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Les fumigènes ont-ils été éradiqués des stades de football ?

Selon Noël le Graët, le président de la FFF, "il n'y a plus" de fumigènes dans les stades de Ligue 1 et Ligue 2. A-t-il vraiment réussi à faire disparaître ces engins des stades ?

Article rédigé par franceinfo - Joachim Dauphin
Radio France
Publié
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Les supporters du Paris-Saint-Germain utilisent des fumigènes lors de la réception de l'Olympique de Marseille, au Parc des Princes à Paris, le 25 février 2018. (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

Interrogé mardi 10 septembre sur franceinfo sur l’homophobie dans le football, le président de la Fédération française de football Noël Le Graët a pris l’exemple des fumigènes pour illustrer sa capacité à remédier aux problèmes dans les tribunes. 

On a eu une période où il y avait des fumigènes partout, j’ai pris la décision à un moment ferme de m’attaquer à ce sujet, il n'y en a plus.

Noël Le Graët,
président de la FFF

à franceinfo

Faux : les fumigènes n'ont pas disparu des tribunes

Le président de la FFF est rattrapé par l’actualité. Quelques heures seulement avant cette affirmation, quatre supporters du club de Toulouse ont été arrêtés à l’aube pour avoir allumé des fumigènes contre Dijon le 17 août dernier. Selon le président des Indians Tolosa, le groupe de supporters dont fait partie les quatre hommes, interrogé par France bleu Occitanie, c’est une plainte du club qui est à l’origine de cette opération de police. 

Quelques jours plus tôt, lors de la dernière réunion de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) le 4 septembre dernier, deux clubs ont été sanctionnés pour "usage d’engins pyrotechniques"  : 10 500 euros d’amende pour Strasbourg, 9 500 euros pour Sochaux.

Et une semaine plus tôt, Noël Le Graët n’a sûrement pas regardé l’affiche de Ligue 1 Marseille-Saint-Etienne dimanche 1er septembre dernier. Lors de cette rencontre, des dizaines de fumigènes ont été allumés par un groupe de supporters à l’occasion de leur 35e anniversaire. Un spectacle immortalisé par une vidéo publiée sur le compte Twitter du groupe le lendemain.

1,62 million d’euros d’amende la saison dernière

Plus globalement, la facture pour usage d’engins pyrotechniques adressée aux clubs professionnels est en hausse, preuve que le phénomène est loin d’avoir disparu mais aussi que les instances du football ont décidé de durcir le ton. La saison dernière, le montant total des amendes s’élève à 1,62 million d’euros selon un article du Parisien du 2 juillet dernier. Le club le plus sanctionné étant Saint-Étienne (216 500 euros) devant le PSG (201 000 euros) et Nice (150 000 euros). 

Si les fumigènes n’ont pas disparu des stades, Noël Le Graët leur a bel et bien déclaré la guerre. "Je demande à la Ligue, sinon la Fédération le fera, je vous donne ma parole d'honneur, de s'occuper sérieusement des affaires de sécurité. Je n'accepterai plus un seul fumigène", a déclaré Noël Le Graët en clôture de l'Assemblée fédérale qui s’est déroulée à Strasbourg en juin 2018, rapporte l’Équipe. Mise sous pression, la LFP a décidé depuis d’appliquer la tolérance zéro. Ainsi, elle inflige une amende à chaque fois que l’utilisation d’engins pyrotechniques est signalée par le délégué présent au stade. De leur côté, les groupes de supporters revendiquent toujours l’usage festif des fumigènes, selon eux le "craquage" en tribune fait partie intégrante de la culture ultra . En septembre 2017, l’association nationale des supporters a même publié un livret intitulé  "oui à l’utilisation festive des fumigènes dans les stades français".

Peu de condamnations jusqu'ici

La loi punit l’usage des engins pyrotechniques dans les stades depuis la loi Alliot-Marie de 1993. Ceux qui décident de passer outre l’interdiction risquent trois ans de prison, 15 000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction de stade. Mais les condamnations ont été jusqu’à présent peu nombreuses. D’abord parce que la loi a été peu appliquée jusqu’en 2003, puis parce que les clubs ont le plus souvent préféré payer des amendes plutôt que de se mettre à dos leurs propres supporters. 

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