Ligue 1 : comment la faible concurrence a mis le PSG sur la voie royale d'un nouveau titre
Et de 12 ? La Ligue 1 ne tirera le rideau que le 18 mai mais l'identité du prochain champion de France semble déjà connue. Le Paris Saint-Germain est sur une voie royale pour enchaîner un troisième sacre consécutif. Le club de la capitale compte 12 points d'avance sur son plus proche poursuivant, l'étonnant Stade brestois, à seulement huit journées de la fin. C'est sans le moindre suspense dans sa course vers le titre que le PSG se déplace à Marseille pour le Classique dimanche.
Jamais une équipe possédant une telle avance après 26 journées ou à 8 journées de la fin de la saison n'a échoué à être sacrée championne de France. Luis Enrique a beau avoir déclaré qu'il ne pensait pas que le titre était plié après la victoire contre Nantes, mi-février, ce qui était une quasi-certitude est désormais une évidence. Le même soir, son homologue Jocelyn Gourvennec n'avait pas fait dans la langue de bois : "Le PSG va être champion, la seule chose, c'est de savoir à quel moment".
Il ne manque plus que la date du couronnement
À force de voir le club de la capitale survoler les débats, une forme de lassitude s'est installée dans le foot français. Il faut dire que le voir disposer d'au moins 12 points d'avance après 26 journées n'est pas une première. Le PSG avait fait au moins aussi bien à ce stade de la compétition lors de cinq de ses neuf titres glanés sous gouvernance qatarienne (en 2016, 2018, 2019, 2020 et 2022). Mais cette saison, Paris n'écrase pas particulièrement la concurrence.
Comparé aux temps de passage de ses derniers titres, son total de 59 points après 26 matchs est le plus faible à ce stade depuis 2014-2015. Derrière le club de la capitale, le dauphin brestois compte 47 points, seul Monaco a fait pire en tant que 2e à ce stade sur les 10 précédentes saisons (46 points). De quoi alimenter un peu plus le débat sur l'absence de concurrence proposée au géant parisien depuis le début de l'année 2024.
"Évidemment, si nous avions un adversaire plus proche de nous, on serait mieux préparé. Il faut forcer la motivation."
Luis Enrique, l'entraîneur du PSGen conférence de presse le 24 février
"Le problème c'est l'adversité qui n'est pas là et qui n'est pas assez bonne pour pousser le PSG dans ses retranchements", tranchait l'ex-joueur du PSG Jérôme Rothen dans son émission sur RMC mi-janvier. La question ne se posait pourtant pas pendant les trois premiers mois de la saison. Paris a dû attendre le 11 novembre pour prendre les commandes du championnat en doublant la sensation niçoise.
Brest presque dauphin malgré lui
À la mi-saison, juste avant la trêve hivernale, l'OGC Nice n'accusait que cinq points de retard. Prime Video avait alors demandé à Kylian Mbappé si les Aiglons allaient "embêter" le PSG dans la course au titre. "Vous pensez ? Moi, je ne pense pas". La réponse sèche de la star tricolore avait alors fait le tour des réseaux sociaux, avant que l'avenir ne lui donne raison. Depuis cette interview, un gouffre s'est créé entre les deux formations, en grande partie à cause de la mauvaise passe niçoise (8 points pris sur 27 possibles depuis janvier).
Cette panne sèche n'a pas permis l'émergence d'un nouvel adversaire direct. Brest s'est retrouvé propulsé dans les hautes sphères à peine un an après s'être battu pour se maintenir dans l'élite. Les concurrents identifiés en début de saison ont tous déçu. Le génial deuxième de la saison passée, Lens, a connu une mise en route tardive et est moins impressionnant depuis les départs de Seko Fofana et Loïs Openda l'été dernier. Marseille a déjà vu quatre coachs se succéder sur son banc. Quant à Monaco et Lille, ils font légèrement moins bien que la saison passée au même stade.
Aucune de ces équipes n'a tiré profit du petit trot du PSG, tenu en échec trois fois d'affilée entre fin février et mi-mars. Certes souvent ralenti par des matchs nuls (8) et bousculé dans cette saison censée être celle de la reconstruction, le club de la capitale n'a connu pour le moment qu'une seule défaite en Ligue 1, face à Nice en septembre.
Derrière le Classique, il ne lui restera qu'un match à jouer contre une équipe de l'actuelle première partie de tableau (Nice, justement, le 3 mai). S'il évite un affront au Vélodrome dimanche, le dernier rendez-vous important de L1 sera passé et il pourra concentrer toutes ses forces sur la campagne de Ligue des champions et la Coupe de France.
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