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Ligue 1 : 46 jours sur le banc, disette record, la mauvaise passe de Raymond Domenech

Nommé entraîneur du FC Nantes le 26 décembre, Raymond Domenech a été démis de ses fonctions ce mercredi 10 février. En 46 jours à la tête des Canaris, l’ancien sélectionneur n’a pas gagné un seul des 7 matches disputés. Ce qui ne l’a pas empêché d’écrire un peu plus sa légende à grands coups de punchlines, mais aussi grâce à quelques « records ».
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (JEAN CATUFFE / JEAN CATUFFE)

• Le plus rapide à faire l’unanimité

On peut dire ce que l’on veut, mais personne ne niera ce fait : avant même son arrivée, Raymond Domenech faisait largement l’unanimité à Nantes. Il est même rare qu’un entraîneur provoque un tel consensus alors qu’il n’a pas dirigé la moindre séance, ni le moindre match. C’était pourtant bien le cas de Domenech à l’heure de poser ses valises à la Jonelière au lendemain de Noël : aucune part de doute, pas de « oui, mais ». Alors certes, si l’ancien sélectionneur a tout de suite fait l’unanimité, c’était contre lui. Mais il n’empêche qu’il a tout de suite mis tout le monde d’accord. Avant de donner raison à tous. 

• Le pire entraîneur nantais après 5 matches

Pour son cinquième match sur le banc nantais, Raymond Domenech a vu ses hommes s’incliner contre l’AS Monaco dans le cadre de la 22e journée de Ligue 1 (1-2). Rien de bien grave, et un même un résultat plutôt logique. Mais aussi une défaite historique : l'ancien sélectionneur est alors devenu le premier entraîneur de l'histoire des Canaris à ne remporter aucun de ses 5 premiers matchs de L1. "Je ne me sens pas désarmé, cette équipe a des ressources, des possibilités, à un moment, cela va venir mais ce n'est pas une autoroute qui se présente, plutôt l'Alpe d’Huez", a ensuite justifié le finaliste du Mondial 2006 en conférence de presse. C’était avant sa mise hors-course. 

• Un bilan comptable record

En sept matches passés sur le banc des Canaris, Raymond Domenech n’a gagné aucun match. Zéro. Nada. Comme à l’Euro 2008. Comme au Mondial 2010. Comme depuis le 22 mai 1993 en Ligue 1. Une éternité. A sa décharge, il est arrivé dans un club qui n’avait déjà plus gagné depuis le 8 novembre, soit depuis 8 rencontres. A son départ, l’escarcelle grimpe à 15 matches, ce qui place le club dans la position de barragiste. Et ce même s'il a débuté par trois matches nuls contre Rennes (0-0), Montpellier (1-1) et Lens (1-1). Et pour cause, il a ensuite été battu par Metz (2-0), par Monaco (1-2) et Lille (0-2), entrecoupé d’un nul (1-1) à Saint-Étienne. A l’heure des comptes, cela fait donc 4 points pris sur 21 possibles, et 3 buts inscrits contre 9 concédés. Et encore, on ne compte pas ceux du 32e de finale de Coupe de France perdu 4-2 contre Lens, match pendant lequel il a perdu son poste.

• Limogé pendant que son équipe joue … sans lui

Sale semaine pour Raymond Domenech. Avant de perdre son poste d’entraîneur à Nantes - son premier depuis 2010 -, l’ancien sélectionneur a été testé positif puis négatif à la Covid-19. Il était donc à l’isolement mercredi après-midi, et pas sur son banc lorsque ses troupes ont pris l’eau contre Lens en 32e de finale de coupe de France (2-4). Pire encore, l’annonce de son éviction est tombée en plein match. Pour le détail, elle a même fuité au moment même où les Canaris inscrivaient un superbe but collectif. Hasard ? 

• Le Canari le plus vite tombé du nid

Depuis 2007, le FC Nantes est aux mains de son président Waldemar Kita - dont les supporters demandent le départ depuis plusieurs mois -. Et pour cause, le boss nantais n’a toujours pas redonné au club son lustre d’antan, se perdant notamment dans une consommation boulimique d’entraîneurs. Ainsi, Raymond Domenech était le 18e coach de l’ère Kita, entamée il y a 14 ans. Faites le calcul : ça fait plus d’un technicien par saison, quand même. Mais face à ces nombreux prédécesseurs, Domenech tire son épingle du jeu en devenant celui qui a été évincé le plus vite. Du haut de ses 46 jours, il détrône Jean-Marc Furlan qui, en 2010, a passé 2 mois pour 9 matchs à Nantes. Il devient aussi le troisième entraîneur à avoir disputé le plus de matches sans victoire à la tête d’une équipe. 

• Bonus : Nantes, plus d’entraîneurs que de victoires

Celle-là, Domenech n’y est pour rien. Depuis le début de saison, Nantes a connu trois entraîneurs : Christian Gourcuff, rapidement limogé, Patrick Collot qui a assuré l’intérim et Raymond Domenech. Antoine Kombouaré devrait lui succéder, et devenir le quatrième technicien de la saison à Nantes. Ce qui fait donc un entraîneur de plus que le nombre de victoires en Ligue 1 cette saison pour les Canaris (3). Kita Circus ?

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