Le PSG attend plus de Cavani et de Sirigu
Joueur, Laurent Blanc fut un libéro classieux, propre, élégant. Au fond, à 49 ans, il n’a pas beaucoup changé. Entraîneur, il est toujours prompt à sortir les ballons chauds quand le danger se profile. Prenez sa dernière conférence de presse. Vendredi, le coach parisien a dû jouer les pompiers de service. Deux de ses joueurs étaient au cœur d’un mini-incendie : Edinson Cavani et Salvatore Sirigu. Deux jours plus tôt, l’attaquant uruguayen et le gardien italien s’étaient noyés dans un océan de médiocrité, emportés par la furia catalane (1-3). Bien sûr, ils n’étaient pas les seuls. Mais leurs pâles prestations face au Barça ont braqué les projecteurs sur eux. Parce qu’elles s’ajoutent à d’autres, déjà fades. Cavani et Sirigu seront attendus au tournant mardi prochain, au Camp Nou. Mais aussi dès samedi, à Nice, où le PSG tentera de récupérer son fauteuil de leader en Ligue 1.
Cavani ne marque pas assez
Son match face au Barça
L’absence de Zlatan Ibrahimovic devait être une aubaine. En tout cas, elle devait lui offrir l’espace vital à son expression naturelle : l’axe. Mercredi, Cavani a joué dans sa position favorite. Celle qu’il a maintes fois revendiquée ces derniers mois. Résultat ? L’ancien Napolitain n’a pas fait honneur à son rang de meilleur buteur parisien en Ligue des champions. A vrai dire, il a même été carrément hors sujet. Ses statistiques en attestent : 0 but, 2 tirs cadrés, 4 hors-jeu et 77 % de passes réussies. Des chiffres d’autant plus "marquants" que, dans le même temps, son compatriote Luis Suarez a frappé fort. L’attaquant blaugrana n’a en besoin que trois tirs cadrés pour s’offrir un doublé, agrémenté de 88 % de passes réussies et, accessoirement, de deux petits ponts sur David Luiz. Cavani a souffert de la comparaison. Même si, dixit Laurent Blanc, "c’était plus facile pour Suarez, qui a joué dans une équipe dominatrice".
Sa saison
Globalement, elle n’a rien d’infamante. Avec le PSG, Cavani a tout de même inscrit 20 buts en 43 matches toutes compétitions confondues. Soit une moyenne honorable de 0,47 but par rencontre. Mais El Matador vendange trop pour que son rendement parisien l’épargne des critiques. C’est moins le cas en sélection, où son efficacité est incomparable : un but toutes les 91 minutes avec la Celeste ; un toutes les 158 minutes avec Paris. CQFD.
La défense de Laurent Blanc
"Edinson a eu un rôle très difficile contre Barcelone. Devant, les attaquants ont souffert. Ils étaient plus en position de défendre. Après, ils devaient profiter des contres, et donc faire beaucoup d’efforts. Ils ont terminé épuisés. Edinson a eu un match difficile, car il n’a pas marqué. Il est toujours fâché quand il ne marque pas. J’espère qu’il en aura l’occasion à Nice."
Son avenir
Les rumeurs d’un retour en Italie sont tenaces. Tellement persistantes que vendredi, La Stampa évoquait un accord entre la Juventus et le PSG. Le transfert de Cavani rapporterait 45 millions d’euros au club parisien, qui en avait déboursés 65 en juillet 2013. L’ancien Napolitain, lui, parapherait un contrat de cinq ans, moyennant un salaire de 5,5 millions d’euros par saison. Loin, très loin des quelque 10 millions d’euros qu’il perçoit en France. Pour l’heure, cela rend ce retour en Serie A des plus hypothétiques. Surtout que le président Nasser Al-Khelaïfi rappelait en début de semaine, dans les colonnes du Parisien : "Paris aime Cavani et il aime Paris". L’intéressé, lui, jure qu’il "va rester ici". Qu’il "va respecter son contrat", courant jusqu’en 2018, année de sa 31e bougie. L’hypothèse n’est pas totalement à exclure. Même si, par les temps qui courent, elle ne séduit pas le Parc des Princes.
Sirigu n’est pas assez décisif
Son match face au Barça
Sur le premier but de Luis Suarez, en début de seconde période, il n’est clairement pas exempt de tout reproche. Salvatore Sirigu aurait pu sortir la frappe de l’Uruguayen. Elle n’avait franchement rien d’inarrêtable. Mais sans doute le portier italien a-t-il été trahi par son épaule douloureuse… Sur l’ouverture du score, signée Neymar, il est abandonné par sa défense. Idem sur la seconde réalisation de Suarez. Et Sirigu a repoussé un ultime coup franc de Lionel Messi. En somme, le gardien parisien n’a pas démérité. Sauf qu’il n’a pas brillé, au point d’empêcher le naufrage de son équipe. C’est essentiellement ce qui lui est reproché : Sirigu n’est pas assez décisif. Notamment en Ligue des champions, où ses 48% d’arrêts ne font pas pencher la balance parisienne du bon côté.
Le tweet d’Optajean
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Sa saison
Sur la scène européenne comme domestique, ses statistiques n’incitent pas à la clémence. En Ligue des champions, Sirigu a encaissé plus de buts (13) qu’il n’a effectué d’arrêts (12). Sur ses neuf matches de C1, seuls deux se sont soldés en clean-sheet. En Ligue 1 aussi, sa saison n’a rien de fameuse : Sirigu a concédé 26 en 30 matches de L1. Soit déjà trois de plus qu’en 37 matches l’an passé. Cela en dit long sur la courbe descendante de sa solidité. A l’aube de la 33e journée, l’Italien n’affiche même que le sixième meilleur pourcentage d’arrêt (71,74%). Le Stéphanois Stéphane Ruffier, le Lillois Vincent Enyeama, le Lyonnais Anthony Lopes, le Monégasque Danijel Subasic et le Rennais Benoit Costil font mieux.
La défense de Laurent Blanc
"Salvatore est un élément important du club. Je trouve qu’il est en nets progrès depuis son arrivée à Paris. Il a encore une marge de progression. C’est un très bon gardien de notre Championnat, et il va le prouver jusqu’à la fin de saison. Nous arriverons à atteindre nos objectifs si nous avons un bon gardien. Salvatore le sera."
Son avenir
Les mots de Laurent Blanc sont à analyser finement. Quand le technicien cévenol décrit Sirigu comme "un très bon gardien de notre Championnat", cela sous-entend, aussi, qu’il en connaît les limites : en Ligue 1, l’ex-gardien de Palerme joue dans la cour des grands. Et encore, de moins en moins. Mais en Ligue des champions, il ne fait pas le poids. C’est un problème quand on connaît les ambitions XXL du PSG en Europe. Dans ces conditions, l’international aux 12 sélections peut-il raisonnablement honorer ses trois dernières années de contrat à Paris ? Pas sûr. Les bruits de couloir font d’Hugo Lloris et, surtout, de Petr Cech, ses successeurs potentiels. La piste menant au Tchèque est d’autant plus crédible qu’il ne joue plus à Chelsea, où Thibaut Courtois s’est imposé aux yeux de José Mourinho. Cech, 33 ans le mois prochain, ne s’accommode pas de ce statut de doublure. Et en août, il entamera la dernière saison de son contrat londonien. Et, cerise sur le gâteau, il connaît la Ligue 1, pour l’avoir côtoyée avec Rennes. Autant d’éléments qui pourraient inciter les dirigeants parisiens à changer de gardien cet été.
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