La Ligue 1 veut rattraper son gros retard à l'étranger
Le parent pauvre. Avec 80 millions d'euros par an à partir de la saison prochaine, le Championnat de France est écrasé par la Premier League anglaise (1,3 milliard d'euros), la Liga espagnole (650 millions), la Serie A italienne (370 millions) et la Bundesliga allemande (250 millions). "Sur les droits TV à l'étranger, on a un retard considérable sur nos concurrents européens", avoue à l'AFP le président de Nice, Jean-Pierre Rivère. Les autres championnats du Top 5 "ont été actifs ces dernières années, ont envoyé des ambassadeurs pour faire connaître leur produit, leur football".
Or c'est vital pour la Ligue 1. "On ne peut pas espérer que le marché domestique se développe autant, ça ne peut venir que de l'international", explique le vice-président de l'AS Monaco, Vadim Vasilyev. Lors de la convention du football professionnel, qui s'est déroulée à Cannes les 22 et 23 mai dernier, les dirigeants de Première Ligue, le syndicat des présidents de clubs dirigé par M. Caïazzo, ont expliqué leur stratégie. Ils ont d'abord critiqué le contrat trop long passé avec beIN Sports comme agence de ces droits à l'étranger, prolongé cette année jusqu'en 2024 et augmenté de 35 à 80 M EUR par an, donc.
"Impossible de voir l'OM aux USA !"
"Si on m'avait vendu les droits pour ce prix-là, je me serais rué dessus, explique le président de l'Olympique de Marseille Jacques-Henri Eyraud. Il n'y a rien à reprocher à beIN mais plutôt au vendeur (la Ligue, ndlr) d'avoir laissé échapper ses droits pour ce temps-là et cette valeur". Pour mieux vendre la L1, la chaîne de sport et la Ligue de football professionnel (LFP) vont travailler main dans la main pour le contrat qui les lie jusqu'à 2024. "beIN a accepté une clause de méthodologique où les montants des droits de la L1 sont fixés d'un commun accord", détaille le directeur droits médias production et international de la LFP, Mathieu Ficot.
Parmi les premières mesures, le directeur exécutif des contenus sports de beIN Sports, Daniel Markham, cite par exemple "les coups d'envoi globaux", comme le Nice-PSG du 18 mars, à 13h00, vu par 1,2 millions de Chinois. Au moins trois sont prévus la saison prochaine, un par journée dans les droits domestiques 2020-2024. "Il faut changer notre logiciel, arrêter de raisonner uniquement par rapport aux diffuseurs traditionnels, il faut accélérer", explique Eyraud, citant le mode de diffusion OTT qui permet par abonnements de regarder un match directement sur tablette. Alors que le propriétaire de son club est américain, Frank McCourt, il "est impossible de voir un match de l'OM aux États-Unis!" regrette le dirigeant marseillais. "On a un gros travail pour faire connaître notre football, ça va prendre beaucoup de temps, de travail, mais il faut y aller", conclut Rivère.
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