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Ligue 1 : Icardi – Mbappé, pourquoi les séparer ?

Alignés à la pointe de l’équipe parisienne, Mauro Icardi et Kylian Mbappé ont éclaboussé ce PSG – OM de leur talent. Les deux avant-centres parisiens y sont allés de leur doublé et ont confirmé leur belle entente devant les buts. Au point qu’il devient difficile d’imaginer ces deux-là l’un sans l’autre pour mener l’attaque du champion de France en titre.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

Ils ont mis le Classique dans leur poche. Le PSG n’a eu besoin que de deux buteurs pour laminer son grand ennemi l’Olympique de Marseille 4-0 au Parc des Princes. Mauro Icardi et Kylian Mbappé ont rayonné et ont chacun fait trembler les filets de Steve Mandanda à deux reprises. Les deux attaquants parisiens ne cessent de peaufiner leurs automatismes à la fois ensemble, et dans le collectif de leur formation. Le duo laisse de plus en plus penser qu’ils étaient faits pour s’entendre dans l’équipe de la capitale.

Si le PSG était officiellement aligné en 4-3-3 au coup d’envoi avec Mbappé excentré à gauche et Angel Di Maria à droite, l’équipe de Thomas Tuchel a fréquemment donné l’impression d’avoir un monstre à deux têtes aux avant-postes. Di Maria n’a pas hésité à jouer là où le jeu le portait, jouant plus proche de son milieu de terrain pour se placer en cerveau de l’affaire, et laissant à ses deux compères les rôles de tueurs.

11 buts à deux

Mauro Icardi a été le premier à se montrer dangereux dans son registre habituel, qu’il maîtrise sur le bout des doigts. Toujours à la limite du hors-jeu et dans le sens de l’action, le joueur prêté par l’Inter s’est montré clinique à souhait. Il n’a eu besoin que de 15 ballons touchés pour s’affirmer en véritable poison pour la charnière centrale marseillaise.

Ses deux réalisations sur deux appels dans le dos de Boubakar Kamara ou Bouna Sarr sont l’illustration parfaite de toutes ses qualités. Et de ce qui le rend indispensable au PSG ces dernières semaines. "Mauro s’est intégré très vite, à notre jeu, à notre style, s’est félicité Thomas Tuchel. Il a montré qu’il pouvait nous aider sans le ballon, notamment contre le Real Madrid. Et depuis, il est de mieux en mieux à l’entraînement et à chaque match. Il a gagné en confiance."

Avec un tel poids sur les arrière-gardes adverses, Kylian Mbappé peut un peu plus se régaler. À l’image de son triplé express contre Bruges en Ligue des champions mardi dernier, le tricolore a prouvé que sa blessure à la cuisse était bien derrière lui. L’international français n’a pas hésité à plonger au centre du jeu par ses courses et ses appels afin d’apporter le danger sur le but phocéen. Avec l’intelligence de jeu et le placement d’Icardi pour lui ouvrir des espaces, le champion du monde a encore plus de latitude pour faire parler sa vitesse de pointe sur les contre-attaques éclairs des siens.

On l’a même vu chercher plus fréquemment en deuxième période son alter-ego sud-américain, gâchant une balle de triplé sur un joli service de l’Argentin. Mbappé et Icardi se sont donc finalement arrêtés sur un doublé. Les voilà auteurs des onze derniers buts parisiens toutes compétitions confondues. Inarrêtables. "Je savais qu'en venant en PSG, je devrais marquer des buts, a réagi Icardi à Canal +. C'est ce que je fais depuis toujours et je suis venu avec cette envie. J'ai joué avec de très grands joueurs, mais c'est clairement la meilleure équipe dans laquelle j'ai joué."

Cavani officiellement supersub ? Tuchel balaie l’idée

Avec un binôme aussi prolifique dans une équipe qui gagne, on en viendrait presque à se demander pourquoi Paris se déciderait désormais à tout bouleverser. Edinson Cavani a beau être revenu à la compétition – il est d’ailleurs rentré en jeu, à gauche, à la 71e minute – l’Uruguayen ne fait plus figure que de troisième option en pointe au vu des performances de ses coéquipiers. Le meilleur buteur de l’histoire du club doit-il désormais se contraindre à un rôle de remplaçant ? Son entraîneur Thomas Tuchel s’est montré catégorique. Pour aller au bout de ses ambitions, Paris a besoin d’un groupe, pas de onze titulaires. Et Cavani en fait partie.

"Il nous manque encore quelques joueurs, Edinson qui a manqué plusieurs semaines, Neymar, Idrissa Gana Gueye, ou même Thomas Meunier qui a beaucoup joué ces derniers temps. Ça ne marche pas comme ça, une équipe-type, ça veut dire onze joueurs et ce n’est pas possible. On joue tous les trois jours et on doit être prêt pour gagner, pour mettre de l’intensité et de la qualité parce que c’est ce qui est attendu de nous. Pour cela, on a besoin de tous les joueurs. Je n’ai pas un onze-type dans ma tête."

Il n’empêche, imaginer Cavani titulaire dans l’immédiat impliquerait nécessairement de modifier l’équilibre actuel de l’équipe, qui donne pourtant de très solides garanties. Le mettre à gauche obligerait à faire évoluer Di Maria dans un autre rôle, lui qui est pourtant double passeur décisif ce dimanche, et impliqué sur 14 buts du PSG en 15 matches depuis le début de l’exercice. Et replacer Icardi serait mettre en péril sa belle dynamique, si cruciale pour un buteur. On finirait même par croire que quand Paris évolue comme lors des 45 premières minutes contre l’OM, l’autre grand absent Neymar devient un luxe, plus une nécessité.

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