Le Sénégal pleure Jules Bocandé
"Je suis totalement atterré. C'est une perte énorme pour le football sénégalais. On savait qu'il était souffrant. Bocandé a su relancer le football sénégalais. Il a tout donné au football sénégalais par son talent et son engagement", a déclaré à la presse le président de la FSF, Me Augustin Senghor. Jules-François Bocandé a été sacré meilleur buteur du championnat français de première division avec 25 buts marqués en 1986 sous les couleurs de Metz. Il a ensuite évolué au Paris Saint-Germain, Nice et Lens. Auparavant, il avait joué en Belgique après avoir débuté au Casa Sports de Ziguinchor, le club fanion de cette principale ville de Casamance, dans le Sud du Sénégal. Avec le Sénégal, Bocandé a participé à trois Coupes d'Afrique des Nations (1986, 1990 et 1992). Cet ancien capitaine du Sénégal regrettait souvent que les "Lions" sénégalais n'aient jamais gagné de titre continental. Ce puissant attaquant, doté d'une impressionnante force de pénétration dans les défenses, était devenu sélectionneur du Sénégal dans les années 90, avant d'être membre de l'encadrement technique dans les années 2000.
Réactions
Joël Muller (ancien entraîneur du FC Metz, président de l'Unecatef): "Jules était un garçon remarquable. Comme joueur, quand il est arrivé, il a permis au FC Metz de prendre une autre dimension au niveau de ses qualités mais aussi quand il enflammait le public et Saint-Symphorien. Il était d'une grande amabilité, disponibilité, il avait toujours le sourire. Il n'était jamais triste, ne critiquait pas, avait beaucoup d'humanisme. Il avait bien servi son pays après avoir servi le FC Metz. Il avait été sélectionneur adjoint et s'était occupé d'un club en Casamance. C'était un des grands joueurs que le FC Metz a connu aussi bien au niveau du talent que de la personnalité, du caractère. Il était très charmant et aimait bien la vie. Malheureusement elle l'a quitté très tôt. Je retiendrai du garçon, ce talent, cet attaquant hors norme et également l'homme agréable, intéressant, collectif. Par exemple, quand il a signé au PSG en 1986/87, je m'occupais du centre de formation. On était parti jouer avec l'équipe réserve et en rentrant au centre avec les joueurs, Jules Bocandé , qui était venu jouer avec le PSG, nous attendait à 22 ou 23H00, au printemps ou en été. Simplement pour se baigner dans l'ambiance, voir les jeunes de l'équipe, leur dire quelques mots et voir le coach. Je n'étais pas étonné mais voir un garçon qui avait pris une autre dimension en allant à Paris venir discuter quelques minutes avec les jeunes du FC Metz. Je pense qu'il avait gardé du FC Metz un souvenir inoubliable".
Bernard Zénier (attaquant du FC Metz de 1974 à 1978 et de 1986 à 91): "Je l'ai vu il y a un mois et revu au match contre Monaco (le 13 avril). Il m'a dit qu'il avait eu un problème de santé il y a un an mais qu'il avait bien récupéré et était venu à Metz pour se faire soigner. Je l'avais trouvé bien. Je suis très surpris et très, très abattu. Voir un pote de 54 ans mourir comme cela, cela fait bizarre. Il avait mon âge".
René Marsiglia (entraîneur de Nice): "C'est une terrible nouvelle. J'ai joué pratiquement trois ans avec lui. C'était un joueur fantasque. Très généreux dans la vie et avec un côté farfelu. Il faisait ce que les joueurs de grand talent peuvent faire. C'est un garçon que j'avais plusieurs fois par mois. C'était un bon équipier, un très bon copain car je ne peux pas dire que c'était un ami. Je pense à ses enfants, à sa famille".
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