Le PSG revient de l'enfer vert
Pendant 92 minutes, Saint-Etienne a été en position d'être la première équipe à faire chuter le PSG après 29 matchs sans défaite toute compétitions confondues. Mais la réussite, autant que l'expérience ou le talent, des Parisiens leur ont permis de se tirer de ce mauvais pas. Les Verts, héroïques, pourront nourrir de nombreux regrets, tant leur emprise sur le match a été totale pendant une heure, juste avant que l'exclusion discutable de Lemoine ne renverse le cours de cette rencontre d'une rare intensité.
Omniprésents au pressing, étouffant totalement le milieu parisien, les Stéphanois allument les premières mèches. D'abord par Brandao, mais le tir en pivot du Brésilien part dans les nuages, puis par Corgnet. L'ex-Lorientais, qui hérite d'une mauvaise relance de Marquinhos, place une frappe limpide qui laisse Sirigu sans réaction ! (1-0, 18e). Le Chaudron prend encore quelques degrés... Début de match idéal pour les Verts qui ne se contentent pas de gérer ce maigre avantage, au contraire. Brandao, toujours aussi pesant, voit sa frappe passer à ras du poteau gauche parisien puis Lemoine touche la barre sur une frappe lobée. Le PSG n'existe pas. Ou si peu.
Le calvaire de Marquinhos
Déjà coupable sur l'ouverture du score stéphanoise, Marquinhos poursuit son chemin de croix dès la reprise avec une passe catastrophique qui fait suite à une sortie hésitante de Sirigu, le cumul de ces deux erreurs revenant dans les pieds de Hamouma qui marque dans le but vide ! (2-0, 51e). Le jeune défenseur brésilien si impressionnant jusque-là sous ses nouvelles couleurs, vit un véritable cauchemar.
Alors que le PSG semble à la merci de l'ASSE, et qu'une "valise" est même envisagée vue l'euphorie affichée par les Verts, Lemoine, à la lutte avec Lavezzi, écope d'un 2e carton jaune qui change totalement les données d'un match à quasi sens unique (59e). Le visage incrédule, et en sang suite à un coup de coude l'Argentin au moment du contact, Lemoine laisse ses partenaires terminer à dix. Usés par les efforts consentis pendant une heure de jeu, ces derniers courbent l'échine. Et Paris en profite presque instantanément suite à un superbe jeu en triangle Verrati-Maxwell-Cavani. L'Uruguayen, à bout portant, transperce Ruffier et réduit le score (2-1, 68e). Les hommes de Laurent Blanc viennent de marquer sur leur premier tir cadré du match...
Geoffroy-Guichard n'a pas suffi
Mais alors que l'égalisation est à portée de crampons, les Parisiens perdent toute inspiration au moment de porter l'estocade. Face à la défense héroïque des Stéphanois, les partenaires d'Ibrahimovic privilégient l'action individuelle. Mauvaise pioche. Geoffroy-Guichard pousse comme jamais ses protégés mais il en faut plus pour abattre ce PSG. Il aura fallu un ballon anodin de Matuidi dans le paquet, que ni le Suédois, ni Cavani, ne touchent, pour que Paris égalise à la 93e minute ! La réussite des futurs champions ?
Déclarations :
Christophe Galtier (entraîneur de Saint-Etienne) : "Il y a de la déception quand on mène par deux buts d'écart et encore une fois dans le temps additionnel. Nous sommes rejoints par une équipe en supériorité numérique et qui a une grosse densité athlétique. Je suis fier de ce qu'ont fait les joueurs. En première période, nous avons eu beaucoup de situations favorables. L'exclusion de Fabien Lemoine a été le tournant. Le carton rouge est sévère. C'est aussi l'accumulation de décisions d'arbitrage défavorables. Cela engendre automatiquement de la frustration. Nous savions que ce serait difficile même en menant de deux buts. Si on m'avait dit avant la rencontre que nous partagerions les points face à Paris, j'aurais répondu que c'est un résultat favorable. J'avais demandé aux joueurs de rêver à l'exploit. C'était un match intéressant pour tout le monde. J'en retiens du positif".
Fabien Lemoine (milieu de Saint-Etienne): "Mon exclusion est sévère. Ca va vite. Je laisse passer le ballon devant moi et après nous nous percutons avec Lavezzi. Je n'ai pas revu les images. Mais sur ce que l'on m'a dit, l'arbitre avait déjà pris sa décision, il avait le carton sorti avant même de voir ce que j'avais (le front ensanglanté). J'étais peut-être un peu dans le collimateur. Il est compliqué de communiquer avec les arbitres. Pour moi, c'est une grosse déception. S'il n'y a pas ce fait de jeu, nous maîtrisions bien le match. Ce sont deux points de perdus. A domicile, contre Bastia, après un très bon match, nous nous étions faits avoir en concédant un second but sur lequel le buteur est nettement hors-jeu. Contre le PSG, nous avons livré une très grosse première période et nous débutons très bien la seconde jusqu'à ce tournant du match qui me concerne avec ce second avertissement. Je ne sais pas que si le joueur du PSG avait été dans mon état, il sorte le second carton jaune. L'arbitre a pris sa décision et j'irais jeudi défendre ma position en espérant prendre le moins de matches de suspension possibles."
Laurent Blanc (entraîneur du Paris SG): "Les jambes et la tête étaient un peu lourdes. Pourtant j'avais décidé de reconstruire la même équipe que face à Anderlecht. Je pensais que quatre jours de récupération étaient suffisants. Mais le Paris Saint-Germain, notamment en première période, n'a pas été très bon et c'est aussi en raison d'une bonne équipe de Saint-Etienne qui nous a attiré dans ce qu'elle voulait, des duels et beaucoup d'agressivité. Techniquement, nous avons commis quelques erreurs et notamment sur le second but que nous avons offert. Dès lors que Saint-Etienne menait 2-0 c'était difficile. Vu la physionomie de la partie, c'est un bon résultat même si nous aurions voulu gagner. Ca ne sera pas facile de venir gagner à Saint-Etienne face à cette équipe accrocheuse qui ne lâche rien".
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