'Vila, arrivé à l'ASSE par l'entremise de Gasset. "C’est un très grand entraîneur, on lui doit énormément de respect. Je l’ai déjà dit : s’il part, il y a de grandes chances que je m’en aille aussi". Rémi Cabella et Mathieu Debuchy ont eux aussi laissé entendre qu'il pourraient quitter le Forez en cas de départ de leur coach.
Mais dessiner les contours de l'effectif est aussi une question de moyens. Or l'AS Saint-Etienne ne parvient pas à disposer d'un budget supérieur à 75 millions d'euros. La cession de tout ou partie du capital du club à un groupe américain n'a pas abouti et la recherche d'un actionnaire minoritaire qui apporterait des moyens supplémentaires, non plus. Pour monter son effectif 2018/2019, l'ASSE avait eu recours à l'emprunt auprès de banques allemandes. Les cessions de contrat, dont celle du jeune William Saliba (un montant de 15 millions d'euros est évoqué), restent indispensables pour trouver l'équilibre financier... au détriment de la progression sportive.
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