Les clubs français boudent les soldes du mercato
"Il n'y a pas grand-chose à dire. On s'attendait à ce que ça bouge un peu plus." Les mots sont de Laurent Blanc, l'entraîneur du PSG, qui espérait un peu plus de ce mercato du côté du Camps des Loges. Une opinion que partagent sûrement beaucoup de clubs français qui voulaient se renforcer pour affiner leurs ambitions ou remonter la pente après une phase aller difficile. Riche parmi les riches, le PSG avait ses propres contraintes, dont le fair-play financier. "On n'a pas pu faire ce qu'on voulait faire", poursuit Laurent Blanc. "Je ne suis pas déçu. On avait émis certaines hypothèses mais avec le fair-play financier, il fallait qu'un joueur nous quitte pour en prendre un autre. Et personne n'a voulu nous quitter. Donc on n'a pu prendre personne, c'est aussi simple que ça".
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Ailleurs dans l'Hexagone, il faut regarder vers le sud et la Principauté pour voir un gros coup. L'AS Monaco, qui avait sérieusement dégraissé son effectif l'été dernier avec les départs de Falcao et James Rodriguez, a confirmé qu'il n'avait pas abandonné toutes ambitions. En difficulté, les Monégasques de Leonardo Jardim ont enchaîné les victoires depuis plusieurs semaines pour revenir dans la course à l'Europe en L1. Et, le président russe Dmitri Rybolovlev a enfin mis la main à la poche pour recruter définitivement le milieu de terrain portugais Bernardo Silva, prêté à l'ASM par Benfica depuis le début de saison. Le chèque fait par le président monégasque, 15,75 millions d'euros, est le plus important de ce mercato en L1. En revanche, le club du Rocher a laissé partir dans la dernière ligne droite son milieu argentin Lucas Ocampos pour Marseille.
Le bon coup de Bordeaux avec Chantôme
Loin de l'opulence monégasque, la situation financière des clubs de Ligue 1 leur interdit toute autre stratégie que celle du pari bon marché. Une grosse trentaine d'arrivées, en comptant Ben Arfa: sauf accélération brutale lors des dernières heures, c'est le bilan pour la L1 de ce mercato de temps de crise, dont le dossier le plus spectaculaire s'est donc conclu par la vraie-fausse arrivée à Nice d'un joueur qui n'a pas le droit d'y jouer et qui va partir. Après une succession de demandes d'avis et de réunions de commissions, le contrat de Ben Arfa à Nice a en effet été homologué, mais sans que l'ancien Lyonnais puisse jouer avec les Aiglons car il a déjà évolué avec deux clubs cette saison.
Une grosse trentaine d'arrivées
Un club s'est tout de même distingué dans la morosité ambiante : Bordeaux. Le club girondins a été l'un des clubs les plus actifs avec, outre la venue de Chantôme, celle du jeune attaquant suédois Isaac Kiese Thelin pour plus de quatre millions d'euros. "Avec ces deux arrivées, je peux me qualifier d'entraîneur heureux, sachant que je pense que beaucoup aimeraient être à ma place et avoir des dirigeants aussi à l'écoute", a d'ailleurs reconnu l'entraîneur Willy Sagnol.
Pour le reste, le marché a concerné une poignée de joueurs, beaucoup arrivant en prêt (Sio à Bastia, Sala à Caen, Alain Traoré et Matheus à Monaco, Duhamel, Nounkeu et Ramirez à Evian-Thonon, etc...), libre (Nguemo à Saint-Etienne) ou venant de Ligue 2 (Boufal à Lille, Salibur à Guingamp, Houri à Bastia). Même l'OM a pour une fois été sage, même si Ocampos a été arraché dans les dernières minutes du mercato. "Les clubs sont exsangues, leur situation financière est vraiment mauvaise", a expliqué à l'AFP l'agent de joueurs Christophe Mongai. "Ils doivent vendre avant d'acheter et réduire dans le même temps la masse salariale qui grève leur budget. Il faudra attendre encore deux-trois ans et la répartition des nouveaux droits TV pour que la situation s'améliore."
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